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Article publié le 10 juin 2018. oOo DANSE SACRÉE
Oui, j’aime les jeunes filles jeunes à espadrille d’or dansant la même danse à lanières d’or autour d’un même autel
(chacune a sa beauté comme chaque anse son mystère) : j’aime l’une à vie, mais bientôt l’autre à mort, puis j’aime Vénus, mais Astarté bleutée aussi.
J’aime l’ultime aux prés, sur des draps de laurier, que flatte un fouet d’Isis,
mais la pénultième aussi sous ses grimoires de cuir et ses blanches têtes aveugles d’astrologues. (*)
Et à toutes dédier cri, prière, danse, épithalame, chant.
DANSE PROFANE
Oui, j’aime les jeunes filles jeunes à espadrille d’or dansant la même danse à lanières d’or autour d’un même autel
(chacune a sa beauté comme chaque anse noire son mystère) : j’aime l’une à vie, mais bientôt l’autre à mort, puis j’aime Altaïr, mais Bételgeuse aussi,
passionnément fidèle tour à tour à toutes (blonde sublime, sereine et lisse, ou brunette
moins jolie et même un peu fade mais avec de gros seins blancs pourvu qu’elle soit vive).
J’aime l’ultime aux prés, sur des brouettes de laurier, entre des fouets de fleurs,
mais la pénultième aussi sous ses livres de cuir et ses blanches têtes aveugles d’empereurs.
Et à toutes deux, ou trois, ou quatre, ou … dédier cri, supplique, prière, danse, épithalame, chant.
* Heinsius (op. cit., p. 41) croit bon d’interpoler ici la strophe suivante :
Cette interpolation nous semble au contraire charger la ligne thématique, voire mélodique, de l’ensemble. Ce gracieux tercet, à le supposer réellement avéré d’ailleurs, ne gagnerait-il pas à être publié à part, comme tant d’autres fragments, tout aussi énigmatiques, de notre poétesse ? |
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