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Article publié le 27 mars 2022. oOo
Le champ s’est retiré quand il s’est vu assailli par l’homme devenu fou. Comme est devenu visible l’abîme entre l’olivier et l’homme. L’animal qui chante : l’animal qui sait pleurer et se reproduire, s’est rappelé ses griffes. Des griffes qu’il a vêtues de fleurs et de grâce, mais qu’ensuite il met à nu dans toute leur cruauté. Elles crissent dans mes mains. Eloigne-toi mon fils, je suis capable de t’en donner un coup, je suis capable de t’en frapper dans ta chair tendre. Le tigre en moi est revenu. Va - t’en ou je te lacère. Aujourd’hui l’amour est la mort, et l’homme épie l’homme.
MIGUEL HERNÁNDEZ, ESPAGNE, 1910 – 28.3.1942 Traduction de Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache CANCIÓN PRIMERA : Se ha retirado el campo/ al ver abalanzarse/ crispadamente al hombre.// ¡Qué abismo entre el olivo/ y el hombre se descubre !// El animal que canta :/ el animal que puede/ llorar y echar raíces,/ rememoró sus garras.// Garras que revestía/ de suavidad y flores,/ pero que, al fin, desnuda/ en toda su crueldad.// Crepitan en mis manos./ Aparta de ellas, hijo/ Estoy dispuesto a hundirlas,/ dispuesto a proyectarlas/ sobre tu carne leve.// He regresado al tigre./ Aparta, o te destrozo.// Hoy el amor es muerte,/ y el hombre acecha al hombre. |
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