La peinture nous force au silence pour nous rendre capable d’entendre sa rumeur. La poésie propose sa rumeur pour nous rendre sensibles aux couleurs du silence.
Michel Butor
Buissons de ronces
Récits
Auxquels ne renonce,
Tremblante
Fleurs fanées
Accroches lointaines soutiennent la note bleue
De proche en proche, le cri
Vacille dans les ronces tranchantes
Emet un bruit sourd
Basse discontinue revenue d’un passé parti au loin
De mots effilés
Filandres
Dans les puits de ton sourire
Affolées les ronces en fleurs
Qui buissonnent alentour, rugueuse margelle bleutée,
Amie des runes
Y puiser eau claire et vigueur
Se révéla si difficile
Dans les ronces de tes sourires,
Promesses de fruits mûrs,
Les baies à venir
J’ensoleille ton parti pris de silence
Elague et ressasse les corvées
Doigts de peinture mouillée
Sèchent doucement
Aux aguets, les plumes du corbeau
Si lisses, si noires
Que des reflets bleutés irradient
Aux quatre coins
Des sagas
Dans un coin
Un silence respire si doucement
Chaude haleine des bois
Frou-frou du chêne en fleurs
Terres vierges engluent le message
C’est assez,
Jeune force
Va maintenant exercer ton adresse
En te jetant dans les buissons de ronces
Et ne renonce, ne renonce
Jamais
L’arbre pointu à la cime enneigée
Acquiesce
Jean-Michel Guyot
24 septembre 2017