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Revue en ligne

jeudi 28 mars 2024

Revue d'art et de littérature, musique
Directeur: Patrick CINTAS

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Une pluie d’hommages s’abat sur Henri Meschonnic. Vient-il de publier un volume particulièrement significatif ? Vient-il d’ajouter une pierre décisive à l’édifice de sa théorie ? Non : il vient de mourir. Autrement dit, le voici enfin inoffensif. Il ne suscitera plus le rejet craintif dont il faisait l’objet, voici encore quelques semaines. Par contre, l’idolâtrie qui s’est agglomérée autour de son personnage ces dernières années devrait, très logiquement, s’en trouver renforcée. Et, en ces temps critiques de LRU, il ne fait aucun doute qu’une église devrait se remplir de pieux paroissiens : nous l’appellerons, à défaut de mieux, l’église de la poésie universitaire. Henri Meschonnic appartient à l’histoire de la littérature, il marque un temps de cette histoire et il nous apparaît nécessaire, plutôt que de nous mettre au diapason des formules convenues, de poursuivre dans un esprit voisin de celui qu’il promut, à la mort de Roman Jakobson, un questionnement sur la signification de ce parcours peut-être difficile à situer, car la vie littéraire d’aujourd’hui se lit dans ses silences plus que dans ses manifestations positives.


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En rev’nant du Salon 
Diffuser la création autrement
En résumé, l’édition va plus loin que la librairie dans le sens où Internet permet non seulement de s’émanciper du facteur commercial et de proposer une vitrine plus large et plus libre, mais de surcroît, Internet, dans certains cas, devient le lieu même du travail de l’éditeur.
L’édition et Internet : informer, affirmer sa particularité et diffuser la création autrement - Dazibao

Il manquait à notre structure éditoriale, déjà riche d’un des sites Internet les plus lus, – d’une revue qui s’impose – et de collections de livres remarquées, quelque chose qui ne fût pas une revue ni un prospectus, mais ce qu’il convient de nommer un magazine.

Pour commencer, ce sera un trimestriel à compter du mois de mai.

On y trouvera de l’information concernant nos publications et des opinions sur le monde du livre.

Ainsi, chaque mois, vous pourrez, comme c’est le cas depuis 5 ans, retrouver le sommaire de la RAL,M sur l’Internet.

Et chaque trimestre, RAL,Mag vous proposera des informations et des réflexions sur la création littéraire, artistique et musicale ainsi que des articles de fond et des entretiens des auteurs publiés par le Chasseur abstrait.

Nous sortirons aussi de notre coquille pour élargir le champ de notre reconnaissance en invitant d’autres auteurs et les éditeurs qui font aujourd’hui le travail éditorial exigé

par la création littéraire

par le rapport du livre aux autres arts.

 

C’est que le Chasseur abstrait commence à s’organiser. Pendant que certains s’échinent à spammer les réseaux, le Chasseur abstrait s’organise dans le réel :

>> Partant du site de la RAL,M, nous avons déjà créé une revue en papier intitulée Cahiers de la RAL,M (11 numéros à ce jour - le terme Cahier s’applique encore par exemple au Cahier Haïti - 600 pages ). 

>> Le RAL,Mag est un périodique à diffuser largement pour promovoir les auteurs qui font confiance au Chasseur abstrait.

>> Le cALM est un collectif chargé entre autre d’organiser des lectures, voire des spectacles sous la houlette de Gilbert Bourson.

>> Et enfin, le Chasseur abstrait produit, produit, produit !

Du coup, ce site s’organise lui aussi et propose de véritables outils de publication et de promotion gratuits.  Voici la grille des parutions qui organise l’information et la création en trois volets :

>> Les numéros généralistes, comme celui-ci, où il s’agit de publier les oeuvres que vous proposez à la rédaction :

>> Le RAL,Mag  ;

>> Les numéros spéciaux : consacrés à un auteur, un sujet, etc. Nous mettrons aussi en ligne progressivement les Cahiers de la RAL,M. Attendez-vous, par exemple, à un Spécial Haïti de grande envergure.

 

Les numéros mensuels de la RAL,M

 mois par mois

Janvier

Avril

Juillet

Octobre

Numéro
généraliste

Février

Mai

Relâche

Novembre

RAL,Mag

Mars

Juin

Septembre

Décembre

Numéro
spécial

 

Patrick Cintas.
Gérant.

Salon du livre 2009
Bertrand Morisset

Cher exposant, le Salon du Livre de Paris vient de fermer ses portes et nous avons été heureux de partager avec vous la réussite indéniable de cette 29ème édition. Nous vous remercions vivement de la confiance que vous nous avez témoignée et d´avoir, ainsi, contribué par votre présence, à son succès. Le Salon du Livre 2009, dans un environnement économique morose, a remis le livre au centre des passions des français. Grâce à une communication axée en direction des familles et des jeunes, ainsi qu´à un programme culturel de qualité en direction des grands lecteurs, le Salon a attiré 198 150 visiteurs, soit 20% de plus qu´en 2008. Parmi eux, la progression des jeunes est notable : 17 040 enfants ont visité le Salon dans le cadre d´une sortie scolaire (40% de plus qu´en 2008), 14 140 jeunes de moins de 18 ans (+114%) et 14 700 étudiants de moins de 26 ans (+145%) sont venus individuellement. Les différentes animations et rencontres (plus de 500) ont toutes connu une affluence exceptionnelle. L´offre étoffée en direction des professionnels (Assises professionnelles du livre, Marché des droits audiovisuels…) a permis d´attirer un visitorat de qualité et a ainsi redonné au salon son rôle de plate-forme d´échanges et de commerce indispensable à toute la profession. Ce sont 33 930 professionnels, soit 9% de plus que 2008, qui se sont donnés rendez-vous au Salon avec une progression du nombre de documentalistes et de libraires. Toute l´équipe du Salon du Livre tient encore une fois à vous remercier pour votre participation, et vous donne d´ores et déjà rendez-vous pour célébrer les 30 ans du Salon du Livre de Paris du 19 au 24 mars 2010 à la Porte de Versailles. Retrouvez les temps forts du Salon 2009 en images sur :

salondulivreparis.com

Réponse de Patrick Cintas : Merci monsieur Bertrand Morisset de m’avoir écrit pour me dire que jamais le Salon du livre de Paris n’avait connu un tel succès, mais je n’ai pas trouvé le temps de vous répondre à cause de mon activité débordante d’éditeur-auteur (moi aussi je connais un succès croissant). Je vous propose donc de me retrouver le mois prochain à l’occasion de la parution du premier numéro de notre RAL,Mag qui est comme qui dirait notre magazine d’information où vous trouverez d’ailleurs toutes les informations concernant la participation du Chasseur abstrait à ce salon qui vous rend joyeux comme un miraculé qui craint que ça ne dure pas aussi longtemps que ça pourrait si ceux qui empochent les bénéfices de la vente des livres étaient de vrais professionnels de la littérature, ce qui n’est évidemment pas le cas. D’ailleurs vous êtes vous-même un porte-parole [censuré] au style parfaitement en adéquation avec les mensonges que vous colportez au nom des fossoyeurs de la littérature. Il n’en reste pas moins que la région où je vis, Midi-Pyrénées, a été obligée de réduire les ambitions de sa légitime participation parce que vous êtes trop chers et en constante augmentation de prix à payer pour étonner les Parisiens. Si vous aviez rendu hommage à la France régionale dans votre site en y publiant quelques photos significatives de notre présence, vous auriez constaté, après une friction cérébrale à l’endomorphine, que le Chasseur abstrait n’occupait pas toute la surface que ses succès méritent. Il vous serait peut-être venu à l’idée de baisser les prix, d’arrêter de truander l’exposant en le contraignant à toutes les locations possibles, y compris celle des chaussures dont il faut contractuellement faire la paire sinon c’est la porte et l’enfouissement profond dans l’oubli et la honte de n’être pas aussi riche que vous. À ce sujet, je me permets ici de dénoncer la piètre qualité de ces chaussures "spéciales salon de Paris". En effet, il faut en acheter une paire tous les ans et l’état de la paire usagée nous interdit toute donation raisonnable. Voici un modèle particulièrement résistant et pas trop cher pour la bourse des "petits éditeurs" :

C’est un modèle capable de chausser le pied sans menacer la liberté du petit éditeur qui conserve le sien par définition, car il a un besoin pressant chaque fois qu’il s’adresse à vous pour manger les miettes de votre repas avec les acteurs qui paraît-il s’enchaînent les uns avec les autres pour prendre toute la place et reléguer la vraie littérature dans les Universités où elle s’ennuie et dans les HLM qui la désespèrent. Que pensez-vous de mon offre ? J’ai des relations sûres avec nos amis Iraniens qui ne verraient pas d’inconvénient à pratiquer des prix honnêtes, ce qui vous choquera certainement, incluant un terrain d’essai qui pourrait être un coin du XXe où je pourrais essayer le produit sur vous et devant un public qui souhaitera aussi certainement s’exprimer sur vos fesses avec la même passion du terrorisme heureusement joué sans la mort ni les souffrances qui accompagnent en général les pratiques de la guerre du pauvre.

