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Sériatim 1 - [in "Seriatim"]
Sériatim 16 (Patrick Cintas)
[E-mail] Article publié le 2 juin 2019. oOo Trop d’esthétique et pas assez d’action. Ça joue à jouer dans l’espoir de gagner. Inventant le Mal après Sade et Baudelaire. La revendication sociale : liberté Au change avec l’acte politique : fraternité. Nous ne serons jamais égaux. Sinon les uns ont le devoir de s’aplatir Et les autres n’ont pas les moyens de s’élever. Les escargots se reproduisent par hermaphrodisme. Qui est le robot et qui l’homme ? Il ira loin ce garçon. Un récit somme toute Métaphorique qui sert de fable À une existence de faux cul. L’enfant lorgnait Déjà les possessions de son voisin de lit. Poèmes des buées vitreuses. Nous Ne serons jamais égaux. Même Deux à deux. Le soleil et sa douce chaleur À travers les vitres chaque fois que Le nuage se sépare / vous aimez trop la Liberté et pas assez vos semblables. Imitez le cri sans l’épouser. Promesses Des jours. Il n’y a rien comme le matin pour Vous ravigoter. Vous n’avez pas changé. Vous Êtes toujours le même. Je Vous ai reconnu tout de suite. Ce premier Regard après tant d’années : nous Nous reconnaissons l’un l’autre : mots Échangés alors : une caméra de surveillance Avec son et analyse comportementale Toujours à disposition dans ces Cas de rencontre inattendue. N’écrivez Qu’en cas de récidive parfaite. Conseil D’ami.
Il revient avec un seau d’escargots Qu’il me semble entendre converser Ou se frotter les uns contre les autres. « C’est meilleur si on les fait jeûner. » Crottes de farine de froment T 55. Du piment d’Espelette. Dimanche Prochain. Vous et moi. Et votre dame. On ouvrira des bouteilles. Ivresse Raisonnable. Et puis nous sommes Chez nous ! Il a « perdu » sa femme.
« Ce que vous appelez poésie n’en est pas. » Tout le monde dit ça. Et tout le monde écrit. À une femme, à un homme, Quelquefois à un enfant. On écrit moins aux vieux. On leur en veut tellement ! « Vous devriez y réfléchir plus sérieusement… » Tout le monde dit ça. Je n’appartiens à personne. Qu’est-ce que ça veut dire ? Pound : une disposition d’esprit Et non pas un art : vous feriez Bien d’insister sur ce point. Nous sommes tous des poètes, Mais pas sur le même plan ! « Revenez la semaine prochaine. Je vous cuisinerai un rôti de bœuf Bien saignant comme vous aimez : Moi ça me dégoûte tout ce sang ! Ne me parlez plus de moiteurs ! »
Belles plongées en esprit sur les boulevards. Une époque sans drones celle dont je vous parle. Du moins pas à la portée de toutes les bourses. Il fallait se croire habité par le diable pour s’élever Ainsi au-dessus de la ville / moiteurs emmerdées « Il ne me reste pas grand-chose en mémoire Des écrits de ce temps. » Non, pas connu la guerre. Ni à Paris ni ailleurs. Mis en vers Le jour le plus long De Cornélius Ryan. Rommel sur la route. G.I. Descendant du ciel. Courage d’une génération De dix-huit ans. Inconscience ? Peut-être. Je n’en Sais rien. Je m’élevais au-dessus du boulevard. Pas grand-chose à en dire à la fin. Moiteurs Qui scandalisaient ma grand-tante. « Le jour le plus long ! » Je ne savais pas de quoi je parlais. Dix-huit ans.
« Vous aussi vous le poème bison séminole. » Promesse tenue. Mais qui promettait ?
Poe, Baudelaire, Laforgue, Corbière, Villon : Tous ceux qui ont dépassé la parodie Pour trouver leur propre voix : 50 ans Que j’en suis à rigoler dans les marges… Je suis bien de mon temps, me dis-je, mais…
Antennes de la race sur la tête. Possible mais faudrait relire. Élaguer. Fusionner. Égaliser. Ni le temps ni l’ennui. On Finit par ne plus écrire pour Les autres. Mort en chambre Avant noyade. Qui serais-je ?
Cette idée de l’opéra chez les poètes américains. Baudelaire les précéda. Malgré la corporation judiciaire. Quelle édition ! Sept volumes en un. Les fenêtres S’ouvrent enfin ! Et tous ces gens (comme moi) qui Sautent dans le gazon de nos jardins pour imiter. Avec ou sans chou. Qui j’aime le mieux ? L’Homme Ou mon époque ? Jamais pu répondre à cette sacrée Question. Des années que je vieillis sans moi à La clé. J’ai vu les personnages mais pas le décor.
