La qualité stylistique et la récurrence ou permanence des sujets peuvent définir ce que l’on appelle le concept de conservatisme.
Conserver le souci du style qui soutient des thèmes ou préoccupations intemporelles.
Une approche qui inclut le souci de l’héritage culturel et de l’importance du passé. Et par conséquent indifférente aux modes et à l’air du temps.
Les notions d’effort et d’endurance vont de soi puisqu’il s’agit de respecter une construction narrative longuement spéculée.
La transformation de l’approche narrative engendrée par un style nouveau, voilà le cœur de l’innovation, synonyme de ruptures : le schéma narratif, l’écriture, l’atmosphère sont résolument inédits, annonçant une nouvelle présence au monde. L’émotion, la réflexion, la sensation sont régénérées.
Si François Mauriac est conservateur, Alain Robbe-Grillet est novateur.
L’écriture du premier mérite considération, mais son apport à la littérature est mineur, tandis que le style du second est mobile et moderne, toujours projeté, donnant un souffle nouveau à la discipline.
L’innovation naît souvent de celle qui l’a précédée. Ainsi de Céline influencé par Rabelais, de Robbe-Grillet marqué par Kafka.
Si le schéma de l’histoire est fondamentalement conservateur, tout ce qui s’en écarte est potentiellement novateur.
Le développement d’une trame, ainsi, s’oppose à la recherche d’un récit abouti.
L’avantage de l’innovation, c’est qu’elle peut se nourrir, ne serait-ce que par curiosité, d’une culture conservatrice ou académique. Cependant que l’inverse est impossible...