Quand donc arrêterez-vous, messieurs Morisset et consors, de manipuler les chiffres et surtout de polluer ma boîte email avec des salades qui n’améliorent pas les sentiments que j’éprouve au spectacle de vos gesticulations médiatiques ?

Rendez-vous donc le 15 mai prochain dans notre RAL,Mag et ici même pour un reportage complet sur la participation guillerette du Chasseur abstrait au Salon du livre de Paris.

 
Nouveautés
Et bientôt un Cahier Gilbert Bourson


Gilbert Bourson a lontemps dirigé une compagnie théâtrale et publié de nombreux textes sur la dramaturgie dans Travail-théâtral, Théâtre-public, ainsi que dans le Journal du Groupe Signes, revue qu'il a lui-même créée. Parallèlement il participe à plusieurs émissions sur France culture : atelier de création radiophonique avec Jean Ricardou, Poésie sur parole, etc... Il est également auteur d'une traduction du Thyeste de Sénèque in les Cahiers du Double, de tombeau-transformations (avec Gérard de Cortanze, Christian Prigent, Jacques Roubaud, etc...) in Cheval d'attaque, d'une étude de la trivialité chez Mallarmé in Substance. Les éditions St-Germain des Prés publient un premier recueil de poèmes Ici, et nombre de poèmes sont parus dans les revues Dirty, Arc-en-Seine, Arpa, Le Revue mensuelle en ligne littéraire et poétique de Bruxelles, Polyphonie, La Polygraphe, Passages à l'act. Son essai la ré-invention du corps chez Rimbaud a été publié in Suspendu au récit, la question du nihilisme, ouvrage collectif dirigé par Pascal Boulanger aux éditions Comp'Act (2006), et il a participé à l'anthologie 49 poètes, un collectif de Yves Di Manno parue chez Flammarion en 1998.

Déjà publié chez le chasseur abstrait

Gilbert Bourson et Valérie Constantin
signent le 10 juin
à la "Libraire de Paris"
place Clichy à Paris.

 

Voir le catalogue du Chasseur abstrait

La RAL,M commença le 1er avril 2004 par être une simple revue en ligne chargée, comme mille autres, de publier les refusés. Chemin faisant, elle est devenue le Portail du Chasseur abstrait. Entre temps, cette maison d'édition s'est donné pour tâche de diffuser les auteurs qui le souhaitent.

On a vite distingué ceux qui déclarent tenter l'aventure totale - publier une oeuvre - et ceux qui ne souhaitent pas aller plus loin qu'une publication ponctuelle. Les premiers, nous avons mis à leur disposition un outil complet : publication des livres "en papier"; collaboration active au site (articles, espaces d'auteurs, numéros spéciaux, blogs personnels). Aux seconds, nous leur avons demandé d'acheter quelques livres pour pallier le manque d'engagement et de participer presque librement au Portail du Chasseur abstrait.

Autrement dit, deux types de contrats: l'auteur cède ses droits et s'engage moralement à publier une oeuvre complète - rien ne lui est demandé, sauf de participer le plus activement possible au Portail;

l'auteur ne cède ses droits que pour un an et il s'engage à acheter quelques exemplaires de son livre, ce qui ne le prive en aucune manière des outils mis à sa disposition par le Portail.
Voilà comment nous travaillons. On ne peut pas être plus clair. Et avec beaucoup de travail, on sera de plus en plus efficace.

Voir [Manuscrits] pour de plus amples explications.
Voir l'[accueil] pour accéder aux numéros spéciaux. Il s'agit de numéros dont le sommaire évolue en fonction des ajouts et des changements qui l'affectent. Ainsi, le numéro spécial consacré à un auteur ou à un ouvrage est le meilleur moyen d'accéder au travail de cet auteur ou à l'évolution d'un ouvrage.

En plus de la possibilité de mettre en ligne des textes dans le site (Textes & Prétextes) et de celle de publier des livres dans les collections du Chasseur abstrait, l'auteur dispose de trois outils: - les [espaces d'auteur] - où il organise un sujet et s'exprime en toute liberté de forme, de fond et de composition;

- les [numéros spéciaux] - qui permettent au lecteur d'appréhender le travail de l'auteur dans sa totalité, y compris ses publications;

- les [sites officiels] - blog ou site plus complexe - où l'auteur présente ou fait présenter son oeuvre.
Publier chez Le chasseur abstrait, c'est disposer d'outils de communication et de publication sérieux, sans compter les salons auxquels nous participons, notamment le Salon du livre de Paris grâce à la bienveillance du Centre Régional des Lettres de Midi-Pyrénées.
Quelles nouveautés Nouveautés ce mois-ci ?

 

 

! Auteur du Chasseur abstrait !
Consulter le Catalogue

Pascal Leray propose en avant-première

L'ODEUR DES NÉONS

Télécharger gratuitement au format PDF

Dépêchez-vous de le lire! Le livre va bientôt paraître chez Le chasseur abstrait et alors il ne sera plus disponible en version numérique.

Un meurtrier dans une chambre. Il apprend à attendre.
[...]
L'excès de calme devait inspirer au meurtrier des pensées cruelles. Pourtant, rien n'en viendrait à bout. Ni les tirs à balles réelles ou irréelles contre la lumière, qui resteraient de purs silences, ni les insultes et persiflages de son entourage, marqués par une intériorité aussi brutale que cynique. Et certainement pas non plus les modifications de l'espace de la chambre, continues et fluides, à peine sensibles pour la plupart. Ainsi, la reproduction d'un tableau de Sol LeWitt, jamais le même, ce dont le meurtrier ne devait à aucun moment se rendre compte. De jour en jour, le calme s'aggravait ; il n'envahissait pas seulement l'hôtel dans ses moindres recoins, engloutissant les résidants même en groupes ordinairement bruyants. Les rues de la ville cernée par le désert se déroulaient elles aussi dans une pesanteur secrète, aux sécrétions muettes à l'extrême. Rien ne devait jamais plus survenir ici. Le meurtrier en était convaincu et cependant, il ne perdait jamais la part de certitude à laquelle il était tenu de s'agripper, concernant le contrat (même s'il ne l'avait pas signé - après tout, qu'est-ce qu'un contrat ? L'engagement était d'une toute autre nature, infiniment plus contraignante, et s'inscrivait certainement dans cet excès de calme que le meurtrier pouvait déceler en chaque circonstance de son existence atténuée en cette ville qui se refusait à lui dire son nom).

 

Et pensez à réviser votre Leray !

Sériographie [nf] 1. En médecine, examen de différentes pathologies à l'aide de radiographies à cadences rapides ; 2. En peinture, organisation sérielle d'un ensemble d'oeuvres picturales [chez Rafael Soto, en particulier] ; 3. Sur le modèle de « bibliographie, filmographie », liste des séries télévisées ou cinématographiques d'un réalisateur, d'un acteur ou d'un agent de l'économie audiovisuelle ; 4. En littérature, sur le modèle de « polygraphie », écriture des séries, par séries ou mode d'organisation sérielle d'une oeuvre littéraire. Se dit particulièrement des textes relevant de la thématique sérielle, quand ils présentent des réseaux de relations sémantiques transversales. Cette sériographie est un foutoir global ! [un grand désordre] PAR. : sériosphère, sériologie. ▪ Assemblage d'un mot latin et d'une racine grecque, ce mot est un barbarisme. [P.L.]

 

à paraître chez Le chasseur abstrait
Pascal Leray - LE SENS DES RÉALITÉS - roman - collection djinns - un monument qui ne laissera pas indifférent les mordus de narration. REFLEXE, 2 est aussi en route. Voir aussi collection CORTO.

 

 

! Auteur du Chasseur abstrait !
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Gor Ur ! Gor Ur ! Gor Ur !
Le douzième épisode !

Blimp !
Le concert eut lieu à Staten Island en plein hiver de la 1013e Intifada. J'faisais partie du Contigent des Empalés Prémonitoires. J'avais eu droit à deux billets à cause de ma double personnalité, mais John Cicada avait prétexté une Migraine Exomorphe, maladie à contagion limitée aux stocks des Aliments Basés sur le Profit. J'arrivais à bord d'un train de péniches remorquées par les ONG qui organisaient le Concert du Siècle d'Or qu'on était censé représenter au niveau publicitaire. J'étais seul, mais remonté psychiquement par un composé organique à l'essai. Bien sapé Dernier Cri Noir Arabe, je lançai la première pierre symbolique, pas trop grosse ni trop petite, sur les Lapidés de service, une flopée de tarés du terrorisme ambiant qui souhaitaient renouer avec la civilisation et ses bienfaits en eau courante. Un tonnerre d'applaudissements se déchaîna en même temps parce que le maire de New New York avait jeté la clé du mystère national dans les eaux troubles de l'Hudson. Mes collègues de travail, un plumitif qui avait emporté le Prix de l'Exactitude et un ramasseur de bribes, lui aussi primé par l'Académie des Remarques Pertinentes, s'accrochaient à nos bagages comme si on détenait à nous seuls la Vérité et ses passe-temps sommaires. Ma voix, qui s'essayait au Cri Universel avec peu de chance de convaincre, se perdit dans la clameur qui accompagna le maire jusqu'au trône symbolique dont les marches étaient composées d'enfants nus destinés à l'expérimentation méthodique de l'aveu judiciaire. Encore plus haut, une estrade inclinée dans le sens du glissement artistique déversait des slogans où tout le monde, et il en avait ! reconnaissait les paroles des chansons que le Printz offrait à l'Humanité en échange d'un traitement de faveur. On avait plus besoin de demander notre chemin comme à Old Paris.

