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Le Morio (Patrick Cintas)
L’homme pressé (nouvelle)

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 Article publié le 26 mars 2023.

oOo

Les lettres étant en majuscule, on pouvait lire aussi bien presse que pressé. Amanda, circonspecte, examina l’homme des pieds à la tête. Il n’était pas bien grand, mais ça ne voulait rien dire. Il venait de France, comme le vin de sa cave. Il y avait une cave sous la maison. Une ancienne cachette du temps de la guerre civile à laquelle, « évidemment », elle n’avait pas participé. Les brigades internationales avaient agi sans elle. D’ailleurs, elle n’était pas née à cette époque-là. L’homme, qui s’appelait Octave, se demanda pourquoi elle en parlait. Il n’était pas venu pour ça. Tout ce chemin en passager clandestin et cette poussière. Il en avait la langue sèche. L’haleine de cette femme était anisée. Il n’y a rien comme l’anis pour vous donner soif. Elle lui rendit sa carte, car elle la lui avait arrachée et ses yeux de loutre s’étaient arrondis en se posant sur la surface où étaient imprimées les données qui justifiaient sa présence sur le seuil de cette maison.

— Sauf que vous vous trompez, monsieur. Je ne suis pas Nikita K. Je suis…

— Oh ! Lala ! Je m’excuse. Je ne voudrais pas vous…

— Mais vous ne me dérangez pas, monsieur. Je mets un foulard et je vous accompagne. (mains dans chevelure avec doigts couverts de bagues qui avaient l’air de valoir leur aspect) Je ne sors jamais sans quelque chose sur la tête. Mon mari est mort suite à une insolation. (claquant sa langue dans une bouche ouverte avec langue rose dedans) Ce qu’on s’est aimé ! Si vous saviez…

Il ne le savait pas, « évidemment ». Il en savait plus à propos de cette Nikita K., mais pas assez pour écrire l’article que lui avait imposé le REC. Il craignait toujours l’ambigüité qu’un seul mot peut interposer entre lui et le lecteur qui, même éduqué en poésie, redevient amateur de journal s’il en a un entre les mains et sous les yeux. Amanda retourna dans son ombre sans refermer la porte derrière elle. Il y avait un fouet cloué au mur, un de ces anciens fouets dont on se servait du temps où les chevaux. Il vérifia le clouage. Il était impossible d’arracher le fouet à son mur sans l’endommager. Il compta les clous, comme s’il cherchait maintenant à perdre du temps pendant qu’elle faisait de son mieux pour paraître moins marquée par le même temps. Il n’y a qu’un temps, hélas. On a beau le multiplier par les moyens du récit, de la voix ou de je ne sais quoi encore, le temps est unique, il n’y en a pas d’autre, et c’est le même pour tout le monde. Il pensait : on s’est bien gourré avec cette littérature. Il y pensait chaque fois que les circonstances laissaient apparaître une faille chronologique ou autre. Il y avait des tas de failles à explorer, mais ça n’avait rien à voir avec le temps qui détruit la femme et pousse l’homme à ne plus l’aimer. Elle revint avec un foulard sur la tête, noué sous le menton, et elle sentait la lavande ou quelque chose dans le genre salle de bain, ce qui provoqua une autre faille et il se vit enfant, mais sans que cela ne prît un sens. Il était sur le seuil. Elle ne l’avait pas invité à entrer, alors que l’ombre se trouvait à portée de son imagination. Le soleil martelait sa face postérieure, comme devant une cheminée, à l’époque de l’année où les loups se nourrissent de vent, mais la rythmique de Villon avait disparu depuis hier, depuis qu’il s’était mis à errer dans ce pays en proie au désert. « Jadis, un écureuil pouvait traverser tout le pays sans jamais mettre ses pattes sur le sol. » Les entreprises humaines n’aiment pas les écureuils. Le vieux qui lui avait parlé ainsi se présentait comme un spécialiste de la Grande Armada. Et il lui avait aussi parlé de Colbert et de la forêt des Landes. C’était un vieil anarchiste, qui vivait à Londres et avait connu la guerre. Mais ce n’était pas le sujet. Quelqu’un d’autre en parlerait, dans ces mêmes pages. On y parle de tout et de rien. Et la publicité finance. « Sinon, dit l’anarchiste, vous n’êtes pas payés, I presume… » Ouais.

— Je suis prête, dit Amanda. C’est l’heure de la copita. Vous tombez bien.

