Bête

Deux fois bête

Dans le sillage des dunes

Proclitiques de l’aube naissante

Marée de brumes sillonne le chenal

Pluriel en tant de points

Un cône

Un cône de sable

Une belle icône dorée

Pousse des hurlements déments

Sur la tête du cheval hongré fou de douleur

D’année en année

Ane s’ébroue dans le pré

Braie tant et si peu à la tombée

Du jour que lutins de jardin défroqués en perdent

Leurs braies illuminées

Un temps, un temps seulement te manque

Et tout est décimé

L’impeccable alignement de tes tulipes blanches

Le long de l’allée fertile

Explosion de roses blanches non loin

Intime au mur de pierre taillée de se tenir droit sous le soleil

Et ronces à l’orée des bois

Entament une course effrénée

Dans les yeux déchirés

Le hibou, ce vieux grigou,

Veille sur sa branche déplumée

Tout cela, oui da, et plus encore,

Le chaos naissant aux abords des ombres furtives

Jean-Michel Guyot

24 février 2023