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 Article publié le 9 septembre 2006.

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Véronique BUSSIÉ
AYAHUASCA

Une pratique

Recueillie, j’avale "le vin de l’âme" d’une traite ; le goût est amer mais pas si affreux...

Images : Véronique BUSSIÉ

Juillet 1999

C’est en 1995, par un article de psychologie magazine que pour la première fois j’ai entendu parler de l’Ayahuasca plante maîtresse hallucinogène et purge, "outil" du chamanisme péruvien. Le rôle de l’Ayahuasca est d’induire une modification de conscience, tant chez le patient que chez le chaman. Un second article, cette fois dans nouvelle clé, m’a cette fois conduite a vouloir tenter l’expérience, non sans avoir lu "le serpent cosmique " de J.Narby pour tenter de me familiariser avec cette pratique.

Enfin en 1999, j’apprends qu’un séminaire a lieu du côté de Nantes et je profite de cette opportunité pour découvrir cette pratique qui me tient déjà à coeur...

16 juillet

Je rejoins le lieu du séminaire, et je choisis de planter ma tente sous un vénérable chêne. Je rencontre quelques séminaristes et nous discutons tard dans la nuit : certains ont déjà pris l’Ayahasca au brésil, d’autres comme moi vont le découvrir.

17 juillet

 - 8 h : Petit déjeuner léger léger, sans sucre, ni graisse, ni sel.

 - 10 h : Tous les participants se retrouvent en réunion avec J.Mabit, médecin installé au Pérou depuis une vingtaine d’années et initié au chamanisme péruvien, et sa femme Rosa, péruvienne, médecin et initiée de même au chamanisme. La plupart des participants ont entre 35 et 50 ans, infirmières, psychologues, médecins et quêteurs de sens, tous en recherche sur le chemin de la connaissance de soi. J’ai la migraine d’avoir trop fumé de tabac la veille. Chacun se présente, puis Jacques nous explique les plantes, le protocole requis afin de les recevoir au mieux, et le déroulement de la semaine.
Cet après midi nous allons prendre "Yawar Panga", une purge puissante qui va purifier notre organisme jusqu’à son niveau énergétique et cellulaire, car l’Ayahuasca n’ouvre l’esprit que de celui qui est suffisamment purifié. Il précise que nous pourrons percevoir l’odeur, le rejet de médicaments, produits ou autres engrammés dans nos corps, nos cellules, depuis des années. Les effets de l’Ayahuasca sont à chaque fois différents, imprévisibles et ne vont pas plus loin que ce que chacun peut supporter. Ce sont les plantes maîtresses qui ont enseigné directement les pratiques guérisseuses, les Ikaros et la connaissance des plantes aux guérisseurs de la Selva (forêt). Le chaman est là pour préserver du "bad trip" éventuel, pour protéger la session et faciliter le voyage de chacun à l’aide de différents outils comme le tabac, l’aguaflorida (parfum que le chamane projette sur la personne avec sa bouche), le chapacas (bouquet de feuilles que le chamane agite, produisant un son actif sur les énergies), et enfin les Ikaros, chants sacrés ancestraux transmis par les plantes (ou par le maestro) à son apprenti.

 - 12 h : Repas léger.

 - 16 h : Ouverture de la session par un rituel, purification de chacun et du lieu, ikaros, invocation de l’esprit de la plante que nous allons absorber chacun notre tour. Le verre est petit, la mixture épaisse ; puis nous nous appliquons à ingurgiter 4 à 5 litres d’eau.
Silence ; c’est l’attente ; Jacques chante. Je me sens fanfaronne ; c’est ma première expérience de groupe et je nous trouve rigolos, assis en cercle auprès de nos grands seaux pour vomir, notre rouleau de papier hygiénique et notre sérieux dans l’attente du premier vomissement ! Ah ! voilà. Oh la belle gerbe ! Chacun se met à user de son seau, voire des toilettes.
Au bout de trois heures je ne rigole plus : c’est de pire en pire et je n’en reviens pas de ces liquides qui viennent d’ailleurs que de mon estomac et qui sortent de partout, même de mes narines. Parfois j’aperçois un séminariste s’approcher de Jacques ou de Rosa pour clôturer sa session et s’en aller, mais pour moi, ça empire. Rien ne peut enrayer le processus, ni les interventions de Jacques, ni une douche sous laquelle je me traîne avec difficulté et qui me fait un trop léger effet ; il ne reste que moi dans la salle, épuisée, essorée... tout mon corps sent la plante et cela me révulse ! J’ai des sueurs de la tête aux pieds.

