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 Article publié le 21 février 2021.

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Ce sont des tissus, ce sont des étoffes, ce sont des formes, ce sont des coupes, issues des découpes, qui prennent l’espace, tout l’espace, là, ici, maintenant.
Le rangement, martial, s’effectue sur un rythme précis, les différents triangles suspendus à la grande barre horizontale accueillant autant de finitions subjectives, des identifications vestimentaires toutes féminines.
Les gestes d’insertion puis de rangement découlent de mains longues, sans doute douces et fermes, des mains dont les corps sont eux aussi revêtus des mêmes vêtements, le tissu glissant sur des formes galbées terminées par des chaussures à talon dont le bruit quasiment permanent atteste des allées et venues fréquentes, rarement ponctuées de silences à travers lesquels les yeux vérifient, les mains reviennent... pour ajuster.
L’espace rectangulaire ouvert, le sol, les murs, les baies vitrées et la lumière...
Oui, le soleil diffuse son flux horizontal sur l’ensemble des tissus...
Et la chair surgit, là, contigument au tissu, à cette texture souple et intime, profondément intime, un tissu sombre écarté par la phalange qui laisse paraître le clair éclat de la chair, une chair souple, protubérante, une chair sous l’empire de la liquéfaction ...
Le rose et le noir...
La droiture, la rectitude du membre, maintenant, entre en interaction avec la matière du vêtement, le cylindre et ses reliefs perforent lentement les chairs ouvertes, augmentant le taux de protéines, des protéines qui maintenant, qui désormais interagissent, s’adaptant, se conformant, se modifiant.
Le tissu, lui, glissant et glissant encore sur le totem en coulissements...
Le rangement martial se poursuit, tandis que le déboutonnement, là, tandis que le déboutonnement bustial, maintenant, s’opère de manière lente et régulière, les phalanges ayant ouvert suffisamment le tissu pour laisser paraître celui qui enserre les deux rotondités, un tissu blanc, dessiné partiellement, un tissu occupant tout le champ oculaire.
Tout l’espace panoramique.
Des noms génériques, maintenant, se disputent la découpe du tissu, des noms qui n’ont besoin d’être nommés, des noms facultatifs, absolument facultatifs pour la narration. Des longueurs variables, donc, ainsi que des largeurs ou des formes recouvrant les triangles accrochés à la barre métallique, à la longue barre métallique, autant de coupes provenant de découpes qui affichent ou impriment leur dressement, leur verticalité, leur statique.
Leur immobilité.
D’autres noms génériques évoquent l’identité des matières, des noms qui se reconnaissent par le toucher ou le tactile. Par le tactus.
Les couleurs, primaires ou mélangées, se succèdent dans un assemblage uni ou pluriel, tandis que la perspective s’accroît, une perspective synonyme de présence, synonyme de volume, synonyme de choix.
Le pas martial reprend, lui, avec la même assurance, la même cadence, avec la même régularité. Jusqu’à ce que les talons cessent de faire entendre leur martellement pour laisser place à une sorte de bref tintement, provoqué par la préhension d’une main longue, sans doute douce et ferme, une main qui extrait un vêtement, laissant vacant le triangle, un support désormais immobile.
Tout comme le damier, maintenant, tout comme le tissu doux, dont la vocation est de recouvrir la taille et les prémices des cuisses, accueille ce qui s’apparente à une cascade de sel, oui, l’interaction entre le liquide blanc et la matière est de plus en plus matérielle, de plus en plus visible, à travers les nombreux et comme ininterrompus jets ou crépitements qui recouvrent peu à peu, régulièrement et brutalement, les différentes parties de la surface, dans un mouvement hasardeux et dynamique, un mouvement et une force, en dernier lieu, qui se substituent eux-mêmes au flux narratif...

 

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