Que peut-il arriver d’autre
A un homme qui vient de tomber
Dans le piège suivant le premier ?
La corde à nœuds de l’existence
Ne sert pas à tracer le chemin
Ni les figures phénoménales.
À trente ans Babelin
Se vit plutôt sur des rails.
En nouant son enfance
Dix ans auparavant,
Il s’était accroché
Au train de l’existence.
Son vélo et lui
Avait parcouru
Des distances
Imprenables autrement.
Et pour quoi faire ?
Des commissions utiles
Aux missions municipales.
Des perspectives de vacances
A l’étranger et au cœur
Du plaisir d’exister
Sous la houlette de l’État.
Pasteur, guide, ministre,
Il n’avait su s’en passer.
Et il avait fini
Par la posséder,
Cette clé de pistonné
Par Papa l’amant de Maman.
« Moi, pompiste ?
Et municipal avec ça !
Moi l’enfant qui rêvait
De poésie !
Moi qui ai accepté
De nouer ce fil
Pourtant fait pour l’infini !
Ah ! j’ai trahi mon enfance !
Et tout ça
Parce que j’ai peur
De manquer du nécessaire ! »
Le téléphone sonna.
Babelin le laissa sonner.
Le garde municipal le décrocha.
Il ne fumait plus.
Tout cela avait duré
Le temps d’une cigarette.
Rien de plus…
« C’est votre maman, »
Dit le garde en tendant
Le combiné
Qui rouscaillait.