Il est 22 h30 lorsque enfin tout s’apaise ; je suis incapable de rejoindre ma tente ; une bonne âme me couvre. Rideau !

18 juillet

 - 6 h : J’ai dormi comme un bébé, je n’ai plus trace de migraine, de nausée, de spasme ; j’ai dû m’abandonner totalement à cette expérience purificatrice pour qu’elle ai été si puissante, si radicale ! Je me sens neuve et en pleine forme. Douche et petit déjeuner frugal. Ballade dans la campagne : un lapereau butte contre mes chevilles...

 - 9 h : Réunion pour parler de la session purgative ; pour certains, la nuit a été difficile, nauséeuse et la matinée aussi. Une des séminariste dit qu’elle a beaucoup aimé les Ikaros, très beaux. Moi, c’est à peine si je les ai entendus, il ne m’ont pas touchée, en tous cas pas comme cela !

 - 12 h : Repas de diète.

 - 14 h : Nous parlons de la session d’Ayahuaca de ce soir ; Jacques insiste sur l’importance de garder la posture assise, les yeux fermés sans se préoccuper du voisin. La session se passe dans l’obscurité, à la tombée de la nuit.
Il nous recommande de ne sortir que pour aller aux toilettes avec une torche, de ne pas déranger la session avec du bruit, de la lumière, du mouvement. Une des participantes insiste pour pouvoir aller dehors, mais J. explique le rituel et le travail sur soi demande de ne pas fuir à l’extérieur, de rester sous sa protection et de bien entrer en soi- même. Il précise qu’il est préférable de se mettre loin des personnes avec lesquelles il y a affinité. Nous pouvons demander une deuxième prise de plante en cours de session.
Tous les participants sont venus avec quelque chose à demander à la Plante. Pas moi. J’ai cherché ce que je pourrais avoir à demander... En vain. Je crois si fort que la Vie me donne ce dont j’ai besoin, même sous des formes désagréables ! Et tant de choses m’émerveillent -comme le petit lapin de ce matin- je me sens si riche de multiples bonheurs que je n’ai rien trouvé à demander.

 - 18 h : Bain de plantes.

