La plupart du temps, le auteurs sont les mieux placés pour parler des autres auteurs.
Les plus fins exégètes sont eux-mêmes des auteurs. Blanchot qui écrit sur Robbe-Grillet qui écrit sur Camus ... la chronologie linéaire n’est d’ailleurs pas toujours respectée, preuve que la problématique littéraire effectue souvent des aller-retour féconds qui, au bout du compte, ne font que la grandir, dans un jeu de miroirs reconnaissants.
Sartre qui consacre quinze ans de sa vie à Flaubert ...
Lorsqu’un auteur effectue une recension sur un autre auteur et que celui-ci poursuit en écrivant une critique de la critique, l’on peut parler d’ " intercritique " .
Ce concept est concret puisqu’il contient en lui une passionnante dialectique : la dialectique de la critique.
L’ouverture narrative devient alors panoramique : progression dans la critique, progression dans la recension, critique de la recension, recension de la critique, progression dans l’éclairage de l’oeuvre en question ... en un mot, progression des plumes respectives. Démarche socratique s’il en est.
L’on entre ainsi dans la modernité de la critique, à partir de la modernité de la littérature.
" Masse critique" est ainsi un outil hautement moderne qui peu à peu, à condition d’être réellement perçu comme tel, deviendra un laboratoire intercritique.
Un outil qui de surcroît pourrait intégrer le couple oeuvre novatrice/nouvelle critique, allant souvant de pair comme le montre l’Histoire. De la sorte, la RAL’M, plateforme initiale, devient le vivier de talents qui mettent en relief l’essence de la littérature.
A l’instar du Chasseur Abstrait, à l’instar de la RAL’M, " Masse critique " ne connaît pas la crise.