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![]() oOo ![]() Sous la lune immense, le ciel se délite en poussières d’astres, et mes pas s’effacent avant d’avoir existé. Je ne marche pas, je flotte, enveloppée d’un souffle qui n’a pas de nom.
Une robe tissée d’aurores m’effleure la peau, ses dentelles sont des brumes. Je ne sais plus si je suis faite de chair ou de lumière échappée d’un rêve ancien.
À mes côtés, une ombre vivante, un chat translucide, étoilé de l’intérieur, ses yeux deux gouffres azurés où le vide et l’éternité se confondent. Il ne marche pas, il glisse sur le miroir liquide du monde, comme un reflet oublié par l’eau.
La lune éclate en silence, des gerbes de feu glacé s’élèvent et retombent en pluie de cristal sur l’océan endormi. Chaque étincelle brûle doucement, sans chaleur, sans poids, et pourtant, elles me traversent, me font vibrer d’une mélodie que je ne comprends pas.
Je ne suis plus ici. Ou peut-être ne l’ai-je jamais été. Les vagues chantent sans bruit, elles se penchent vers moi comme pour m’enlacer, mais mes doigts passent au travers de leur murmure.
Le chat se retourne, et dans ses yeux, j’aperçois des fragments de mondes effacés, des ciels renversés, des villes suspendues au souffle d’un songe.
Et moi, je deviens brume, je deviens reflet, je deviens ce battement imperceptible entre le néant et l’éveil. Le temps s’arrête, ou peut-être n’a-t-il jamais commencé...
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