Il ne répondit pas, ni jamais ni peut-être. Il ne connaissait pas d’autres réponses à la question posée régulièrement par ses interlocuteurs. Mais quelquefois il acceptait un café et c’était plus facile de parler du café plutôt que de se lancer dans une description documentée du phénomène qui affecte l’ennui et ses proies. Il redescendit les trois marches et s’inclina presque pour la laisser passer. Il aimait cette sensation d’avoir à portée de la main un objet du désir, que ce fût une femme, comme c’était le cas en ce moment, ou seulement une idée extraite d’un livre ou d’une publicité. Il était vêtu légèrement, sans slip ni autre dessous et son pantalon et sa chemise se laissaient caresser par la brise. Il avait chaussé des tongs et sur le chemin, alors qu’il conduisait une voiture de location, il avait pensé aux scorpions, aux scolopendres, aux vipères du chemin qu’il n’avait aucune envie de fouler. Il conduisait pieds nus depuis qu’il était arrivé. Et la sueur de ses pieds l’engagea même une fois à en parler avec un Anglais qui portait des chaussettes et chaussait des sandalettes de cuir, très féminines. Voilà à quoi il pensait en marchant avec cette femme, à rien d’autre. Elle chaussait des espadrilles.

— C’est cette grande maison, dit-elle en la montrant du doigt. Les enfants ne sortent pas à cette heure. Le risque d’insolation est grand, monsieur. Et depuis je suis seule.

Elle ne tira pas sur la chaînette qui pendait en marge de la grille d’entrée. Il la suivit. Il y avait en effet deux enfants dans le patio. Il vit le fauteuil à roulettes, mais personne dedans. Le pot, bordé d’un blanc jauni par le temps, ne contenait rien. Il craignit que Nikita K. fût atteinte de paralysie. Il ne connaissait pas ce détail et se reprocha de ne pas avoir lu la notice jusqu’au bout. Le REC était un professionnel consciencieux et exigeant. Vous étiez censé lire ses notices. Il les rédigeait lui-même, dans un style presque littéraire, avec des soulignements cependant, histoire de rappeler qu’un journal n’est pas une officine littéraire. Mais Octave n’avait pas tout lu. Il n’aimait pas se laisser influencer. Il souhaitait toujours se forger sa propre idée du phénomène à décrire avec les moyens stylistiques imposés par le métier.

— Je ne resterai pas longtemps, s’empressa-t-il de préciser après qu’Amanda eût appelé l’hôtesse de ces lieux en phase terminale.

— Vous avez tout le temps qu’il faut, dit-elle, les mains toujours en porte-voix. Vous verrez qu’elle en sait plus que vous sur le sujet.

— Mais vous ignorez de quoi…

Il ne termina pas. Nikita descendait les escaliers qui montaient dans la coursive périmétrique, disons trois mètres au-dessus du niveau où il se trouvait. Les enfants demeuraient immobiles parmi les fleurs d’un carré. Il y avait quatre carrés et des symétries qui vous accaparaient tandis qu’on vous incitait à renouveler le contenu de votre verre. Amanda en avait parlé en chemin. Et en effet, la bouteille de Machaquito était sur la table. Il y avait des lys passablement penchés et une corbeille de fruits, des bananes avec des taches noires typiques. Il savait cela. Il ne savait pas tout, mais il en savait assez question couleur locale. Nikita était vêtue d’une chemise avec sans doute rien dessous. Ça flottait dans tous les sens, en l’absence de vent, mais ses mouvements se chargeaient de ces changements. Elle semblait s’être préparée de longue date à cette espèce de ballet dont la nature était « évidemment » érotique, sinon il ne serait pas venu, il aurait attendu de changer de sujet, mais les premières lignes de la notice étaient claires. Sans slip, il prenait le risque de passer pour un satyre. Elle l’invita à prendre place sur une chaise dont il tapota les coussins.

— S’il y en a trop, dit-elle en parlant des coussins, vous pouvez les jeter à même le sol.

Et aussitôt qu’il les jeta et qu’ils s’empilèrent sur le dallage, à proximité de la murette rouge d’un bassin où clapotaient des algues en fleurs, les enfants se précipitèrent et se disputèrent pour y prendre place sans intention de partager. La petite fille, sept ou huit ans pas plus, gagna. Elle y prit place en tailleur et ajusta sa robe sur ses cuisses. Le garçon s’assit sur la murette et, les coudes sur ses genoux, reposa son énorme tête dans ses mains formées pour l’occasion en coquillage marin ouvert comme pour l’amour. Octave avait toujours aimé les petits garçons, surtout ceux avec une grosse tête qui leur donnait un aspect de nourrisson. Il aimait aussi les petites filles, mais n’en avait jamais touché. Il ne disait pas « caresser », il disait « toucher », mais comme il n’en avait jamais parlé à personne, la distinction demeurait non pas une énigme, mais un secret.

