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Extrait de L'attrapeur de rêves
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 Article publié le 14 septembre 2007.

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L’attrapeur de rêves
Jean ORIZET Extrait de L’attrapeur de rêves - Melis éditions.
Sans bruit le poème, mon poème, invente jour après jour l’alliage à décourager les golems et leurs fiers cadets les robots.

« Comment as-tu pu croire un seul instant dit Ash, que je voyais en toi un simple sujet d’expériences ! Tu es mon double, ne l’oublie pas ou, si tu préfères, je suis le tien. Nos présences au monde sont liées. Ni l’amour que j’ai pour Luciane ni l’idée de te voir en devenir amoureux ne pourront m’éloigner de toi. Ne sommes-nous pas convenus de tenter l’aventure de la triade ? Je comprends tes réticences face à cette situation peu commune, mais la partie, malgré ses risques, vaut d’être jouée.

— Tu as raison, mais que tout est difficile ! Si la dyade est d’une relative simplicité, la triade, elle, fait problème. Est-il humainement possible d’envisager une communauté dans laquelle trois consciences seraient translucides entre elles de façon simultanée, chacune se tournant vers les autres avec amour afin de recevoir de ces autres une égale attention ?

— Oui, je pense qu’une telle expérience vaut la peine d’autant que notre triade est en fait une dyade particulière : toi et moi, si proches par ce que la nature a fait de nous, complétés d’un « pour elle », c’est-à-dire Luciane.

— Mais le tiers se retourne-t-il vers les deux autres avec la même finesse de perception distincte et sans perdre le contact ?

— Cela, nous ne le savons pas encore. Le moi aimant ne peut traduire sa volonté d’action que par des intermédiaires ; il est séparé du toi par la nature. Pour vaincre cette opacité, il lui faut créer une oeuvre, d’abord pour exprimer son amour et le rendre perceptible à l’être aimé, ensuite pour enrichir l’aimé en lui donnant les moyens de son propre développement. Dans les deux cas, au lieu d’agir sur une autre conscience, le moi aimant — note la curieuse ambivalence du mot « aimant » — opère sur les forces naturelles, et par elles. Bref, nous devrons nous faire artisans. »

La semaine s’écoula sans que le moindre nuage vint troubler leur harmonie.

« Il faut, dit un matin François à son alter ego, que je te raconte, l’étonnante histoire de double inventée par Jorge Luis Borges dans une nouvelle intitulée « El Otro ». La scène se passe à Cambridge, près de Boston, en février 1969. L’écrivain est assis sur un banc, face à la Charles River qui charrie des glaçons. L’image du fleuve lui fait penser à Héraclite et au temps. Il a soudain l’impression d’avoir déjà vécu ce moment. (Nous avons tous connu cette sensation-là[1].) Quelqu’un vient s’asseoir à l’autre extrémité du banc et Borges, par courtoisie, choisit de ne pas se lever tout de suite, alors qu’il préférait être seul. L’homme se met à siffler un air populaire uruguayen ou argentin familier à Borges qui rapproche de l’inconnu et lui demande sa nationalité : « Argentin, répond l’autre, mais depuis 1914 je vis à Genève. »

— Au numéro 17 de la rue Malagnou, eu face de l’église russe ? interroge Borges. L’autre confirme.

— En ce cas, vous vous appelez Jorge Luis Borges. Moi aussi je suis Jorge Luis Borges. Nous sommes en 1969 et dans la ville de Cambridge.

— Non, du l’autre, je suis à Genève, sur un banc, à quelques pas du Rhône. Ce qui est étrange, c’est que nous nous ressemblons, mais vous êtes bien plus figé. Vous avez les cheveux gris. »

A ce point du dialogue, Borges et son interlocuteur comparent leurs souvenirs d’enfance et tous les détails coïncident : objets familiers de la maison, titres des ouvrages dans la bibliothèque.

— Pourtant, affirme l’autre, ces preuves ne prouvent rien. Si je suis en train de vous rêver, il est normal que vous sachiez ce que je sais. »

Borges lui fait remarquer que si cette marinée et cette rencontre sont des rêves, chacun d’eux doit penser qu’il est le rêveur et qu’ils sont bien obligés d’accepter le rêve comme ils ont accepté l’univers.

Borges ajoute : « Ne veux-tu pas savoir quelque chose de mon passé,qui est l’avenir qui t’attend ? L’autre acquiesce.