 

 

 

 

Valérie Constantin, Marta Cywinska, Andy Vérol, Nacer Khelouz, Pascal Leray, Paul de Maricourt, Serge Meitinger, Marie Sagaie-Douve, Patrick Cintas, Benoît Pivert, Oscar Portela, Robert Vitton.

Ces auteurs ont bien voulu animer des espaces plus proches de leurs préoccupations que le sommaire de la RAL,M toujours un peu généraliste. Ces espaces constituent du même coup le coeur de la revue et leurs projets respectifs nous rapprochent nettement d’une revue qui serait pleinement assumée.

Voir [Espaces d'auteurs]
Nouveautés

 

 

Interlope
de Andy Vérol




Ce numéro est une version brute. J’ai souhaité laisser les textes tels que les auteurs me les ont envoyés. 

Interlope Nº 5 - Télécharger

Je sais que pour beaucoup, le fait qu’Interlope s’arrête avec ce numéro est plutôt une mauvaise nouvelle. Mais j’ai eu à gérer ce machin pendant des mois, seul, avec aucune autre forme d’aide extérieure. Mon « actualité » s’étant encore étoffée, je ne pourrai poursuivre cette activité. Je pourrais tout au plus y participer… Encore faudrait-il qu’il ait des « repreneurs ». C’est du temps, et passer la main me paraît bien. Je n’ai plus vraiment l’énergie pour tenir tous les projets de front. Egalement, je crois ne pas avoir le talent et la capacité de débusquer des auteurs, les soutenir vraiment… 

Enfin, je suis trop fauché pour en faire une version papier. Sans doute un « successeur » sera à même de s’approprier Interlope et en proposer une version future digne de ce nom… 

Alors voilà, ce machin, je le quitte, et si tu veux le reprendre, et en faire tout ce que tu voudras (pourvu que ce soit suffisamment audacieux et limite, please hue hue hue !)

A la prochaine, dans d’autres décharges…

Andy Vérol.

 

De toute façon, ça continue sur le blog de Andy Vérol:

http://www.blogg.org/blog-50803.html

Et puis ce Nº 5 d'INTERLOPE fera l'objet d'un Cahier de la RAL,M... C'est tout ce que je peux pour l'instant, Andy !

Gor Ur.

 

 

Lèvres du silence
de Marie Sagaie-Douve
! Auteur du Chasseur abstrait !
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Georges Ayvayan au travail
Des milliers de sculptures, le fil d’une vie
propos recueillis par Marie Sagaie-Douve

Créer ?

Depuis l’adolescence, je fais de la sculpture. Cela s’est imposé. En réaction aux rapports difficiles avec mon père.

J’ai travaillé beaucoup le plâtre alors, mais presque tout s’est perdu.

Cet instrument de révolte est aussi instrument d’analyse où je me découvre. Religion sans dieux. 

 

Début du prochain livre de Marie Sagaie-Douve

go west
au loin  attend celle qui s'empare du trésor
rubis diamants font une couronne
ouvre la porte du songe s'éloigne
quand un vivant expire où donc est-il

dangereuse ignorance

 

à paraître chez Le chasseur abstrait
Marie Sagaie-Douve - BULLES IRISÉES - poésie. Collection ada.

Illustration de Valérie Constantin.

 

 

Le trimard
de Robert Vitton
! Auteur du Chasseur abstrait !
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Robert Vitton propose des extraits d'un recueil en préparation:

Tais-toi et sauce !

Ce mois-ci : L'AÏOLI

À l’intérieur, une table, c’est tout./Oui, mais sur cette table, il y faudra surtout/Un aïoli odorant et cordial/Dont se régalera le gourmand provençal./C’est pourquoi sans façon,/Je me dis là dans ma caboche,/Le bonheur, tè, mon bon !/C’est un tout petit cabanon. Tu connais la chanson, Estephanette ? C’est pas ton époque, pardine ! Vincent Scotto ? L’opérette, ça chante, ça parle, ça danse… Notre Cane... Cane... Canebière… Gaby Sims, Rellys, Alibert… Trois de la Marine ! C’était comique et ça finissait toujours bien. Tous ces airs… A force de les entendre, on les savait. Sans les apprendre, on les savait. Comme quoi, ma fille… Un petit cabanon/Au bord de la mer sur des roches… Je prends un petit cabanon pas plus grand qu’un mouchoir de poche. La pétrolette n’y grimpe pas. Le plus gros a été préparé à la maison. On achemine les banastes1, les couffins et tout le bataclan à dos et à bras. Doucement avec la dame-jeanne, les cabrettes2 ! Pé, n’a plus toutes ses jambes. On le trimballe ficelé sur sa chaise. Chante avec nous, Pé ! Un cabanon, c’est pas une cabane. Une cabane, c’est pas un cabanon… Encore… Un cabanon, c’est pas une cabane. Une cabane… Au cabanon, on se pourlèche les brègues3, on se régale les papilles, on se démonte les mandibules4… A la cabane… A la cabane, on mastègue5 de l’air, on se mordille les badigouinces6, on boulotte7 des regardelles8.


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à paraître chez Le chasseur abstrait
Robert Vitton - À LA VIE À LA MORT - Tome 3 des Erres du temps - poésie. Collection djinns.

 

 

Chronique du péristyle
de Serge Meitinger
! Auteur du Chasseur abstrait !
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Le péristyle c'est d'abord cette colonnade à demi ombragée, ouverte sur le rectangle clair et serein d'un patio verdoyant et du ciel. Dans la douceur d'un climat qui ménage le corps et la faculté de penser, des pas sans hâte, enfants de la méditation, rythment une parole qui s'accorde au lieu, au moment et aux interlocuteurs et ne lâche pourtant pas un fil de clarté et de raisons qui s'enchaînent. Il s'agit de penser en marchant avec autrui, de marcher en pensant avec un alter ego, ne liant son pas et son discours qu'à un ordre commun qui est la loi de l'échange sensé et mesuré, maîtrisé.

 

« Je ne cherche pas, je trouve. »

Telle est la boutade, envoyée en son temps, en manière de vigoureux coup de manchette dans la figure des « chercheurs » arrogants, par Picasso qui savait bien, lui, de quoi il parlait. La formule a le mérite de rappeler qu’il vaut mieux être « trouveur » que « chercheur » et que la découverte, l’innovation et la création sont les buts intrinsèques de toute recherche. L’artiste — quand il mérite ce nom — a un avantage en la matière, c’est certain, mais sa démarche et sa prise de risque sont de nature à éclairer tout le processus.

Car que veut dire exactement « trouver » ? Dans notre société où tout se marchandise et se monnaye, cela revient à proposer sa découverte ou son invention sous la forme « bancable » d’un brevet légitimement déposé et dûment exploité. Ainsi se circonscrit facilement et pécuniairement la valeur d’une innovation, ou encore sous les espèces d’un prix prestigieux, un Nobel, une médaille Fields ou l’équivalent qui associent vite le symbolique au sonnant et trébuchant. À cette aune étroite, qui n’a que l’avantage de quantifier sur le champ les suites et effets attendus, la recherche et l’invention françaises des temps actuels paraissent aux yeux de certains bien peu apparentes, pour ne pas dire déficitaires. Et de faire des listes et d’invoquer des classements internationaux où nous faisons piètre figure ! Et de mépriser à bon compte en imposant une obligation de résultats visibles et calculables !

À cette aune également que deviennent les sciences dites de l’homme, de la littérature ou des textes ?


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Línea de sombra
de Oscar Portela

Né dans la province de Corrientes (Argentine) en 1950. Important écrivain argentin, il a publié de nombreux livres de poésie : Senderos en el Bosque, Los Nuevos Asilos, Memorial de Corrientes, La Memoria de Láquesis, etc., et d'essais sur la pensée philosophique contemporaine comme Nietzsche sonámbulo del día. Ses livres sont publiés en Espagne, au Mexique, Venezuela, Paraguay. Il est aussi critique de cinéma et compositeur.

 


Beaucoup d'articles nouveaux chez Oscar Portela. Cliquez.