— Vous prendrez bien un petit verre, proposa Amanda à la place de la maîtresse de maison qui, elle, donnait plutôt l’air de prendre son temps.

Octave ignorait tout de ce temps. Il se reprocha, sans violence toutefois, de ne pas avoir lu la notice jusqu’au bout. Le REC n’avait pas manqué ce genre de détail, il était impossible qu’il en ignorât l’importance du point de vue journalistique qu’il ne fallait certes pas confondre avec celui de l’esthétique, mais les choses ne confinent-elles pas à l’apparence et à ses promesses de plaisir, dans la douleur comme dans ce qui n’en est pas ? Il accepta le verre qu’elle tenait par la jambe et pinça délicatement le pied circulaire. Il manquait un doigt à cette main. Encore une question qu’il ne poserait pas. Il ne dirait rien non plus du fauteuil et de son pot qui sentait l’eau de Javel.

— Nous avons décidé de rester, dit-elle, car la maison nous appartient. J’ai encore d’autres cousins andalous, mais je n’en ai rencontré aucun.

— Tu les rencontreras, affirma Amanda.

— Je n’ai pas grand-chose à dire, reconnut Nikita. Mais si vous en savez plus que moi…

Il avala une viscosité qui s’empara de sa langue toutefois. Elle attendait qu’il la mît sur le chemin d’un entretien susceptible d’inspirer un article. Il avait pensé à un tas de choses sur la route, mais aucune n’avait séduit son esprit à la recherche d’une originalité compatible avec la facilité qui doit impérativement séduire à son tour le lecteur.

— Monsieur est un professionnel, dit Amanda. Laisse-toi faire, querida.

— En réalité, commença-t-il et aussitôt il se reprocha cette tentative de situer la conversation sur le terrain de la réalité. Il n’était pas venu pour ça. Et sans doute que s’il avait lu la notice du REC jusqu’à son point final il saurait maintenant ce qu’on attendait de lui sur le terrain cette fois d’une fiction agréable à envisager sous l’angle de l’humanisme le mieux partagé en ces temps de conflits incessants. Son esprit s’embrouilla dans cette salade universelle. Maintenant qu’il était sur le point de vider son verre et même d’en lécher la paroi où s’écoulait un mince filet d’une opacité quasiment hallucinatoire, il se douta qu’elle ajoutait quelque chose à la liqueur destinée aux étrangers de passage. Ce n’était pas du Machaquito. C’était une liqueur maison à base d’anéthol. Il voyait à quel point sa transparence était légèrement troublée et il situa, à travers le verre, des cristallisations en croissance. Le visage de Machaquito, d’ordinaire si fier d’en être un, était effacé et la trace d’un pouce avait laissé sa papillarité, si je puis me permettre ce néologisme parfaitement identifiable par le lecteur dit moyen, voire moins, dans le rouge délavé de la muleta. Il était impossible que cette bouteille eût été récemment débouchée. Elle avait servi plusieurs fois. On (elle) y versait la liqueur fabriquée à la cuisine avec du vulgaire anéthol et l’illusion diminuait d’efficacité après chaque remplissage, laissant petit à petit la place à la seule réalité possible. Cette femme trichait. Cette vérité figurait-elle dans le memo du REC ? Et comment ne pas penser que cette seule tricherie en était une parmi d’autres ? Amanda était-elle chargée de le saouler ? C’était elle qui servait. Elle s’y employait sans dissimuler ses airs de perversité maladive.

— J’ai laissé mon appareil photo dans la voiture, dit-il et comme il allait se lever, les enfants proposèrent d’une seule voix d’aller le chercher, tendant deux mains qui attendaient maintenant de recevoir la clé, il dit : le coffre est un peu capricieux. Je m’en suis aperçu dans une station-service. Voulant l’ouvrir pour en sortir ma casquette, j’ai constaté que la serrure ne fonctionnait pas. L’employé qui gonflait des pneus dans l’atelier m’a crié de loin qu’il fallait se montrer plus ferme avec ce modèle qu’il connaissait bien et il s’est amené et d’un coup de pied il a ouvert la malle et…

— Vous êtes venu sans casquette, dit la petite fille. (minaudant) Moi aussi je peux donner des coups de pied. Mieux que Volo.

— Tu n’as jamais ouvert de malle de cette façon, dit Volo.

