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Article publié le 13 juin 2007. oOo
Voy a escribir.
Voy a escribir en negro y blanco sobre el campo desdoblado en la carreta de tinta evaporada.
Voy a pintar algunas cosas que me faltan, reclinada en la palma recordada y feliz donde las hojas analfabetas y difíciles se dejan convencer de la palabra que desnuda las cosechas y se esparce como el polen para salirse, ahora de la breve memoria de las conchas del azúcar siempre buscando el sonido del agua.
Voy a escribir en un pañuelo bajo el ala del naranjo las únicas palabras que me quedan. Voy a dejarles lo que tengo voy a escribir en negro y blanco.
J’écrirai
J’écrirai en noir et blanc sur la campagne dédoublée sur la route à l’encre évaporée.
Je peindrai certains sujets qui me manquent, inclinée sur ma paume retrouvée, heureuse là où les feuillets analphabètes et difficiles se laissent convaincre par les mots qui dénudent les récoltes et s’éparpillent tel le pollen pour échapper alors au bref souvenir des petits pains en sucre toujours en quête du son de l’eau.
J’écrirai sur un mouchoir sous l’aile de l’oranger les derniers mots qui me restent. Je leur laisserai ce que j’ai j’écrirai en noir et blanc.
Llanto por unos zapatos muertos.
Estoy llorando en el paño roto de la noche y mi niñez que ahora no me entiende reniega de mi llanto.
Estoy inmóvil y desnuda frente a la oscuridad del viento encendiendo una vela blanca al alma de mis viejos zapatos muertos.
Estoy enferma de sueños sin fuentes contagiada, de esa terrible y blanca pena de saberme cierta sin vestidos de ayer en pleno vuelo.
Estoy llorando ahora por la sombra increíble de mi propia lágrima por la hoja en blanco sin sonrisa por la ausencia de todos los discursos viajando en el tren de tan poca memoria.
Estoy alumbrándome de antiguas lunas del sucio brillo en aquellas farolas.
Estoy llorando la fijeza del tiempo posada en el renglón que me aprisiona.
Pleurs pour des chaussures défuntes
Je pleure dans le mouchoir brisé de la nuit et mon enfance qui ne m’entend plus renie mes pleurs.
Je reste immobile et dénudée face à l’obscurité du vent allumant une bougie blanche pour l’âme de mes vieux souliers défunts.
Je souffre de rêves sans source contaminée par cette terrible et blanche peine de me savoir en sécurité sans plus de vêtements d’un hier en plein vol.
Je pleure maintenant l’incroyable ombre de mon propre chagrin la blanche feuille sans sourire l’absence de tout discours qui voyagent dans le train d’une si courte mémoire.
Je m’éclaire à d’anciennes lunes a l’éclat sali de vieux lampadaires.
Je pleure la fixité du temps cette demeure dans la ligne qui m’emprisonne.
Cuerpos de agua.
Era en la cúspide el despeinado chenille celeste y flor de cisnes, el costillar de viento las lenguas de vaca y las ranas de los ojos.
A contraluz su mano saliendo del reflejo parecía de agua. Era el desenlace. Blanda y frágil la pelouse removió el aire que formaba.
Era de agua. Filamento iridiscente se hizo un haz óvalo brujo reposado.
La humedad de su cuerpo perfumaba. El escarceo de la voz, el espaldar de grillos volcaban movimiento en el sillón.
Corps aquatiques
Au sommet se trouvait le dépeigné chenille céleste et fleur de cygnes côtes de vent langues de vache et les grenouilles en forme d’yeux
A contre-jour sa main qui surgissait du reflet semblait faite d’eau. C’était le dénouement. Molle et fragile l’pelouse remua l’air qu’elle formait.
Elle était faite d’eau. filament iridescent devint une gerbe ovale sorcier reposé.
L’humidité de son corps embaumait. clapotis de la voix dos de grillon renversaient le mouvement du fauteuil.
A la hora en que no duermo.
"Que nadie me mire a las tres de la mañana" Jaime Sabines
A la hora descocida, cruda difícil en que el ojo descubre otras regiones no quiero me vislumbre (traviesa providencia una mujer de grito atornillado) desenredar pergaminos.
Paramecio, crisálida, polilla animal (plata columpiándose de su barbilla) latiendo
Que nadie avizore mi contar la brevedad engendrar figuras lanzarlas al jardín como reyes de estopa.
A la hora en que no duermo creo centauros, grifos guillotinas, abridores... y hay miedo en el menguante cercenado por la mancha de lumbre detrás de mis pestañas.
A l’heure où je ne dors pas
« Que personne ne me regarde à trois heures du matin » Jaime Sabines
A l’heure inconnue, crue difficile où l’œil découvre d’autres régions je ne veux pas qu’on m’aperçoive (traverse providence une femme au cri vissé) démêlant des parchemins.
