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Article publié le 9 juillet 2017. oOo J’ai l’impression d’être un figuier. Cet arbre automnal, cet arbre sauvage donne au début de l’automne. L’ombre sauvage qu’il crée autorise de nombreuses percées de lumière dont les formes s’intercalent entre les feuilles, pour ricocher parfois contre le tronc, habillé d’un ou plusieurs liserés. Le figuier fait ce qu’il lui plaît. D’une saison l’autre, il est ou il n’est pas. La cogitation semble l’habiter. Puis, peu à peu, dans l’épaisseur du silence qu’il absorbe et qu’il s’octroie, les fruits mûrissent. La forme oblongue ou arrondie aux couleurs sombres et tachetées s’épaissit pour devenir franche, son poids devenant de plus en plus problématique pour la tige qui les suspend. J’aime à penser que des lectrices curieuses et assoiffées, gourmandes sans excès, se promènent sur moi, dans les nervures du tronc, montant et descendant avec précaution, leurs jambes dévoilant une appétence faite de précision et d’entrain, tandis que leurs mains appréhendent la maturité des fruits. De mes fictions. Abouties ... L’une interpelle l’autre, le jus et la chair du fruit se désagrègent, déjà, dans la bouche et le palais de la demoiselle qui, les yeux clos, se laisse gouverner, maintenant, par la saveur dense, prolongée, unique ... de ma littérature. D’autres péchés, juste à côté, les attendent. |
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