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![]() oOo Du chant ne jamais déchoir, ne jamais déchanter, Et chanter encore et encore la beauté qui apaise Comme sur d’un feu rougeoyant l’on souffle sur les braises
Dans Carole, le chant qui lui vient-me revient Comme au seuil d’une existence nouvelle vouée au partage sans partage,
A la beauté nue, aux couleurs les plus crûes, à l’indécence vouée à l’exubérance, A l’exaspération de tous nos sens, au cri, au silence
Eaux courantes et limpides, troubles ou noires, Et glace et feu, pluie et vent, soleil et brûlure des embruns
Chant s’élance et gronde en son sein, palais de chair, Roule et roule dans son ventre durci par la soif de jouir
Devient soudain, très loin, dans l’amont de son être, Cette neige qui caresse l’azur en haut de la colline
Monts et vallées à perte de vue, modeste chalet dans les neiges, Lisières noires des bois, proche-lointain emmêlé, lune rousse, étoiles filantes
De son visage, dans ses yeux, sur ses lèvres, Le chant frémit, déborde, déshabille sa gorge nue
Mise à nue d’une femme nue déjà Qui se tord dans les plaisirs, neige sur neige
Lieu de l’accueil et de la rencontre, appel lancé aux cimes empesées Et profondeurs, profondeurs sur le point de déferler
Dans un emportement, une grâce, un soupir, un sourire, Femme d’entre les femmes à même son homme
Tout cela, oui, qui d’elle lui vient et déferle sur elle Bondit-rebondit d’elle à moi, de moi en elle,
Vague sur vague, déferlante d’être S’engouffre dans sa propre brèche qui jamais ne s’épuise
Dans la répétition, le ressassement, la satiété, l’inassouvissement Joie de jouir et jouir de joie, et rires et morsures
Et chante et bascule dans la présence le pur et simple exister par soi pour soi Dans l’amour de l’amant irradié qui chante en elle
Jean-Michel Guyot 6 novembre 2018 |
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