Paramécie, chrysalide, mite animal (argent qui se balance au menton) palpitant.
Que personne ne m’épie à compter la brièveté à faire naître des figures et les jeter dans le jardin comme des rois d’étoupe.
A l’heure où je ne dors pas je crée des centaures, des griffons, des guillotines, des ouvreurs... et le dernier croissant de lune prend peur, rogné par la tâche de lumière derrière mes sourcils.
escaparate.
ciento un versos cuelgan de las perchas/
en vano usar palabras innomia/ diximia/ yocántaro/
no tengo qué ponerme sobre este almohadón de huesos/
vitrine
cent un vers pendent aux cintres /
user les mots en vain innomie / diximie / homard/
je n’ai rien à me mettre sur cet oreiller d’ossements.
Abluciones.
Era preciso deslindar los bordes de la lluvia sin hacernos mitad ni despedida, crecer en la memoria feliz de aquellas horas, confundir el eco en la pisada hasta el húmedo pasillo entrelazados sin perder el lugar de poseernos con la ventana abierta al insólito crujir de la guanábana brotando del árbol del presagio.
Era preciso que el sosiego diluido en el brillo de la noche esquivara a los intrusos en nuestro afán de afilarnos en la piedra del destino ; adiamantar la hoja rebanando el pan del tiempo sobre un plato de verdad recién lavada.
Ablutions
Il fallait délimiter les bords de la pluie sans nous séparer en deux, en adieu, grandir dans l’heureux souvenir de ces heures, mélanger l’écho du pavé jusque dans le passage humide entrelacés sans perdre le lieu où nous posséder la fenêtre ouverte lorsque craque de façon insolite le corossol poussant sur l’arbre à présage.
Il fallait que la tranquillité diluée dans l’éclat de la nuit esquive les intrus dans notre désir de nous affûter sur la pierre du destin ; diamanter la feuille tranchant le pain du temps sur un plat de vérité récemment lavée.
En esta máscara.
Viajo en mi gran máscara infinita hasta el triángulo de mar que me reclama.
Recobro un pedazo de playa ya no lloro
Atravesando el desdén de las conchas soy un pez de mármol
Alcanzo cuadrados de sombra pues el juego de entender lo que no tengo tiene escasa luz en esta máscara.
Bajo el rectángulo de miedos las escamas inseguras en el centro abren puertas que dan al agua.
Tienen hambre las estrellas de esquinas recortadas que fueron ayer sal y hoy son de polvo. Soy el ojo tatuado en esta máscara.
Sur ce masque
Je voyage dans mon grand masque infini jusqu’au triangle de mer qui me réclame.
Je récupère un morceau de plage je ne pleure plus
Traversant le dédain des coquillages je suis un poisson de marbre
j’atteins des carrés d’ombre car le jeu pour comprendre ce que je n’ai pas n’a que très peu de lumière dans ce masque
sous le rectangle des peurs les écailles insécurs au centre ouvrent les portes donnant sur l’eau
elles ont faim, les étoiles aux épines tronquées qui hier étaient le sel et aujourd’hui sont poussière. Je suis l’oeil tatoué sur ce masque.
Como un ángel muerto.
Abre el agujero enfrenta el desabrigo, tiembla.
El poema tiembla como un ángel recién nacido frente a los bancos alineados que aguardan fríamente. Se lo lleva una ausencia repentina como de sombras, como de miedos con rostro desnudo habitando otras bocas desprovistas de palabra y cielo.
El poema siente el compromiso la incertidumbre de salir a escena con la luz en los brazos con las alas abiertas>
Un crepitar de la palabra próxima al llanto le oprime el pecho duele en cada verso en el hueso endeble del momento.
Con la púa clavada en el costado sin maquillar el vuelo ----- sale del vientre ---------------------- salta arriesga su sendero en la cuerda de una hoja. ------------------ Ya no tiembla A su paso piedra terrible el silencio... -------------- Como un ángel muerto el poema cae como un ángel muerto.
Comme un ange mort
Il ouvre le trou il se retrouve à découvert, il tremble.
Le poème tremble comme un ange nouveau-né face aux bancs alignés qui attendent froidement Une soudaine absence le recouvre comme des ombres, comme des craintes au visage nu habitant d’autres bouches dépourvues de paroles et de cieux.
Le poème souffre du compromis de l’incertitude de monter sur scène les bras chargés de lumière les ailes grandes ouvertes.
Un crépitement de parole proche des pleurs oppresse sa poitrine le blesse dans chaque mot dans la chétive moelle de l’instant.
L’épine plantée dans le côté sans maquiller son vol ----- il sort du ventre --------------------- saute se risque sur le sentier de la côte d’une feuille. ---------- Il ne tremble plus A son passage terrible pierre, le silence...
Comme un ange mort le poème tombe comme un ange mort. traduction : Nicole Pottier |
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