Font chier avec leurs substances qu’il faut acheter. Avec leurs histoires (toujours les mêmes) chroniques Des voyages au bout de la nuit. Moi c’est le jour que Je vois le mieux. alba serena. Du réveil à la première Sollicitation de Morphée. Ces travaux avec les autres. Pas de poésie sans mots alors que le poème s’en passe. Je n’ai pas été surpris par cette coupure. Je m’y Attendais depuis pas mal de temps quand c’est Arrivé. Des vers comme autant de traces mais pas Dans la vitrine du joaillier. Je n’y amène pas mes Femmes pour dépenser. Papier tue-mouches des Attentes, j’y prends le large. Au battement frénétique De leurs ailes transparentes. Des antennes sur la tête. Moi de la race des poètes. Je ne renouvelle pas mais Je sais / J’ai assez vécu pour en parler avec mon prochain.
Mécaniques des fluides corporels. Dans l’être encore en vie comme Dans le cadavre dont je suis l’auteur.
Après avoir posé le jus de son projet, Il se met à travailler le texte au corps. Prend forme alors la conversation Qui est à l’origine du poème en jeu.
« Vous ne saurez rien de ce qui s’est passé Si j’ai manqué de sincérité. » Les faits sont Vérifiés. Voilà ce qu’on peut en dire. « Vous Me lirez comme on revient sur ses propres pas. »
Rien n’est plus agréable qu’une coulée verbale Au moment où on s’y attend le moins. Pourquoi Chercher à en peupler la page ? « Vous me comprendrez Si je suis à votre image. » Conception particulière
De Dieu : il n’est ni grand ni miséricordieux. Il n’engrosse pas les vierges sûres ni ne connaît Un seul ange. Il n’est rien de ce que la racaille Des hommes en a fait : Dieu est un lecteur.
Je suis sorti dans la rue avec cette idée de Dieu. Qui est le mien ? Sans considérations sexuelles. Dieu tel que je l’ai conçu. Hermaphrodite des lieux. Je ne me reproduis pas quand je baise : Passez
Votre chemin si vous ne me connaissez pas comme Je vous connais / des années dans les rues et à travers Champ / j’ai même voyagé dans l’espace et connu La Lune / je suis le joyeux livre du temps à venir.
Encore un quatrain et j’en finis avec ça : ni contrainte Ni liberté : je connais la technique / mais dorénavant Vous n’aurez pas de visage / car ce fut mon erreur De jeunesse / de vous penser dans un miroir.
On avance, n’est-ce pas ? Plus besoin de regarder où on met les pieds. On ne sait pas où on va mais on est attendu. La table est mise, paraît-il…
« J’ai déjà parlé de tout ça… J’ai tellement écrit et encore Pas tous les jours / écrit par Jet deux trois fois l’an pas plus Quelques semaines / pas plus / Et aujourd’hui j’écris encore Alors que le vent souffle sur Les maisons des salariés / jardins En préparation / les choux : « pas Assez froid, me confie mon voisin. Les choux ont besoin d’un hiver. C’est bon le chou pour la soupe : C’est bon la soupe pour le corps : » Les nuits sont de moins en moins Travaillées au corps : retraite de L’attente pas même conçue comme Récompense de toute une vie De travail « j’en ai eu tellement Marre quelquefois… » et ce vent Qui déchire les feuilles mieux que Grêle et mitraille réunies / parlé De tout ça : écrire et la douleur De ne pas profiter de ses propres Écrits pour aller faire le tour du Monde / rencontrer mes semblables : Les vrais : pas les municipaux ni les Chercheurs du corps enseignant « qui Qu’est le meilleur ? Aragon ou Breton ? Ah ! je penche du côté de … » pauvre Con que le vin ne projette pas du côté De la poésie ou du poème : oui le Voyage avec Mentor à la barre à la Place d’Elpénor dont Homère parle peu Alors que Joyce en fait un des personnages Principaux du périple : le vent revient Ce matin agitant les feuillages nus.
Nous aimons les saisons Parce que nous haïssons les ans.
Le langage est dehors. Suffit de se pencher. Sortir la tête du trou Parallélépipédique qui Nous sert de demeure.
Lire d’abord avant d’écrire. Sinon Le Parnasse Menace
Les acteurs du langage ne savent pas parler La langue du poème / savent-ils la lire ?
La tête hors du trou et cette langue acquise Par éducation nationale : comme il y a loin Entre l’éducation et l’instruction : modèles Sur les marches de l’Histoire : l’un après l’autre Figurant le progrès des mœurs : les poètes S’immisçant dans la chanson / non pas après La nuit, mais avant / gâte-sauces des élus Et tapis des connaissances Organisées en sciences. Y pensant en sortant la tête : le vent allait Vers le Sud / on ne voit pas la mer d’ici ni Les sommets enneigés à cette époque / On ne voit que la façade triste de la maison Du voisin qui ne regrette pas d’avoir perdu son temps Au service de l’État=la société qui constitue Notre seule limite pour l’instant / dans l’attente De se trouver devant notre seul enfer / lit De fortune : qui suis-je ? qu’est-ce que je possède ? Qu’est-ce que les autres pensent de moi ? Où Ai-je piqué ça ? / Cette pensée qui prend la place Du poème et même s’instaure en exemple de langage : Vers le Sud allant avec ses loups et ses saisons.
