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Article publié le 18 mars 2018. oOo Bien sous tous rapports Chaudement vêtue, lourdement habillée, Emmitouflée sous une épaisse couche protectrice de mots doux Comme forêt du Jura sous la neige au cœur de l’hiver Qu’il faut dire glacial
Œil aux aguets de la chouette chevêche collet-montée Serres aussi agrippent fortement la haute branche blanche Plumage de velours blanc et col bien droit Telle est-elle perchée sur sa mise hautaine En guise de talons hauts, la cime des branches Lorsqu’il lui prend de hasarder quelques mouvements Dans le froid intense
Le froid pulse, épouse la respiration des êtres vivants Qui peuple la forêt avec acharnement Sylve rivée au corps Les aiguilles des sapins, nombreux ici, leur font un doux tapis Le printemps venu Pour l’heure, neige s’endort et durcit sous le gel Qui matraque l’air
Elle a chaud, S’échauffe plus encore au contact des mots Venus d’ailleurs Et de si loin qu’ils en sont presque inaudibles Blizzard arrogant ou vent du sud cajoleur, Peu lui importe C’est toujours froid sur chaud ou chaud sur froid Venu d’ailleurs Dans ses parages nocturnes
Cette bête de proie règne sur son monde En proie au froid intense Magnanime, elle débarrasse les bois De tous les êtres malades En bonne régulatrice des populations de rongeurs Jamais ne dévie de sa mission qui assure sa survie Qui régénère le petit peuple de la forêt
J’aime cette femme au corps de neige L’intensité criante de ses yeux d’un bleu qu’on dirait de myosotis en fleurs Ici, dans le cœur sec de l’hiver
Dans sa tanière, ivre de mots, Elle se dénude devant moi Dévoile ses charmes brûlants qui monte comme encens dans l’air Déroule ses stances odorantes comme la myrrhe et le bois de santal Joue de ses effluves puissants qu’aucun mot au monde ne saurait dire
Résine de sapin d’ici embaume son sexe en fleur Douce chaleur monte alors à nos lèvres Douce chaleur émane de deux corps
Jean-Michel Guyot 1 mars 2018 |
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