 

Nous recevons beaucoup de textes à publier, de livres à chroniquer, de manuscrits à insérer dans nos collections, sans compter la masse incroyable des Communiqués de Presse.

Et pourtant, il faut tout publier, tout ce qui vaut la peine de l'être - il faut parler des livres de nos confrères et des auteurs autoédités, il faut faire circuler les informations. Sans ce travail de fourmis, ce site n'aurait plus de raison d'être.

Nous allons donc nous organiser. Et si vous souhaitez nous aider à gagner du temps, tachez de nous remettre, toujours par email et en pièce jointe:

-- vos textes au format .doc (word) ou rtf.

-- vos images au format jpg (500 pixels minimum).

-- votre musique ou autre son au format mp3 (128 kb minimum).

Évitez les textes inclus dans le corps du email. N'envoyez pas de manuscrit par la poste. Regroupez vos textes au lieu d'en distiller les envois.
Kader FAHEM

Kader FAHEM grandit au sein d’une famille d’artistes, au son des sonorités kabyles et des musiques traditionnel algéroise. Les "FAHEM" étant reconnu comme une lignée d’artiste, c’est dans l’aisance du rythme et de la pratique musicale que FAHEM Kader fait son premier apprentissage. Dès son plus jeune âge son père l’emmène voir des concerts d’artiste kabyle (Kader Bellazouz...) et lui fait découvrir le monde du spectacle. JCC.

Suite de la Biographie de Kader FAHEM

 

Deux cadeaux :

Ecouter "Nada"...

 

Ecouter "Ella"...

avec un chantpoème de Jean-Claude Cintas

 

Laisse brûler le jazz...

Jean-Claude Cintas a préparé cet émouvant hommage à Frank Hagège, créateur hélas disparu des Djangodor. un thème, quelques paroles : Laisse brûler le jazz/ à chacune de ses phrases/ il nous embrase... Les musiciens et les plasticiens, pourquoi pas les poètes, sont invités à improviser.

Voici l’interprétation de Kader FAHEM.

 

 

! Auteur du Chasseur abstrait !
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Angles d’attaque et d’amour
Entretien avec Régine Detambel
Rodica Draghincescu

Rodica Draghincescu : Kinésithérapeute de formation mais romancière de destination, Régine Detambel a notamment publié des romans (Le Jardin clos, Gallimard, 1994 ; La Verrière, Gallimard, 1996 ; La Chambre d’écho, Seuil, 2001 ; Noces de chêne, Gallimard, 2008…), des textes courts (Graveurs d’enfance, Folio, 2001…), des essais (Petit éloge de la peau, Folio, 2007 ; Le Syndrome de Diogène, éloge des vieillesses, Actes Sud, 2008…), des pièces radiophoniques, des livres pour la jeunesse…

Vos ouvrages, traduits dans une dizaine de langues, témoignent de l’attention portée au corps aimant ou souffrant.

Le style fascinant, singulier de la romancière Régine Detambel contribue à la mise en place d’un "climat à la fois charnel et inquiétant" affirment certains critiques littéraires en parlant de votre œuvre. D’autres vous comparent à Colette, d’autres osent aller plus loin, rejoindre Madame de Lafayette. Ah ! Les critiques... Qu’est-ce qui vous dérange chez eux et qu’est-ce qui vous rassure ? C’est difficile d’être comprise ?

Régine Detambel : Toute critique est une violence, et d’autant plus qu’elle est compréhensive ! Il y a en effet dans l’idée de compréhension une appropriation, une recréation dans sa propre forme, qui est forcément singulière, donc forcément différente de celle de l’auteur, et donc invasive ou intrusive. Il m’est arrivé de me sentir confondue par des remarques critiques, comme je l’avais été autrefois sur le divan de mon psychanalyste ! Comme prise sur le fait, sur le vif d’une obsession, d’une petitesse… Comme si je découvrais mon portrait dans le crayonné de l’autre, non pas dans le miroir tendu par l’autre, mais bien dans son croquis, dans le portrait-robot qu’il fait de mes livres et de mon intention d’écrire.


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La construction et la dissolution
Images urbaines en Italie
Ettore Janulardo

Nostalgie de l’avenir

Parmi les contributions les plus intéressantes à l’image politico-intellectuelle de la ville italienne du XXème siècle, il faut rappeler le numéro unique de la publication La città futura, parue à Turin avec la date du 11 février 1917[1]. À l’intention de Gramsci, l’organisation des Jeunes Socialistes a un but « éducatif et formatif », mais elle doit également préparer l’avant-garde du Parti, « l’armée prolétarienne qui va à l’assaut de la vieille cité trempée et chancelante pour faire surgir sa propre cité de ces ruines »[2]. D’où l’hommage aux capacités révolutionnaires de l’avant-garde italienne :

« Les futuristes [...] ont détruit, détruit, détruit sans se soucier de savoir si ce qu’ils venaient de créer était, en fin de compte, plus valable que ce qu’ils avaient détruit [...] Ils ont eu la conception claire et nette que notre époque, l’époque de la grande industrie, de la grande ville ouvrière, de la vie intense et tumultueuse, devait avoir de nouvelles formes d’art, de philosophie, de mœurs, de langage : ils ont eu cette conception clairement révolutionnaire et indubitablement marxiste [...] »[3].

Si « [...] la ville est l’espace d’un combat continu entre des forces antagonistes, et elle illustre, par la variété même de son architecture, l’éternelle lutte des classes »[4], chez Gramsci cette position idéologique se charge de connotations symboliques reprenant l’imaginaire de la ville historique et de la métropole novatrice d’origine futuriste :

« Je hais les indifférents. [...] Ceux qui ne sont que des hommes, les étrangers à la ville, n’ont pas le droit d’exister. Qui vit véritablement ne peut qu’être citoyen[5] et prendre parti [...] L’indifférence, c’est le poids mort de l’histoire [...] c’est le marécage clôturant la vieille cité et la défendant mieux que les murailles les plus solides [...] »[6].


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! Auteur du Chasseur abstrait !
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Les rondels
de l’ancienne rue du Canon
Robert Vitton

Toulon. Un port. Et cette rue qui devait son nom à un petit canon servant de chasse-roue. Une rue qui tonne toujours dans ma cabèche. Une rue de perdition. Une rue interdite au garnement, au galopin, au page effronté que j’étais, que je suis encore. Une rue rebaptisée en 1945, Pierre SEMARD. Né en Saône et Loire en 1887…Je meurs avec la certitude de la libération de la France. Fils d’un cantonnier et d’une garde-barrière… Dites à mes amis les cheminots qu’ils ne fassent rien qui puisse aider les nazis… Il fut secrétaire général de la Fédération CGT. Cheminot militant, résistant… Les cheminots me comprendront, ils m’entendront, ils agiront ! J’en suis convaincu. 1927.. 1938… 1939… 1940… 1942… La Santé, Fresnes, Bourges, Gaillon …. Le 6 mars 1942 il est transféré à Evreux,… Adieu chers amis, l’heure de mourir est proche. Le lendemain, à la demande des autorités allemandes… Mais je sais que les nazis qui vont me fusiller sont déjà vaincus et que la France saura poursuivre le bon combat... Rue Pierre SEMARD… Ceux de la Mairie, Pierre, sont toujours a côté de la plaque. Pour défigurer le pays, ils se posent un peu là ! Tu méritais une place, une avenue, un jardin… Tiens, près de la gare ! Mais, tout de même, s’en prendre à un petit canon pas plus grand qu’un… A la tienne, camarade ! A la rue du Canon ! A Sémard !


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Francis Cappatti

 

Estérel

Une salle de la Fac de Lettres de Nice. Entre Laurent, l’air fanfaron, visiblement satisfait d’arriver en retard au cours de latin. Il va s’asseoir discrètement au dernier rang, tout proche de Myriam, laquelle relève à peine le nez de son livre pour situer son voisin et se replonge aussitôt dans sa lecture.

Laurent est un beau jeune homme de type dandy : polo, blue-jean, foulard de soie mauve. Rasé de frais, il exhibe un visage de chérubin, surmonté de cheveux noirs bouclés, soigneusement taillés court en chapiteau, comme jadis les jeunes patriciens romains. La lèvre supérieure légèrement relevée traduit un brin de suffisance et de dédain, noyés dans un bain de charme et de séduction. Les yeux brillent d’une audace de jeune loup, savamment orchestrée par l’éclat d’une vive intelligence.


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État de grâce

Je m’éveillai ce matin là, l’esprit embué par toute sorte de rêves et porté irraisonnablement à une indulgence sans limites vis à vis du monde et de ses créatures. C’est du moins ce que je réalisai, lorsque vers le soir, après avoir passé tout mon temps à lire, méditer et me livrer à quelques besognes domestiques, je me décidai à me promener par les rues, qu’une foule hétéroclite nuançait de milliers de teintes et d’espèces, telles les mouvances d’un océan insondable.

