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Article publié le 7 novembre 2021. oOo -1- Escalader la cascade gelée Contrarier le mouvement des eaux figées Le narguer
Y planter crampons et piolet Au milieu de ce silence intense à en crier
Vienne le printemps, ses cris d’enfants, ses chants d’oiseaux Ses eaux furieuses, ses effluves et ses ponts d’arc et de ciel Dans le regard des passants -2- Saisir l’opportunité de ce gel intense Paysage figé s’anime sous tes pas décidés
Pines de pin craquent sous tes pas Et flaques gelées se craquèlent, amie Lances de glace au-dessus du perron Tintent dans la lumière hivernale Dieux, que le repas sera bon !
A la cuisine, tu fredonnes un air bien à toi Y ruissellent des paroles hölderliniennes De celles qui réchauffe le cœur, portées qu’elles sont par ta voix
Dehors dans le froid, notre sureau noir, nu et roide, se tient droit En mai ploiera sous ses fleurs nombreuses Hirondelles en virgules déliées en tous sens sillonneront La vaste demeure des cieux ailés Poèmes alors jailliront dans l’azur Abrupte alors ta musique à lui dédiée et syncopés tes rythmes Main et Neckar se jetteront dans la gueule du Rhin Le bougre grossira de jour en jour Dans la mer se perd déjà -3- Dans le jardin ouvert à tous vents Draps blancs sur le fil à linge battent la mesure
Deux enfants courent sur l’antique muret Saxifrages y fleurissent d’abondance Et vigne sur le côteau débourre
Brumes partout alentour s’accrochent aux rochers S’effilochent et ruissellent à travers mousses et lichens Et grondent dès lors les cascades en éveil
Cliquetis d’aiguilles de pins sous tes pas Prélude au chant puissant de la corne des brumes embouchée Qui bientôt résonne dans la reculée
Ramages, ramages alors essaiment dans les cimes Forêt exulte, côteaux couverts de ceps de vigne Affûtent leurs charmes à venir Et toi, seins nus, à tue-tête salues en chantant Le printemps revenu
Jean-Michel Guyot 17 octobre 2021
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