Rien n’est plus beau que la disparition de la lumière Dans la grise luminescence du mauvais temps !
Rombières et vieux clous de la poésie passant Devant le portail où pend mon écriteau judiciaire.
Je ne sais plus ce que je dois faire Chaque fois que revenant de la nuit Je tombe sur le corps désarticulé D’un camé de la première heure : Appeler du secours ou agir en homme. Si je passe mon chemin je reviens Comme le vent à l’aube avec la lumière. Cette fois il a l’air d’un cadavre : Je pique son portefeuille et entre Dans l’ombre des meilleurs moments Du poème que j’ai vécu pour lui.
Vous pensez que ce n’est pas facile de me déchiffrer : Veut dire : de comprendre ce que j’ai écrit dans le ciel. Nous ne nous rencontrons jamais : pas même dans Les cafés de la ville ni les cabarets de la campagne. Prenons exemple sur les loups : ils s’approchent Toujours / leurs traces dans la neige des trottoirs Ou dans le sable des pages / nous couchés et rêvant Que tout ceci n’est qu’invention / que tout finira Par s’éclaircir / comme le soleil après l’orage : Ce n’est pas la nuit qui nous sépare : c’est le jour.
Je ne sortirai pas sans vous : cadavre Des nuits / le romancier raconte Des histoires aux enfants de son Imagination / passez votre chemin Blancs voyageurs du noir / ici Je bifurque et je m’égare encore :
Rien n’est aussi simple que l’anatomie. Rien aussi facile que les physiologies. Ce qui se complique c’est la manière De s’approcher de ces futurs travaux.
Suffit pas d’un scalpel pour disséquer. Même la panoplie du légiste ne suffit pas. Rien à voir d’ailleurs avec la dissection / Mais pourquoi me suis-je mis dans la tête Que je devais suivre le chemin de mes Prédécesseurs en poème ? Déconstruction Parsage etc. / et si on se mettait à charcuter La réalité ? / dit sans rire et à jeun : cela Va de soit / sinon je ferais bien de changer De métier, de femme et même d’enfant !
Toutes ces choses si belles et si agréables ! Et cet autre côté de l’existence / sans poésie !
Münchhausen des mères toxiques / l’extraordinaire Richesse que pourraient constituer ces sorties d’école Si le lien filial était rompu ou même hors de question : Le voici encore en train de chercher l’illustration De son propos dans les mythologies passées de mode. L’extraordinaire richesse des littératures en tous genres : Exemples pris à l’Histoire ou à la simple existence De l’homme (de la femme) ni plus ni moins / tous Les niplusnimoins de la Terre dans le texte qu’il est Nécessaire d’illustrer entre les propos sinon ces enfants N’y comprendront rien : on aura bossé pour rien sauf : Quelques coulures particulièrement bien senties.
Vers-planète chantonnant dans la tête de cet intrus. (Intrus, au fond, n’est-ce pas ?) Pas étranger (quoique La terre d’Espagne distingue l’extranjero du forastero) Mais intrus : « il était là avant que j’arrive » La guerre (Que dis-je : la Guerre) n’est pas le meilleur moyen De changer la nature profonde du Monde (celui qui exclut les autres) / « des fois la Lune me fait penser À ton cul aussi bien qu’à ton visage » et il ajoutait Sans rire : « je ne voulais pas te vexer » chantonnant Sur des airs connus de tous : Y compris de ses ennemis.
Trouver le moyen de paresser Sans avoir sans cesse recours À des ruses aussi usées Que la rime au bout du vers.
Comme c’est beau un texte qui s’organise Autour de la seule pratique du texte !
Je ne crois plus à la magie de la page : Présentation du texte façon Pindare : L’exégète en conçoit un fort mal de crâne.
(surtout si la rime est soigneusement évitée)
Parlant d’une affiche publicitaire : « La présentation est purement conçue j’adore ce type et ses adverbes Pour faciliter la lecture et inciter cela va de soi L’achat ou la présentation au guichet.
Exégèse des dernières années d’existence : Comportement de fils de l’Église / « Ne me Faites pas dire ce que je n’ai pas dit, nom de Dieu ! » il savait où il allait
« Je ne suis pas seul couché Dans les draps blancs de la page. »
Beau passage où l’esprit rencontre quelque chose Qui ne lui avait pas été révélé avant.
Bien sûr il y a et demeure à jamais La nature d’une douce campagne Où il est possible de s’arrêter Pour prendre le temps de taquiner Les habitants de la rivière.
« Vous n’irez jamais plus loin que cet arbre ! » c’était écrit chez Gertrude Stein, au début
Hemingway s’est farci le tout d’un bout à l’autre ? D’un bout à l’autre / bout.
C’est l’imprimeur qui a eu cette idée De modifier les espaces entre les vers Pour que la page « ressemble à quelque chose » ô lecture !
La profusion d’anecdotes Pouvant servir à illustrer Le propos Qu’il soit juste ou pas
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