Là-haut le troupeau attend...
Là-haut le troupeau attend
La fin de la nuit sous les arbres.
En bas les eaux ruissellent avec
La pluie. Main arrache cresson
Au passage. Œil voit poisson
Immobile dans racines. Sexe
Exige. Qui peut deviner le soleil
Sous la Lune ? Alors que la Lune
Traverse le ciel des jours. Là-haut
L’homme est mort. Il ne reviendra
Pas. Il s’accumule en bas, dans les
Creux. Son haleine monte jusqu’ici.
L’herbe en porte la trace. La toison
Aussi. Le gigot sur le feu s’en souvient.
Les abeilles en parlent en sourdine.
Le chemin ne s’est jamais fini avant.
Il ne sert plus à rien s’il ne pose plus
Cette question de toujours. Moteur
Tronçonneuse déchire la toile tendue
À même le ciel du coup sans étoiles.
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Commentaires :
Là-haut, en bas par Jean-Michel Guyot
Narration saccadée, hachée menue.
De courtes scènes se succèdent. Langage épuré, gangue exsangue : quelques déterminants ne subsistent que s’ils sont déterminants, sinon disparaissent au profit de la scène imagée-imaginée.
Pour ainsi dire le synopsis d’un crime imaginaire. Paraphrase impossible, commentaire inutile. Le poème se suffit à lui-même.
Une nuit sans étoiles découvre son jeu.
Jean-Michel Guyot
24 février 2023