Déjà deux heures que le jeune garçon pêche en ce bord de Saône
sans la moindre petite touche. Il lance une fois de plus la
cuiller au ras des roseaux, le plus loin possible. Quelques remous
significatifs et la fuite de minuscules alevins prouvent qu'un
quelconque carnassier doit chasser dans les parages. Ici, en
s'approchant d'un vieux quai autrefois destiné au stationnement
des péniches et si délaissé aujourd'hui qu'il n'est qu'à
grand-peine carrossable, il va pouvoir travailler un peu plus vers
le fond. La main gauche activant le moulinet, le souffle presque
retenu par l'émotion d'avoir à combattre un « gros ».
[suite...]
*...Picasso...