Borges lui donne alors nouvelles de la famille, parle de son oeuvre, raconte à grands traits la Seconde Guerre mondiale et dresse un état de la situation politique en Argentine. L’autre ne semble guère prêter attention à ces informations ; tandis que Borges lui raconte leur vie, le plus jeune serre un livre entre ses mains. Il s’agit des Possédés. Borges lui demande quels livres de ce maître il a parcourus. Son interlocuteur en énumère deux ou trois dont Le double. Alors la situation se complique. L’autre dit à Borges :

« Si vous avez été moi, comment expliquer que vous ayez oublié votre rencontre avec un monsieur âgé qui, en 1918, vous a dit que lui aussi était Borges ? Réponse de Borges :

— Peut-être le fait a-t-il été si étrange que j’ai tenté de l’oublier.

Nous apprenons que l’autre a vingt ans à peine, quand Borges en a soixante-dix. Au long de cette conversation, les deux protagonistes avaient échangé des idées sur la politique et la littérature, pour s’apercevoir qu’ils étaient souvent en désaccord.

« Je compris alors, écrit Borges, que nous ne pouvions pas nous comprendre. Nous étions trop différents et trop semblables... Chacun des deux était la copie caricaturale de l’autre. La situation était trop anormale pour durer beaucoup plus longtemps.

Aussi Borges proposa-t-il à l’autre de le retrouver le lendemain sur ce même banc situé à la fois dans deux époques et deux endroits, en arguant du fait que le surnaturel, s’il se produit deux fois, cesse d’être terrifiant. L’autre accepta, mais chacun savait que l’autre mentait.

Ils ne furent pas au rendez-vous. À la fin du récit, Borges conclut ainsi : « J’ai beaucoup réfléchi à cet épisode... je crois en avoir trouvé la clef. La rencontre fut réelle, mais l’autre bavarda avec moi en rêve et c’est pourquoi il a pu m’oublier ; moi, je parlai avec lui en état de veille et son souvenir me tourmente encore. »

— Je connaissais l’existence de cette nouvelle, dit Ash, mais pas son contenu exact. Ce qui me frappe, c’est qu’un grand nombre d’années sépare les deux personnages. L’expérience du double dans un sens positif est-elle possible avec un tel décalage ? Je ne le crois pas. D’ailleurs, Borges complique à plaisir le problème, ou plutôt le rend insoluble en faisant se rencontrer les personnages sur un banc situé en des époques et des lieux différents. Voilà du grand art j’en conviens, mais cette situation ne nous concerne en rien ; nous avons le même âge et sommes en un même lieu. Puisque tu évoques les doubles littéraires, je reviens au récit de Dostoïevski auquel fait allusion l’alter ego de Borges : je l’ai lu autrefois. Dans cette histoire, si ma mémoire est bonne, un nommé Goliadkine, modeste fonctionnaire sans caractère, en proie à la mythomanie, rencontre un double qui, là encore, est plus jeune que lui. Outre la différence d’âge, tout, dans leurs caractères, les sépare. À l’esprit petit-bourgeois, à l’humeur revêche, à la gaucherie de Goliadkine, son jeune double oppose la désinvolture, l’amabilité, le don de plaire, qualités que l’aîné rêve en vain de posséder.

Celui-ci transfère sur l’autre petitesse et méchanceté. Le jeune Goliadkine devient le cauchemar de l’aîné, que son délire de persécution conduira finalement à l’asile d’aliénés sous le regard narquois du vainqueur.

Dans ces deux exemples de doubles, l’impossibilité du héros et de son alter ego à communiquer vient, je le répète, de leur différence d’âge qui matérialise leurs clivages psychologiques et leur intérêts divergents. Ceci m’encourage à penser que notre relation est à l’abri de telles mésaventures.

À propos d’intérêt, tu as été jusqu’ici d’une rare discrétion sur ta création poétique. J’aimerais que tu m’en parles.

Au cours des semaines passées j’ai lu avec attention tes oeuvres en commençant par « Le Matériau de l’heure ». Le premier poème est en soi un programme. Ce n’est pas un hasard s’il ouvre le livre et donne son titre à l’ensemble. Les poèmes qui suivent s’inscrivent dans une durée tandis qu’avec « Le Matériau de l’heure » tu touches d’emblée à une éternité ou plutôt à un instant perpétuel. N’y a-t-il pas là deux visions du temps ?

— C’est vrai reconnut François. Vu avec des années de recul, « Le Matériau de l’heure » est bien un poème-programme. Il annonce déjà ce que ma poésie va devenir : une interrogation sur le cosmos, doublée d’une volonté de départ et d’exploration, avec ces perspectives de désert où tout semble possible ; avec les thèmes du soleil, du temps et de ses instruments de mesure. Mais il s’agit d’un temps au-delà des horloges. Une approche magique fait que l’on arrive au temps absolu qui jaillit en un présent permanent.