Mon regard fut tout d’abord attiré par une toute jeune fille blonde qui semblait sortir d’un livre d’images, portant en biais le long de son dos un violoncelle dans son étui. Elle était si frêle, cambrée comme une note de musique sur une portée, une queue de cheval échevelée en trilles sur sa nuque délicate, mais si volontaire aussi, soulevée par un souffle puissant, émanant du sein de l’universelle symphonie.

Je m’arrêtai un instant, pour mieux goûter le parfum de cette fleur prometteuse, avant de poursuivre mon chemin.


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Jeu de doigts

Allongé complaisamment, tout plein de mon inaction, par un réflexe obscur je m’en pris à mes ongles.

J’éprouvai ceux des quatre doigts gauches contre le gras du pouce gauche, puis l’ongle du pouce gauche contre le gras des doigts droits, absorbé par le monde aveugle et vague de mes impressions physiques propres.

Une main entraînant l’autre, j’appuyai les ongles des doigts droits contre le dessous des doigts gauches, tous ensemble d’abord, puis tour à tour, sans ordre, me livrant à un jeu sensoriel comparable à une musique charnelle muette, qui me satisfaisait pleinement.


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! Auteur du Chasseur abstrait !
Un roman à paraître
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Jean-Michel Guyot

Abus dangereux !

La femme que j’aime est conservatrice. Je vous rassure : pas sur le plan politique. Non, elle conserve les objets, elle archive les documents, elle conserve les traces de son activité, comme autant de preuves de son existence peut-être.

Comme une bonne part de son activité consiste à produire des documents écrits qui passent par divers stades d’élaboration, elle accumule les versions obsolètes. Avec ses mails, elle agit de même : elle les archive, parce que ça peut toujours servir.

Mon grand-père, qui avait connu les privations de deux guerres mondiales, me disait la même chose il y a trente ans : « Ca peut toujours servir ». C’est ainsi qu’après son décès, mon père et moi, avons dû fait plusieurs voyages à la déche, comme on disait à l’époque, pour vider la garage où mon grand-père avait accumulé des journaux, des magazines, des vieux outils, des bidons d’essence et d’huile vides, des ficelles, des clous, tout un bric à brac sans valeur marchande et à l’utilité douteuse… 

Je ne songe pas à me moquer. Du tout. Je songe aussi à mon père qui, enfant, avait peur de descendre dans la cave de sa grand-mère, quand elle lui demandait de remonter une conserve. La pauvre femme avait, elle aussi, connu la faim, elle en était devenue une maniaque de la conserve faite maison. Un jour, une conserve explosa au-dessus de la tête de mon père… Sa grand-mère conservait trop longtemps des légumes en bocaux, peut-être mal stérilisés qui plus est…

Les privations expliquent sans doute cette tendance à conserver tout ce qui peut servir. La peur de manquer pour les uns, la peur d’être pris de court pour les autres, peut-être.


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Pas à pas

« Oui, c’est peut-être ça l’écriture : l’archéologie d’un possible qui rende moins irrépressible l’angoisse en lui laissant sa part féconde. » - Jean-Pierre Spilmont.

 

L’archéologie d’un possible, soit la recherche d’un possible enfoui, mort, disparu, jamais réalisé, et découvert comme tel : est-ce à dire que, « de son vivant », le possible portait déjà sa mort en lui ? En tant que possible, un être est inexistant, mais promis à l’existence. Par quelle puissance ? Par l’être qui rend possible la réalisation du possible, son actualisation dans le temps de l’effectuation qui est action et réflexion en synergie.

Ainsi, si l’on suit Spilmont, il faut être cette puissance qu actualise le possible en le rendant possible. La puissance est la possibilité extrinsèque du possible. La mort du possible, c’est-à-dire sa mise à l’écart, est le fait de la puissance qui, par sa négligence ou par une rude décision, tue le possible dans l’œuf.

Le possible et la puissance sont interdépendants. Une puissance qui néglige les possibles n’exerce plus sa puissance, elle s’étiole faute de discernement, de courage, d’esprit de décision. Dans le même temps, la puissance étant souveraineté, soudaine netteté du souhaitable dans le corps désirant qui écrit, celle-ci peut se permettre de négliger, à condition que la lâcheté n’inspire pas ce mouvement de refus.

Le manque de discernement dessine les limites de la puissance. La puissance est proportionnelle aux possibles qu’elle est capable de discerner.


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Sébastien Ayreault

 

Yann Küller

Première Partie – Sur la plage

-ET ALORS, BORDEL DE MERDE ?! j’ai gueulé en balançant un galet dans les vagues molles.

 Le week-end y avait vraiment rien à foutre du côté de B en V. 5 000 habitants et une boite de nuit pleine de ploucs. Le Club 3000 que ça s’appelait. Les filles étaient moches, boutonneuses, et elles sentaient le coquelicot pas frais. Elles souriaient, les lèvres barbouillées de rouge, mais y’avait pas moyen de leur coller un doigt. Sur les coups des 2 heures on avait craqué, chouravé une 205 noire et, pied au plancher, on avait taillé droit vers la Grande Bleue.

-ALORS, PUTAIN !?

 A quatre pattes dans le sable, le If vomissait ses nouilles chinoises sous la lune. Je l’ai pris par le col de son t-shirt qui disait « Adidas » et je lui ai foutu une gifle. 

-TU VAS ME REPONDRE, OUI !

-Laisse-moi gerber, il m’a répondu, tu me fais chier.


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Deuxième partie – Un jour avant

 1

J’ai sauté du lit et je me suis enchaîné une centaine de pompes. On était vendredi. Le dernier vendredi de mai. Je me sentais en pleine forme. Je me suis étiré et suis descendu me prendre un petit dèj’ : café, œufs, et tartines grillées. Ma mère m’avait laissé un mot sur la table : « N’oublie pas de chercher du travail. A ce soir. Bonne journée. » Bon, et quelle heure était-il au juste ? 10 heures 29. J’ai ouvert la porte de la cuisine qui donnait dans le jardin et je me suis grillé une clope sous le soleil de mai. Paisible. Du boulot, ouais. Du boulot. Un truc qui fait que tu peux mettre du carbure dans ta caisse, de la bouffe dans ton frigo, et des châteaux de sable dans tes vacances. Plausible. Je suis monté au grenier. J’y avais installé un punching ball et une barre fixe. Aussi la vieille chaîne hifi de mon paternel. J’ai glissé la galette de See You On The Other Side de Korn dans le lecteur CD, directos sur la 9, Coming Undone, et j’ai poussé le volume à fond. Idéal pour ma cinquantaine de tractions. Ensuite de quoi, j’ai commencé à tourner autour du punching ball et à le cogner. Des directs bien secs. Gauche, droite. Jusqu’à ce que ça me ruisselle partout sur la tronche, jusqu’à ce que mes poings virent écrevisses. Trois fois par semaine j’allais à la salle de gym soulever de la fonte et courir sur un tapis roulant. Mon coach s’appelait Markus. Un grand noir avec des bras comme tes cuisses. Il portait des lunettes d’intello et il aurait pu tuer n’importe qui d’une seule pêche en travers de la gueule. Sûr. Mais personne, jamais, ne lui avait cherché noise. Et les gonzesses, leur petit cul dans leur futal sport, disaient toutes d’une voix aigue : « Bonjour, Markus ».


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Troisième partie - Retour sur la plage

1

J’ai jeté un oeil dans la boite à gants à la recherche de musique, mais y’avait que dalle, pas la moindre K7, juste un bouquin de poche : Pascal, Pensées. J’ai allumé l’autoradio, fouillé les ondes, et ce n’était pas meilleur. Juste des chanteurs à la con sans âme. J’ai écouté deux minutes une chanson qui disait « Et si ce soir on dansait le dernier slow » et puis j’ai coupé le son et claqué la portière.

 Le Scalp et Le If étaient toujours penchés au dessus de la fille.

-Alors ? J’ai demandé.

-Ils sont chouettes, ouais, a dit le If.

-On devrait lui enlever son soutif, a dit Le Scalp.


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Quatrième partie - un jour avant

1

J’ai jeté un œil en coin au If. J’aimais ce type pardessus tout. Cheveux en désordres, blonds, mal rasé, toujours, et toujours là quand ça virait chevreuil pour ma face. Peut-être bien que nos routes allaient se séparer un jour. Qui peut dire ? La longueur du chemin. Les bifurcations. Et si j’avais vraiment tué cet enfant putain… Le refrain de Before I Forget a littéralement explosé dans les enceintes. “I am a world before I am a man / I was a creature before I could stand / I will remember before I forget / Before I forget that”

 Il a baissé le son.

-Tu sais qu’j’ai un demi-frère du même âge que moi ? il a dit.