 - 21 h : Chacun est installé à sa place, dans un silence respectueux et attentif, concentré. Jacque ouvre la session par le rituel, puis chaque participant, l’un après l’autre va s’agenouiller devant J. qui "charge" le petit verre d’Ayahuasca avant de l’offrir. Nous sommes une vingtaine et je suis une des dernières à le prendre, placée juste avant les deux dernières femmes qui me sont très sympathiques, malgré la consigne de J. Je ne veux pas penser à la nausée et aux vomissements qui se sont emparé d’une participante à peine avait-elle absorbé la Plante, je ne veux pas penser du tout ; j’ai le coeur qui bat et je respire profondément pour éloigner la peur.
C’est mon tour. Recueillie, j’avale "le vin de l’âme" d’une traite ; le goût est amer mais pas si affreux... Je retourne m’asseoir, je rince ma bouche et crache cette eau puis je fume un mapacho (tabac pur d’amazonie). Confortable ; je respire par le nez et la bouche, je n’ai pas de nausées, j’attends. La lumière est éteinte. Le son du Chapacas se propage dans l’espace. Ma sensation première, l’esprit vide, est d’avoir avalé du sang. J’ai des sensations physiques dans les mains, des secousses comme énergétiques au niveau du cou, je vois des lumières vives, lointaines, tourbillonnantes ; je me sens devenir aigle prêt à l’envol, les ailes déployées, puis jaguar dans un bosquet luxuriant en présence de l’esprit de la lune ; une belle lumière bleue, comme une flèche, glisse vers moi et des sentiments de pardon, de compassion à l’égard de ma mère, dans le contexte de la mort de mon père (suicide), accompagne cette lumière. Puis une onde de chaleur me saisit et j’entends la plante me demander si j’accepte de mourir à moi-même afin d’aller avec elle : j’accepte. La chaleur devient plus intense, se propage de mes orteils jusqu’à mon crâne, je me couvre de sueur, et j’ai la sensation de me consumer de bas en haut, de plus en plus fort, sans pour autant être dans une souffrance physique. Lorsque l’onde atteint son apogée et le haut de mon crâne je ressens comme une explosion à cet endroit-là et je vomis d’un trait cette explosion dans mon seau ; j’ai le ressenti d’avoir vomi du sang, celui de mon père. Tout s’apaise en moi. En paix, lucide, j’écoute les Ikaros. Je perçois que le son de ces chants est un vecteur, un véhicule énergétique. Il circule, pénètre chacun de nous, visite nos ombres, retourne aux chamanes, nettoie et élève les niveaux de conscience.
J’ai le désir de reprendre la plante, mais j’hésite car j’ai la crainte de vomir encore ! J’ai envie d’aller plus loin. Une impatience me saisit et je demande à en reprendre. Le goût de l’Ayahuasca est plus fort, je suis moins sereine que pour la première prise. Il y a beaucoup de mouvement, d’agitation dans la salle, des intrusions de lumière lorsque la porte s’ouvre, ect. Je ressens un frôlement le long de mes genoux : y a-t-il un ou deux boas qui montent autour de moi, en moi ? Je le sens, je le vois, transparent, jaune, rouge, s’enrouler et monter ; mais une nausée me gêne et fait refluer ce boa, "la Mère". Je vois la préparation de la plante, comment elle a été coupée, battue, cuite pour pouvoir être prise ; je lutte entre mon désir de m’abandonner et celui de vomir. J. vient auprès de mes voisines, elles sortent de la salle, puis il touche ma tête et je vomis enfin, je me libère de cette résistance, je fusionne avec le Boa, la Mère. Je la reconnais, depuis toujours elle m’accompagne. Elle m’enseigne, m’explique bien des choses de mon chemin, de ma peinture... Elle emplit tout le néant, je baigne dans ce noir lumineux, je repose dans ses bras qui n’en sont pourtant pas, elle n’est que bienveillance, qu’amour. Elle me berce. Je perçois qu’elle (moi ?) aime les Ikaros, le son du Chapacas, qui lui donnent de la vie, de l’amour, de la puissance, dons qu’elle fait circuler en cercle sur toute l’assemblée. Elle est le chant, nous sommes le chant, nous sommes l’extase. Dans le chant ma colonne vertébrale ondule ; je suis le boa, immense, souple, transparent et ces ondulations à mes imperceptibles mouvements respiratoires sont comme un massage sensoriel, énergétique, sensuel. Mon souffle est profond. Mes mains dansent le chant. Chaque fois que j’entends la " Mère" désirer que le chant reprenne J. ou R. se remettent à chanter et vivifient sa présence en moi. C’est merveilleux, magique ; je remercie l’Ayahuasca de ce qu’elle me donne, me transmet. De cette communion avec l’invisible, le Mystère, qui me guide depuis toujours.
Je perçois l’importance des chants, des sons qui activent la conscience de l’alliance entre nous et le vivant, la compassion. Je suis consciente du groupe et de ses émanations, des chamanes dont je comprends le travail ; j’en perçois l’énergie lumineuse, J. éveilleur, activateur, R. apaisante, et puis les phases de silence où l’extase emplit le grand boa que je suis. A un moment j’ai ressenti l’impérieux désir d’accompagner le chant et malgré la consigne je l’ai fait en un faible murmure. Puis j’ai commencé à bailler en sentant ma gueule de boa immense dans ces baillements : j’aime l’ampleur de mon souffle ! Peu à peu je reviens dans notre réalité, à mon état de conscience habituel.
La session s’est terminée en douceur et nous avons chacun rejoint notre camp pour trois jours de silence, de retraite et de diète voire de jeune, visités deux fois par jour par J. ou R. qui répondent aux questions, donnent des plantes adaptées à chacun, de l’eau et un bol de riz complet le soir. Nous pouvons nous laver sur place sans produit parfumé, sans dentifrice, et nous évitons de sortir, le soleil, la pluie, le regard des autres risquant de provoquer des désordres dans nos corps énergétiques totalement ouverts.

19 juillet

Ce premier matin après la session je suis encore dans l’énergie de l’Ayahuasca et le bruissement du vent dans les feuillages des arbres me semble être celui du Chapaca.
Le temps s’écoule entre introspection, rêve, écriture ; entre ma tente et mon hamac ; je suis. Vers la fin du jour je sens de la tristesse en moi. Et j’ai choisi de jeûner ce jour.