— Qu’est-ce que tu en sais ? (philosophe) Il y a toujours une première fois, n’est-ce pas, monsieur ?

— Non, non, non ! interrompit la belle Nikita. Vous risqueriez de le faire tomber.

Elle parlait de l’appareil photo. Il n’y avait pas d’appareil photo dans la malle. S’il avait lu la notice jusqu’au bout, il saurait maintenant si le REC avait prévu des photos et alors le photographe ne serait pas en train de se demander où était passé l’ami Octave.

— On ne se dispute pas, dit Nikita. Monsieur Octave sait ouvrir cette malle, ce que vous ne savez pas. Laissez-le faire.

— Est-ce qu’on peut venir avec vous, monsieur ? demanda la petite fille qui avait appelé son frère Volo alors que son propre prénom n’avait pas été prononcé ; encore un détail qui appartenait à la notice.

Il éprouva alors le désir de se mettre en colère, comme on le fait habituellement avec les enfants qui vous emmerdent on ne sait si intentionnellement ou parce qu’ils sont comme ça. Ses mains suaient sur ses genoux, sous la table.

— Je ne sais pas si maman sera d’accord, fit-il enfin. Vous avez entendu parler de l’insolation ?

Il vit comment Amanda frissonna. On aurait dit, mais c’était « évidemment » une illusion due à l’additif hallucinatoire dont Nikita faisait usage dans l’élaboration de son ersatz d’anisette, qu’elle s’était rapprochée de lui. Tel est le Désir.

— Maman est d’accord, les enfants, dit-elle comme si elle était autorisée à se substituer à l’autorité maternelle en usage dans meilleures familles, selon ce qu’on en sait si on est un lecteur assidu des conneries que le journalisme répand dans des esprits peu préparés à la rébellion organisée.

Octave chercha vainement une raison d’empêcher les enfants de le suivre, l’insolation n’en étant plus une. Or, il n’y en avait pas d’autre et c’eût été idiot de chercher à l’imposer. Ce n’était pas une raison et aucune autre raison ne pouvait pousser Nikita à contredire son ami Amanda. Pendant qu’elles se consultaient du regard, Octave feignait de fouiller le fond de ses poches. À part sa bite turgescente, il n’y avait rien, pas de clé en tout cas. Il avait l’air de se branler, debout entre Amanda et la table que les mains de pianiste de Nikita visitaient en experte de l’attente réduite au silence. L’autorité d’Amanda s’imposait toujours et les enfants le savaient. Ils se réjouissaient d’avance. La petite fille se mit à tirer sur le pantalon au niveau de la ceinture, disant « Viens, monsieur, je connais le chemin.

— Moi aussi je le connais ! grogna Volo et aussi sec il se jeta dans le fauteuil qui recula par effet contraire.

— Volo est paralysé, dit la petite fille en levant sa mignonne tête et sans cesser de tirer sur la ceinture du pantalon.

— On ne dirait pas, fit Octave, mais cette question n’en était pas une. Il était certain qu’elle ne figurait pas dans le memo du REC. Pourtant, le pot du fauteuil avait été récemment nettoyé. Son odeur de chlore témoignait d’un usage qu’il n’était pas difficile d’imaginer, même si Volo n’était pas aussi paralysé que sa petite sœur le prétendait.

— Pourtant, il l’est, insista-t-elle et elle rechercha des yeux l’approbation de sa mère qui se contenta de remplir son verre et de le porter à ses lèvres.

— Je l’ai vu marcher, dit Octave, comme toi et moi. Je ne sais pas ce que signifie ce…

— Tout ce que tu cherches, dit la petite fille en grimaçant, c’est pas la clé ni l’appareil photo. Tu veux y aller seul. Or, moi je ne veux pas !

— Ah ! mais c’est fort de café ! s’écria Octave.

Et il tordit la main de la fillette qui dut lâcher sa prise sur la ceinture. Cependant elle se saisit du pantalon et faillit bien empoigner la grosse bite du monsieur. Il esquiva l’assaut et recula. La mère n’avait pas bougé. Elle n’avait pas changé de position, veux-je dire. Et Amanda, les fesses sur la table et les bras croisés sur ses seins, hochait une tête dubitative en se mordant les lèvres.

— Laissez-la vous accompagner, dit-elle. Elle est curieuse comme une pie. Elle veut toujours savoir. On ne sait jamais trop quoi, mais elle parvient toujours à savoir. Vous apprendrez à la connaître si vous restez parmi nous. Ne me dites pas que vous n’êtes pas venu pour ça.

 

 

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