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Article publié le 24 février 2019. oOo Une larme implose Un monde y retient son souffle Sur le point d’exploser au grand jour Névralgie
Parée à toutes éventualités, La sécheresse est infinie S’en tient aux liens de plus en plus serrés dans leur ténuité-même
Masse compactée extraordinairement ductile Dévore l’attente aux cheveux longs Absorbe pieuvres géantes et requins sveltes Etanche sa soif de non-pouvoir Ruisselle dans le ruissellement Converge vers un point de finitude Inhabitable * Larger than life Larme-monde inonde
Cœur soulevé, poitrine gonfle comme voiles au vent Trois mâts de conserve s’acharnent de concert à contredire la vigie Crient et crient : Mer, mer ! Marins absorbés montent la garde A en pleurer d’aise
Dans le pli les plis Dans les plis nu repli Déplie dans le soir, amie des mers, la soie et la moire Des couleurs aporétiques ! * Démonter-remonter l’horloge ne permet en rien de cerner les temps indigènes De ressort en ressort, mécanisme rebondit Sur soi-même
Larme en impose, se pose là S’expose dans l’intime Infime implosion Temps, temps concaténés
Cataractes du sens remontent aux sources grondantes Mais dans le lointain des eaux vives, Lac lévite, se rebelle, Résiste aux vents contraires, Stagne d’aise dans la vallée ondoyante Et d’ondes encore si peu sonores en vagues nombreuses, Eaux affolent les déserts désarmants * Sabre au clair, chevaux fous ravagent les landes Dans les brumes qui se déchirent, Si épaisses encore, Pointent les bruyères Préparent le miel des jours dans le fiel des nuits noires Figure alors danse aux bords des larmes Dans la clarté retrouvée Le temps d’un éclair
* Aux portes templières, une branche de coudrier dans la main dextre, Une femme tout de lin vêtue approche pieds nus, Eglantier en fleurs couronne sa chevelure de jais
Entre en elle le bois de la grande porte jadis sculptée En l’honneur d’Odin S’ouvre à elle-en elle un monde de chaudes larmes
Bain de douceur dans la jouvence des mondes Fraîcheur matinale frissonne le long de son échine Enfante un sourire radieux
De rayon en rayon, Lumière rebondit Sur les larmes infidèles Dépense-dispense chaleur et chaleur En continu Jusqu’au point de non-retour Signes alors fécondent les arbres en fleurs
Jean-Michel Guyot 13 février 2019 |
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