Et haletaient disant de leur bulletin blanc plus rien que toi que nous. Plus de ce monde affreux que toi et moi l’amour la fin de tout oh oui. Elle éternuait son Eve pour l’éternité lui son Adam dans la poussière pour la fin des temps. Elle ses seins suspendus vers de vibrants abîmes ses genoux les cailloux qu’on lançait jadis dans les carreaux des gens. Lui l’aigle de son ventre offrant s’offrant sa proie et leurs lèvres sifflées par un oiseau sans plumes. Leur odeur montant fusée de la jeunesse de notre jeunesse vers cet astre d’eux vers quoi lancer leurs vies leurs désirs leurs brouillards leurs nuages trompeurs leurs formes imprévues et pas si imprévues. Les merveilleux nuages à dos d’éléphant. Les arbres que l’on coupe les arbres coupés les plantés pour demain dans les draps qui sont la contrée plissée de leurs profonds ébats et qui sont la Nasa d’où nous œuvrons de nous haletant écrivant.

Car l’amour est plus important et fort/ Qu’un prêtre ou qu’un homme politique.

W.H. Auden