Tout un orchestre luit comme une pomme à cidre sur la basse branche du parcours tremblé des phrases et des mots qui courent après sa peau qui est celle de l’autre aimable ou délicate pommelée d’écarts fruités ou poissonneux. Ces chevelures que sont les accords langagiers entre les deux les trois collés joue contre joue de l’espace et du temps sentent la fleur ou la graisse de bouc ou l’urine des cirques plus incontinents que tous intermédiaires jongleurs et dompteurs qui viennent s’accroupir sur la tinette collective- individuelle de sa penser-pensée. Toute musique lac et étendue profonde semble étouffée un tant soit peu par les linges tricots de peau et manuterges parmi lesquels il tente de se faire entendre. Des voix et des voies des tournants et bien sûr aussi des carrefours et tant de véhicules où il est passager ou conducteur et même se voit sur le trottoir la rive où bâille la ligne incessante des portes où derrière remuent des corps transpirent et halètent des peaux déchiffrées par d’autres peaux la sienne parmi d’autres peaux étrangères où s’entendent des mots. Où se trament des phrases où des histoires font des histoires sur d’autres où la sienne vient prendre sa source qui est un lit battu dont il fait ses repaires dessine ses vues comme sur les parois rupestres de Lascaux.

l’ile de pensée à l’intérieur du discours autonome semblable à la main qui a cinq doigts, doit être construite sur cinq rayons du son, vocalique ou consonantique, qui transperce le mot comme une main.

Vélémir Khlebnikov