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Cinquième partie – Retour sur la plage

 

Toute la gueule me tirait, je voyais tout au plus que d’un œil, le gauche, et puis la bouche me brûlait dans les coins. J’étais étendu sur une plage immense et vide, topless, du sang plein le futal. Le jour se levait, dégueulant sur les bords. Merci Barbara. J’ai tenté de me relever, péniblement, et un coup sur mes pieds, je me suis senti d’un coup complètement démoralisé. T’aurais chialé pour moins que ça, toi qui me lit, peinard, dans ton canap’ cuir modèle 56. T’en aurais versé des rivières à pêcher la truite argentée. T’en aurais vendu ta bon Dieu d’âme, toi aussi. Toi aussi. J’ai craché un peu de sang noir. T’en aurais crevé tes yeux avec des morceaux de pluie.

 Au loin, il me sembla voir un grand feu qui avait pris aux dunes, je me suis mis en route. Le feu diminuait à mesure que je m’en approchais. A une certaine distance, l’embrasement a disparu et s’est changé en un lac de feu au milieu duquel s’élevait à demi corps une femme dévorée par les flammes.

-Comment trouvez-vous la vie, Yann ?

 Je me suis retourné.

 Il y avait un homme dans mon dos.

 Un homme bien habillé.

 Costume noir.

 Il tenait dans ses mains « Pensées » de Pascal.

-Emmerdante, pourquoi ?

 

FIN.

Sebastien Ayreault
ayreault.s@gmail.com

 

 

Arqueologías
Ulises Varsovia

De : Arqueologías - 2007 - inédito

Afrodita de Melos
(Venus de Milo)

Déjame tocar tu piel y quemarme,
déjame acariciar tu cuerpo
con mi mirada de varón en celo
trepando las gradas de la fiebre,
consumido en tus besos de piedra.

Mudo y pasmado estoy en tu presencia,
indestructible ícono de mármol
revoloteando por siglos y milenios
en la conciencia de la humanidad,
en el subconsciente de la idea de arte.

En un duro bloque de fría materia,
te buscó el aprendiz de creador
armado de un soplo de metal,
día tras día y noche tras noche
fue escarbando en los velos del misterio,
y al final de la séptima aurora
emergió tu cuerpo desde la luz
petrificado en su propia belleza.


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Catalina Carmona Ruiz

Poetiza de Paso.

Poetiza de paso los traspasados gestos de una calle donde perseguían inmigrantes y la policía les robaba la mercancía.
Poetiza de paso por la calle donde un hombre duerme en el suelo, ya la droga no llega, ya el alcohol se ha acabado, ya esta en la esquina aplastado deseoso de la muerte que delira, deseoso de la muerte de su condición para tener una vida justa, una real, una certera.
Poetiza de paso, huyendo del letargo espiritual,
poetiza de paso, explotada con un sueldo paupérrimo
poetiza de paso buscando la miel en los ojos de alguien, ¿y donde perdieron tus ojos la miel ?
Poetiza de paso aterrorizada al pensar en una masacre
poetiza de paso, en una calle sin puertas cerradas con cerrojos por un muro que evita la entrada de cualquier mago dulce y seco.
Poetiza de paso, mientras el ventilador antiguo gira sin cesar y un augurio proclama tener los ojos bien abiertos.


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Pensamientos alrededor de ciertas ideas cercanas

 

Entre el armario selecciono las ideas que hoy me apetece lucir y sin perder más tiempo me las meto en la cabeza”Fragmento “el oficio de vestirse” - Maria Mercedes Carranza

 

Él y yo

A él, poeta de la mar

 

El y yo disfrutamos del cuerpo

le hicimos camino

Nos bañamos en el mar mediterráneo

nos besamos en la arena y rodamos en ella,

nos acariciamos los cuerpos e hicimos el amor dulcemente

él y yo compartimos de las letras, nos

deleitábamos con ellas, llorábamos poemas

nos acompañaba simplemente el deseo de las letras

y sus formas, por eso nos besamos para mejorar

el encuentro y adornarlo con música de alas

y fuego de tambores.


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L’homme exilé et la femme exilée


L’homme exilé a peur des morts,

De l’injustice, de la haine suprême de l’injustice

 

L’homme exilé se voit et

Des fois ne se reconnaît pas tel qu’il est,

Et la femme exilée, silencieuse, a du mal à dire :

"Je suis exilée, j’ai pensé au son de

Ce nom, peut-être sans le comprendre

Parce que je ne comprends toujours pas ce qu’est l’exil

 

Mais je ne peux me taire, ni rester en place."


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Cristina Castello

Fin du monde
ou renaissance ?
Quand la musique finira

 Qu’est-ce qu’on fait à la Terre ? Qu’est-ce qu’on fait à notre belle sœur ? Dévastée, pillée, violée et frappée Perforée avec des couteaux dès l’aube - The Doors

Fin du monde, apocalypse, épilogue d’une Ère… expressions pour nommer la peur qui traverse le cœur du monde. Soif du pétrole, guerres, faim, ouragans, raz de marée, discrimination, déforestation, réchauffement de la planète. Étendu serait l’inventaire des ignominies perpétrées par l’Homme contre la Terre, et contre l’homme. La planète s’ébranle, nous secoue et nous frappe, et chacun essaye de s’abriter à sa manière : par la foi, la négation de la réalité, l’humeur ou… le ridicule ; certains assistent à des cours pour « rendre des miracles » [sic], d’autres mangent dans un cercueil, et quelques-uns essayent de voler comme les oiseaux.

« Quand la musique finira », a alerté Jim Morrison (« The Doors ») en 1967, comme une métaphore de la fin du monde. A-t-il été prophétique ? Disparaîtra-t-il ? Chaque fois, elles sont plus nombreuses les voix de notables —entre eux, la majorité des républicains américains—, qui annoncent la chute de la longue étape conduite par la superpuissance du Nord. Les yeux de l’Humanité, de même ceux qui ont été sourds, aveugles et muets, ont commencé à s’ouvrir. Oui. Nous vivons le principe de la fin du capitalisme, la chute de l’Empire Américain.


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El peor Guantánamo :
Isla « Diego García »
embrión de muerte

« ¿Qué leyes dictarían ya los senadores ? Cuando lleguen las dictarán los bárbaros [...] Por qué empuñan bastones tan preciosos labrados maravillosamente en oro y plata ? Porque hoy llegan los bárbaros » - Constantino P. Kavafis

 

Es una prisión secreta que se levanta en tierras que fueron robadas a los habitantes originarios del lugar. De su pista de vuelo despegaron los bombarderos de los USA, para invadir Camboya, Afganistán e Irak, a fuego, crímenes e impiedad ; para controlar el Oriente medio y... hay más, ya se verá.

« Diego García » es un embrión de la muerte. Es la cueva que eligieron los bárbaros —con la excusa de un supuesto « terrorismo » — para mejor torturar. Es un verdadero tesoro para Norteamérica y el Reino Unido. Es la base militar más importante que el Imperio tiene, para vigilar el mundo ; y junto a sus pares — las bases de Guam y Ascensión— son claves para el invasor. Es un sitio ideal para acoger misiles de la ojiva nuclear, aunque estén prohibidos por los tratados internacionales. Pero, ¿acaso esto importa a los bárbaros ?


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Carmen Váscones

LA MUERTE, UN ENSAYO DE AMORES

 

1

He venido del mar

y no de la boca de los hombres

que engendraron mis hijos

con la brutalidad de sus gestos.

 

Han enterrado mi presencia

no sé quién soy

 

Regreso a la ternura de la ola. 

 


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CONFABULACIONES

 

1

La apropiación surca los cuerpos

sostiene los atavíos del remolino

ese gran vacío que ha conquistado el terror pero no su muerte

es el único que profanará los cantos del silencio

de aquel hombre que estuvo atento a la voz

que surgía come sueño perdido

de un amor caído a un gran anhelo


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MEMORIAL AUNA ACANTILADO

 

La guerra una orgía más

cubierta de uniformes

un olor a sangre aguarda

sudores desiertos

guardan su descanso

un sudario blanco cuelga

 

El Sepulturero carga el hastío


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AGUAJE

 

1 

Fuimos barricadas

fuimos invasores

nuestros cuerpos

tierra propia

 

Fuimos rebeldes

reacios a desertarnos

 

Por un instante

todavíamos libres


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EL ACTUANTE O UNA VIDA INOMINADA

 

1

Cercanamente lejos

la máscara se deshace

en la acidez de la tristeza.

 


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Einstein se escondio en la palabra

 

Einstein se escondió en la palabra. Ella no se inmuta. La vacía y la llena con lo que le da la gana. La forma y deforma en la soledad de sus gestos. 

La estructura gramatical no lo sabe, peor la real academia templada, estridente y tirada a culta : la señora lengua : alma mater de lo correcto. Así se dice. Los doctos la auscultan, recriminan y sustentan con la regla o algo parecido a papaniculao para detectar a tiempo algo fuera del orden. Requisa a la monogamia. A esconder las armas de la duda del cuerpo bajo el “imperio de los sentidos”. El lenguaje está tachado de orificios que desafían todo sistema : La imaginación impía. Te señalan impuro. Te exigen Depurarla. Corregirla. Te auscultan y detectan. Te aleccionan con catequesis y sacramentos de escríbela tal cual. Te advierten : cuidado. Ojo contigo. Hay que sacarle partido a la vida. Cuidado te agarran y te parten. Partido y partida : el destino  trota.