Les poèmes suivants, tu as raison de le souligner, traduisent la durée. Sans doute avais-je trouvé dans mon existence sur le vignoble, un rythme naturel scandé par le travail de la terre et le cycle des saisons ; en somme les Travaux et les jours chers à Hésiode, poète qui vécut lui aussi en paysan cultivant le domaine familial. Par la suite je reviendrai à une écriture plus intellectuelle ou même philosophique ; elle correspondra aux préoccupations exprimées dans « Le Matériau de l’heure ».

J’étais obsédé — je le suis encore — par cette phrase dont j’oublie l’origine et l’auteur mais non la formulation : « Le temps qui dévore tout dévorera le temps. » Elle me faisait penser à l’oeuvre de Goya — je l’appelle « chronophage » — où l’on voit Saturne-Cronos dévorant un de ses enfants, afin de rester seul maître du Monde.

— Plus tard, fit remarquer Ash, tes autres livres deviendront, pour partie, des carnets de voyage. Ces expériences de lieux visités sur la planète reflètent-elles chez toi un état d’esprit différent ou une cotinuité modulée !

— Une continuité, avec des différences dues au temps passé dans ces lieux ou devant ces paysages. Je suis un voyageur pressé comme l’étaient Cendrars, Larbaud ou Morand, mais un voyageur-voyeur qui tente de percevoir, en quelques minutes, l’essentiel. Mon métier de reporter n’est pas étranger à ce comportement. Encore sédentaire, arraché à ma vigne et à ma maison, j’observais le mouvement des nuages, le vol des oiseaux et des feuilles, la formation du givre sur les arbres ou la chute des gouttes dans l’herbe. Ces observations se traduisaient en poèmes brefs semblables à des aphorismes ou des fragments héraclitéens. J’écrivais par exemple : « L’hirondelle au vol de feutre caresse tout le poids du monde en se jouant. »

Je ne suis pas certain, pour autant, d’avoir mieux compris la terre beaujolaise que tel aspect de l’Inde, telle île du Pacifique ou tel désert d’Arizona. J’avais résumé ainsi mon mode de vision : « Je ne suis que l’apprenti d’un paysage qui sait tout. »

Ash poursuivit : « Que faut-il voir dans tes voyages : un simple goût personnel, une prétention exorbitante qui consisterait à inscrire sur la totalité d’un monde une parole aux allures de verbe, ton souci de renouveler l’inspiration ou une fuite de ta propre réalité ? »

— Sans doute est-ce tout cela en même temps, mais le renouvellement, je le trouverai aussi bien dans un train de banlieue entre Paris et Rambouillet que sur la pirogue d’un Dayak au coeur de Bornéo. Ce n’est pas recherche volontaire d’exotisme, pas plus que ce ne l’était pour Segalen, mais toujours voyage au fond de soi. A mes yeux l’ailleurs n’est pas, dans son essence, plus séduisant. Dès que je suis en route je n’ai qu’une envie, c’est de revenir. Aucun voyageur n’est plus inquiet que moi.

Voici quelques années, je fus invité à lire mes poèmes à l’université d’Indiana dont le campus, perdu parmi les champs du Middlewestr, est réellement « au milieu de nulle part », « in the middle of nowhere » selon l’expression américaine. Le séjour terminé, j’avais repris, afin de rejoindre Indianapolis, le même petit avion qui m’avait amené à Bloomington. Parvenu à destination, j’appris qu’une grève des aiguilleurs du ciel paralysait l’ensemble des liaisons aériennes. J’attendais un vol pour Boston. Une heure, deux heures, trois heures du matin ; l’avion n’arrivait pas. Je m’étais demandé ce que je faisais là ; ma présence en cet aéroport désert, en pleine nuit, sous une pluie battante, me paraissait être le comble de l’inutile et de l’absurde. J’avais emporté un livre de Claude Roy et le relisais distraitement quand je tombai sur ce passage : « Écrire, c’est livrer au lecteur l’absence de soi, c’est s’absenter pour être mieux présent. » Je m’étais dit, à cet instant, voilà ce que tu es : un voyageur absent.

— Ton anecdote m’amuse, dit Ash. Si tu savais le nombre de fois où, durant mes voyages, j’ai ressenti une impression comparable à la tienne ! En cela aussi nous sommes proches.

