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Article publié le 18 avril 2021. oOo Je n’écris pas sans cette chair d’horizon qui a l’odeur de mer et de paille muette qui fauche le chant carné de hangars roses, mais avec l’arrachure lente du temps blanc qui rumine le sol ténu de la lumière, plancher trépidant de la joie affligée dans l’épi assolé du jour comme une baie embuée de lenteur. J’écris sous cette paume qui n’est pas la mienne mais celle des mots éblouissants de nuit aux souffles échangés, qui débloquent l’étang plié en laps de gel de toute solitude. Une odeur mouchetée fleure la raie des lames où s’échouer tout près du corps qui fait mûrir les drupes de la mort.
Je déchire les liasses de jadis qu’un vent disperse en galops d’amazones suantes et d’ombrageux centaures que je monte à cru pour me ressusciter de cette aube sans jour et sans soleil majeur pour mettre un pied dehors qui serait mon dedans. Je me livre des feuilles nues comme les seins brulés de ces vernales et fières guerrières, dont les aines sont mes plis dont je m’en-foudre de durée qui tient la barre de la vie. De ‘la vie qui suffit’ comme dit le poète Eschyle, et le suggère l’odeur de la femme phrasée dans les mots, qui sont les patriarches qui épient Suzanne comme dans la bible ou dans les tragédies.
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