Lo erótico del arte seduce, rompe esquemas, compone y descompone. Rearma. Desarma. Desnuda la vida lícita e ilícita. Desoculta la idea sin ignorar la ambición de la culpa : Intimidar por saber sentir y gozar desvergonzadamente. Ya eres un sospechoso por querer ser algo más de lo que se te permite. Un ego : yo te delego. Sálvese si es que puede.

Dos almas en el mundo : eso no éramos tú y yo…


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Francisco Azuela

Hablemos de tu muerte

A una sombra.

Para ti no es importante ni el ayer,
ni el mañana ni el ahora,
tu muerte no es importante
sí lo es el tiempo que has vivido,
tus pasiones y tus noches de desvelo
con tus ojos puestos en el horizonte
de la maldad.
 
No es importante tu muerte,
a nadie le importa


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La Dame en bleu
Kathy Ferré

La Dame en bleu
A laissé passer l´heure,
A laissé le néant
Prendre soin de ce "Lui"...

Ce "Lui" qu´elle attendait,
"Lui" qu´elle devinait
Près du porche de verre,
Et qui devait l´attendre
Au revers de sa vie...


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Cécilia AMBU

La Beauté a cet aspect métaphysique qui la rend insaisissable.
Aller au-delà de l'expérience, au-delà du fait simplement empirique et créer soi-même sa dimension esthétique. Un univers où l'on peut se perdre et s'enfermer au détriment du monde réel comme les objets et l'altérité. La réalité est peut-être trop triste pour que l'on puisse désirer la côtoyer et même évoluer d'une manière fusionnelle comme si ma psyché pouvait exister en harmonie avec le monde entier.
Quand l'appréhension de ce monde réel devint improbable, cette incertitude qui dévoile une pathologie du " lien ", alors, intériorité et extériorité se cognent l'une contre l'autre espérant sûrement se retrouver et surtout retrouver cette unité, cette fusion qui engendrerait cet équilibre tant convoité.
Chercher le "lien", comme une quête essentielle, comme un chemin dangereux où l'ascension fatigue mon corps et mon esprit de tant d'efforts inévitables à ma survie.
La quête essentielle est la fondation d'un possible retour à la réalité. Puisque ce qui fonde mon être normal est cette même réalité, j'aimerais crier que ma pathologie est insondable et que je me perds dans cette dimension autre, cet autre monde.
Basculer d'un monde à l'autre, de la réalité à l'étrangeté, ou même stagner entre les deux, voilà ce qui constitue une personnalité atypique : la réalité m'est étrangère et mon étrangeté est bien réelle.

L’EXPLOSION

J’étais assise sur cette chaise, le regard fixe, le cerveau vide.
Tout à coup, je sentis que mon corps s’élevait vers des sphères métaphysiques.
Mon corps se mit à flotter dans les airs, puis vint l’éclatement de mon être.


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LA GUILLOTINE

Le ciel s’abat sur moi comme une guillotine.
La chaleur du couperet accentue ma dissociation : mon esprit, mon corps, séparés, j’erre dans l’existence tel un voyageur dans la réalité.


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LE SPECTRE

J’avais rêvé de plus de fantaisie où le cœur s’accélère et la passion éclate : le désir s’anime et l’on est plus jamais éteint comme si la flamme dont je ne connais pas l’existence m’avait habitée pour la première fois.


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LA BRÛLURE

Les objets s’échappent et le temps se fige.
J’ai beau regarder autour de moi, rien de ce que je peux apercevoir me semble familier : ce danger de ce qui n’est pas mon corps, ce risque de s’éparpiller et de se perdre dans l’espace, cette inquiétude que mon esprit perdu se cogne à tous les murs, par désespoir et surtout par égarement. J’aimerais trouver un lien qui me rattacherait aux objets, même un peu…


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Gabriel Impaglione

Rota la palabra felicidades, rotos los buenos deseos de buen inicio de año... ya se sabe... aunque la obstinaciòn pida a gritos la risa, ya se sabe.
 
Y nos empecinamos pues en la palabra.
Y vamos por el abrazo como quien inaugura paso a paso la mirada.
Que cada uno tome lo que queda de la hora y haga un pan.
Y lo reparta a los cuatro sentidos
a los cinco vientos
 
en el rumor de bocas que se suman,
de cañòn de bocapuño multiplicàndose,
de pazpan que gana calle y que se quema
en el basta
 
edificar una casa luminosa
con la ternura implacable de los que no callan.

Ese Zapato.

 

Ningùn misil ha llevado tanto desprecio.
En ese Zapato,
en ese par de Zapatos
donde entraba el hombre :
la tierra arrasada
el polvo de la muerte,
làgrima viva todavìa,
el rastro del dolor
como una estela.
La rabia con su huella indeleble,
el corazòn en la mano
----------------la mano en el Zapato
---------------------------el Zapato
bandera tan alta
como misil alguno
como nunca un misil
como jamàs todas las cadenas.

 

 

Ella a pesar de todo
Aldo Luis Novelli

ella avanza
sin descanso ni sillas en el camino
ella va
atraviesa montes y llanuras
bajo soles incendiados y lunas heladas
y avanza
el poeta se detiene
afloja el ritmo
a veces se confunde
se sienta en la silla del poder
pero ella no transa
llega a la ciudad
camina por calles nocturnas
corre el último colectivo
mira la luna con una mujer ciega
habla con los mudos
juega con niños en el parque
ladra junto a un perro callejero
huele una rosa negra
y sigue


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Ştefan Manasia
Amazone
traduit du roumain par Marius Voinea

une histoire vraie et triste, pour Csilla

 

1. alors le chien jappa. Il regarda le fil de fer comme une sonde précise

 indestructible qui allait forer ses veines avec acharnement 

 jusqu’à dénicher son âme

 

 alors l’âme du chien se livra

 


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Rolando Revagliatti

 

Enfrentado

 

Signos

 

Posee más

 

Vérselas con ellos

 

Et pour finir en beauté

 

 

Leo Lobos
Rapid eye Movement
poesía y arte

Paisaje - espejismo

Al escritor británico Artur C. Clarke in memoriam

 

Las ovejas que pastan allá lejos son chacales

un tren

estremece la ciudad

y los ángeles del cementerio lloran polvo

 

Las palabras son puertas que abren y cierran sus alas

las palabras son múltiples y contradictorias

y poseen el ritmo del trote de un caballo en el pastizal

 

Un día viene después de otro día

y para mí

un día nunca es un día cualquiera

son estas las responsabilidades de ser

en un paisaje desierto de humanidad


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On consultera avec intérêt les textes publiés librement dans notre rubrique  Publication libre.

Les Cahiers de la RAL,M, c'est une revue "en papier" éditée et diffusée par nos soins.

Numéros thématiques, anthologiques ou consacrés à un auteur, leur objectif est de communiquer le travail des auteurs publiés ou non par le Chasseur abstrait.

C'est un formidable outil de communication. La tâche est rude, on s'en doute, mais nous nous y sommes attelés sous la direction de Valérie Constantin qui a assuré la coordination du nº 3 "Femme(s) & Créativité". Benoît Pivert & Pascal Leray ont respectivement dirigée le nº 10 "Littérature et homosexualité" (à paraître) et le nº 9 "Ceci n'est pas une série". Certains auteurs ont pris en charge le numéro consacré à leur oeuvre : Patrick Cintas avec le nº 5 "La Vieja" et Pascal Leray avec sa "Sériographie", nº11 de la série. Dans le cadre du projet anthologique annoncé il y a déjà belle lurette, le Cahier "Haïti" - nº 8 à paraître - est un chef-d'oeuvre. D'autres anthologies sont en préparation : Littérature hispanique, Mallarmé, Organiser le chaos, etc. Des années de travail, sans doute.

Comme le signale espérons-le justement Francisco Azuela, ¡ya hacemos historia!

 

 

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Cahier "HAÏTI"
A sa manière l'entreprise que réalise ce livre est plus qu'un dialogue, plus qu'un échange, c'est une communion, un repas pris en commun autour d'un seul et même menu : Haïti et l'amour, l'amour entre les êtres , l'amour de son pays d'origine.Certains auteurs qui figurent dans cette revue ne sont plus à présenter. Ils sont connus et souvent traduits dans plusieurs langues et de toutes façons, ils ont déjà essaimé et la jeune génération s'en est nourrie. Il faudrait peut-être alors s'attarder sur les nouveaux venus, ceux qui ont 20 ans ou à peine plus. Je ne pense pas froisser des susceptibilités en disant des textes offerts ici qu'ils font honneur à leurs aînés et qu'ils sont porteurs de fruits savoureux.