Il continua : « Lisant tes livres les plus récents, j’ai constaté l’apparirion progressive des grands problèmes d’actualité ou plutôt des questions essentielles que pose notre temps : la faim dans le tiers-inonde, la guerre, la répression, le terrorisme, l’écologie, le fait-divers aussi. N’est-ce pas là un ton nouveau par rapport à une certaine hauteur de vue précédente ? »

— Non ce n’est pas nouveau, mais formulé de manière plus explicite. Dans l’intervalle, j’ai vu des enfants sous-alimentés en Inde ou en Afrique, et cette vision a dérangé mon confort d’Européen bien nourri.

Lorsqu’on vit à la campagne, à vingt ans, on peut ne pas être concerné par ces choses. L’âge venant, au fil des voyages et de l’expérience « politique » on prend une conscience plus aiguë de ce qui se joue dans le monde. Mon désir d’être journaliste a sûrement trouvé là ses racines. Quand je me trouve à Gaza devant les camps insalubres de réfugiés palestiniens, quand je marche dans les bidonvilles de Calcutta ou les favellas de Rio de Janeiro, ni le poète ni le reporter que je suis à la fois ne restent passifs au spectacle de la misère et de la dégradation humaines. La réaction du journaliste, pour fugace qu’elle soit, a plus d’écho dans l’immédiat ; celle du poète, si elle est moins entendue par le public, s’inscrit en profondeur dans la conscience.

— A ce propos, crois-tu que la poésie doive s’accompagner de bons sentiments ? Un poète cruel est-il inconcevable ?

— Pas du tout. II est vrai qu’on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments ; cela n’empêche pas qu’il y ait dans la poésie, compassion, humanité ou tendresse. Le problème consiste à les exprimer sans grandiloquence ni ridicule, ce qui est parfois le fait de la poésie engagée. Pour ma part, je suis incapable d’écrire dans une forme lyrique, ample et sonore. La formulation lapidaire me convient mieux.

— Je me suis souvent demandé, dit Ash, quand et comment naît le processus créateur. À quel moment as-tu senti monter en toi la poésie ou le premier poème ?

— Je situe cela vers l’âge de douze ans, dans un grenier, un vrai, du temps que ces palimpsestes du souvenir existaient encore. J’ai passé des heures devenues des jours et des nuits sous les vieilles tuiles romaines, à peaufiner un rêve avant de me risquer dans les jardins de ma fraîche adolescence. Arbres, insectes, bassins, oiseaux de ces paradis clos nichent toujours dans mes poèmes. Puis j’ai poussé la porte. De l’autre côté partaient les bateaux, tournaient le monde et les « jeunes filles en fleurs ». Ce théâtre fut le mien. J’y heurtais, çà et là « ’incroyables Florides ». Elles me firent comprendre la précarité de tout ce qui n’est pas trempé au bain de poésie.

Quand les mots jaillissent, j’exige et je subsiste à la fois. I.a poésie, dit-on, ne sert à rien. Tu connais la formule de Malherbe :« Un bon poète n’est pas plus utile à l’État qu’un bon joueur de quilles. » (Je cite de mémoire.) Moi, sans poésie, je suis peu de chose. Par elle j’essaye de comprendre, en les interrogeant puis en les exprimant, la pierre, l’homme, les mythes et l’Histoire. Par elle je me mets en état d’insurrection. Ma démarche n’est pas spectaculaire ; je me méfie du spectacle et lui préfère la précision de la patience.

Malgré cette inutilité, le poète — je revendique l’appartenance à cette race que l’on dit irritable — est peut-être un des derniers aventuriers d’aujourd’hui. Une navette spatiale explose, une révolution éclate, un cosmonaute danse ; vive ou meure l’événement ! Et le déchirement, la cassure, la tragique élégance de ceux qu’un langage brûle, moins profond, moins bondissant leur écho ? Souvent, le prix, le lieu du poète est ce couteau qui taille dans le vif dl’une matière dure à l’origine, mais devenue sable, feuille, peau, sang, feu qui consume et confond, pour les mieux restructurer, mes douloureuses molécules. Ni grimaces ni cris. Les cicatrices ne sont jamais apparentes et les sanglots, démodés. Sans bruit le poème, mon poème, invente jour après jour l’alliage à décourager les golems et leurs fiers cadets les robots. Par lui, et par lui seul, je suis homme et roi dans mon île.

— J’étais moi aussi, roi dans mon île, dit Ash, avant que la curiosité ne me lance sur les chemins du monde. Nous sommes l’un et l’autre de cette race de pérégrins dont parlait Saint-John Perse, qui a toujours besoin de partir à la rencontre de quelque chose ou de quelqu’un, fût-ce de soi-même.

Jean ORIZET - L’attrapeur de rêve - Melis éditions.

 Autre extrait


Image de Patrick CINTAS.

[1] Hypermnésie, comme dans Louis Lambert de Balzac (note de P.Cintas).

 

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