Ce cahier de plus de cinq cents pages se propose de donner une idée de la création artistique en Haïti après les années 1920. Malgré cette limitation, le projet paraît encore presque utopique, vu la richesse de la production littéraire et picturale dans ce pays depuis cette époque. Mais en segmentant l'histoire des réalisations artistiques et littéraires par générations d'âge, les concepteurs de ce document ont fait preuve de réalisme et d'efficacité, leur entreprise acquiert une véritable crédibilité et force l'admiration. Ce faisant ils instaurent un dialogue entre les générations: Génération 1, Années 20-40; Génération 2, années 50-60; Génération 3, Années 60-80. - Jean Métellus - Préface.

 

 

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Homosexualité & Littérature
...bien que passée obstinément sous silence par tous les manuels scolaires se targuant de présenter la littérature des classiques grecs à nos jours, l'homosexualité est présente dans les textes dès l'Antiquité. Si Le Banquet de Platon et le Satyricon de Pétrone comptent parmi les œuvres les plus connues, il conviendrait, certes au mépris des frontières entre genres littéraires, de faire figurer à leurs côtés les Epigrammes érotiques de Martial. Plus tard, en Occident, il faudrait ajouter, entre autres, les poèmes homosexuels de François Villon (1431-1463). Ce que l'on ignore souvent, c'est la multitude de poètes du domaine juif et arabo-musulman inspirés par la beauté des garçons. Abou Nawas au IXème siècle (Le vin, le vent, la vie) est sans doute le nom le plus connu mais c'est surtout au XIème siècle que l'on assiste dans la poésie galante andalouse de langue arabe à une éclosion du genre et au XIIème siècle que les poètes juifs dans l'Espagne chrétienne puisent aux mêmes sources esthétiques, le plus célèbre d'entre eux étant peut-être Abraham ibn Ezra Judas Halévy. Il était difficile d'être exhaustif pour le Moyen-Âge, cela devient parfaitement impossible pour les siècles suivants. On peut citer parmi les écrivains homosexuels l'Anglais Christopher Marlowe (Edouard II) (XVIème siècle), le Français Théophile de Viau (XVIIème siècle), forcé de se convertir au catholicisme et de vivre caché en raison de ses mœurs. Au XVIIIème siècle, le libertinage n'est pas l'apanage des hétérosexuels. La revendication de la liberté de la chair ignore souvent la différence des sexes, ce qui se reflète à la fois chez Sade mais aussi dans les écrits anonymes réunis par Patrick Cardon (Bordel apostolique, 1790[2] et Les Enfans de Sodome à l'Assemblée Nationale, 1790[3]). Au XIXème siècle, les personnages littéraires homosexuels – encore rares – ne sont pas l'apanage d'écrivains homosexuels, que l'on songe à Vautrin chez Balzac ou aux lesbiennes de Baudelaire, toutefois les penchants homosexuels d'écrivains comme Oscar Wilde ou Verlaine ne sont un mystère pour personne. Si les écrivains homosexuels masculins du XXème siècle sont suffisamment connus pour que nous n'ayons pas à les énumérer, profitons-en pour souligner ici le développement durant ce siècle d'une littérature lesbienne avec Natalie Barney, Radclyffe Hall, Vita Sackville West et plus tard Violette Leduc, Geneviève Pastre, Jocelyne François et bien d'autres encore. Benoît Pivert - qui dirige ce numéro.
Le Portail du Chasseur abstrait a commencé il y a plus de dix avec les sites de ses créateurs :

[Valérie Constantin] & [Patrick Cintas]

Ces deux sites sont en constante évolution. On peut les consulter [ICI].

Valérie Constantin & Patrick Cintas ont été rejoints il y a peu par Pascal Leray qui entretient un blog richissime que nous vous proposons de découvrir. Vous pouvez y participer librement.

À noter que les auteurs publiés par Le chasseur abstrait peuvent disposer de notre hébergement pour installer leurs sites officiels s'ils le désirent.
Blog de Patrick Cintas
! Auteur du Chasseur abstrait !
Consulter le Catalogue
L'idée d'enfermer le monde dans un bocal pour que les autres puissent le contempler à travers les imperfections de transparences héritées de choses aussi bornées que la langue, la littérature, est sans doute la première qui vient à l'esprit quand le moment est si mal choisi d'annoncer qu'on a décidé de devenir écrivain. Annonce faite à soi-même d'abord, rarement avec autant de sincérité auprès des autres, leur farouche opposition est un avertissement. L'effort d'abstraction venait de cette lutte où l'allégorie servait de prétexte à l'analyse qui détectait en vous une ironie prometteuse de conflits sinon insurmontables du moins destructeurs et par conséquent mesurables. Que de temps passé encore à appliquer des lois apodictiques aux gouttes de sang versées dans ces inutiles mais inévitables conversations de tous les jours! Le prix fut exposé sur la porte de votre chambre. Vous n'entriez plus dans les lieux de votre chance sans calculer la croissance phénoménale de cette nouvelle existence. Il s'agissait bien de raconter une histoire qui ne fût pas seulement la vôtre.

Le Portail du Chasseur abstrait héberge d'autres sites d'intérêt : Galerie Artistasalfaix - galerie d'art actuellement indisponible pour cause de maintenance.

Bortek - site de théâtre en attente de propositions sérieuses.

Dictionnaire philosophique de Voltaire - un des grands succès de notre site (plus de 3000 téléchargements quotidien) - On peut lire cet énorme ouvrage en ligne et télécharger l'oeuvre intégrale au format PDF.

Sur Blogg.org - un blog de nouvelles pour diffuser aussi sur d'autres canaux moins spécialisés.
Voir le [Accueil].
Nous vous invitons à découvrir ce mois-ci le Dictionnaire philosophique de Voltaire (lecture en ligne et téléchargement gratuits).
Dictionnaire philosophique
de Voltaire
Le philosophe n'est point enthousiaste, et il ne s'érige point en prophète, il ne se dit point inspiré des dieux; ainsi je ne mettrai au rang des philosophes, ni l'ancien Zoroastre, ni Hermès, ni l'ancien Orphée, ni aucun de ces législateurs dont se vantaient les nations de la Chaldée, de la Perse, de la Syrie, de l'Égypte et de la Grèce. Ceux qui se dirent enfants des dieux étaient les pères de l'imposture; et s'ils se servirent du mensonge pour enseigner des vérités, ils étaient indignes de les enseigner; ils n'étaient pas philosophes: ils étaient tout au plus de très prudents menteurs.[...]

Distinguons dans tout auteur l'homme et ses ouvrages. Racine écrit comme Virgile, mais il devient janséniste par faiblesse, et il meurt de chagrin par une faiblesse non moins grande, parce qu'un autre homme, en passant dans une galerie, ne l'a pas regardé: j'en suis fâché, mais le rôle de Phèdre n'en est pas moins admirable.[...]

Voir aussi Wikipedia

Services gratuits
Les outils de communication du Portail du Chasseur abstrait sont très utilisés en ce qui concerne: [S'inscrire à la newsletter] [Recommander le site] [Contact]. Voir le [menu en haut de page], dernière ligne. Ces outils sont en effet communs à tous les sites. On a l'habitude de s'en servir et on en mesure très bien l'utilité.

Une explication s'impose :
Communiqués de Presse [Communiqués de Presse]
Le CP, communiqués de Presse, est sans doute l'outil de communication le plus efficace et le moins onéreux. Ce qui explique sa très fréquente utilisation par tous ceux qui souhaitent communiquer des informations publicitaires ou autres.

Nous recevons nous-mêmes par email quelques dizaines de CP chaque jour - sans nous plaindre de cet assaut quotidien qui ne constitue en rien un abus à nos yeux. C'est bel et bien de la communication venant d'éditeurs et d'auteurs qui souhaitent à bon droit faire passer une information sur le média inconstestable qu'est notre Portail du Chasseur abstrait.

Hélas, nous ne pouvons assumer la tâche considérable qui consisterait à mettre en ligne, chaque jour, ces nombreux et utiles CP.

Nous mettons donc à la disposition de ceux qui souhaitent faire passer leur message un outil facile d'utilisation et efficace en toute liberté - à savoir notre système de "Publication libre"...

 

 

Nouvelle RAL,M

Chaque mois, une page éditoriale

Octobre 2010. La nouvelle RAL,M est née. Qu'est-ce qui a changé? Et bien le Chasseur abstrait a maintenant son propre site. Les catalogues et les nouvelles des auteurs publiés sont donc transférés dans ce nouveau site. La RAL,M revient a sa vocation première : la publication en ligne et les revues "papier". Et redevient entièrement le chantier littéraire et artistique dont les auteurs, quels qu'ils soient, ont besoin. Et c'est aussi l'endroit où Le chasseur abstrait rencontre ses futurs auteurs. Pour plus d'informations, consulter la nouvelle ligne éditoriale de la RAL,M :

Ligne éditoriale : 

 

2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

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