20 juillet

J’ai fait 4 rêves cette nuit, un mauvais, angoissant, deux étranges et un agréable de nourriture, mais tous mettant en jeu des hommes dont mon père et mon petit frère. Je me suis réveillée avec le désir de rentrer chez moi, de retrouver la joie de mon quotidien.
Je me sens vide. Cette sensation s’estompe au cours de la matinée, mais même si l’espace étroit de ma tente m’étouffe, je n’ai pas la force de sortir pour réaliser mon aspiration à marcher les pieds nus dans l’herbe humide (il a plu).
J. et R. sont passés me voir et j’ai eu droit à une plante qui travaille sur l’émotionnel (Rosa sacha), pas très bonne à avaler mais sans nausées. J’ai parlé de la problématique des suicides concernant les cadets de ma lignée paternelle. R. a chanté pour m’apaiser et m’a purifié avec la fumée d’un mapacho. Je me suis sentie à nouveau en paix et moins fatiguée. J’ai à nouveau rêvé de nourriture. J’ai faim ; je vais bien. J. est repassé me voir et m’a fait boire du jus de tabac ; j’ai pas envie, je bois, je vomis et à nouveau je me sens mal et faible. Je dors encore puis R. passe me voir sans me donner ni eau, ni nourriture ; je crois qu’elle ne m’en donnera pas et je suis très frustrée, et en même temps dans l’acceptation ; mais deux heures plus tard elle me porte de l’eau et un bol de riz. J’attends que le riz refroidisse. Comme j’ai faim ! Enfin je prends une première bouchée, comme avec crainte ; je mâche longtemps : le déguster, m’en imprégner, le remercier... Je n’ai pas fini mon bol, mais j’ai mâché longtemps, jusqu’à la tombée de la nuit.

21 juillet

J’ai encore beaucoup rêvé ; des rêves de purification, de bonbons, de mes chevaux. J’ai la sensation d’avoir beaucoup dormi et mes premières pensées sont pour mon lieu de vie dont me manquent le ciel bleu, les cigales, la rivière, le silence de la nuit... Moins faible qu’hier, je fais une toilette de chat ; j’espère que je n’aurai pas de potion à boire aujourd’hui !
Je perçois en moi un changement, un adoucissement. Je suis passé de l’état de caillou anguleux à celui de galet poli, mon coeur bat moins sourdement, plus clair.
J. me propose encore de prendre la Rosasacha, et me permet de refuser le jus de tabac. Ouf !
Je me sens bien, et j’ai le sentiment de ne pas avoir besoin ou envie de reprendre l’Ayahuasca. Je suis pacifiée, sans question, sereine. Sans ce dégoût de l’humanité qui parfois m’étreint et me fait mal.
Vers 17h coupure de la diète avec le miracle gustatif d’une cuillère d’aïl et d’oignons agrémentés de sel, de poivre et de citron. Un véritable délice et j’ai même la permission d’en prendre une seconde cuillère. Et en fin de soirée un bouillon de légume. La douche, le retour aux autres, c’est demain !

22 juillet

Je me réveille la tête lourde comme si j’avais fait la bringue, faible encore et épurée. Douchée, restaurée, je démonte ma tente, puis je pars retrouver le groupe.
Chacun partage son expérience de la session et de la retraite. J. offre quelques commentaires.
Ce soir je reprendrai l’Ayahuasca, même si elle m’a comblée, même si je n’ai toujours rien à demander.

 - 18 h : Bain de plantes.

 - 21 h : Nous sommes tous installés aux même places sauf moi et mes deux voisines de la dernière fois, car J. nous a demandé de nous séparer. L’émoi qui était mien cet après midi à retracer mon chemin a fait place au calme ; je n’ai même pas peur de vomir. Cette fois-ci je suis la troisième à prendre l’Ayahuasca. J’ai frissonné, fumé trois bouffées de mapacho et je n’ai plus senti le goût de la plante. J’ai senti mon corps grandir, s’étirer vers le ciel, devenir un immense pilier. Je n’ai plus aucun contrôle sur mon corps : je ne peux pas bouger, même pas un doigt, un cil. Pilier maintenu droit et ferme par un bain de béatitude, comme un ciment autour de son tiers inférieur, extase totale. Au dessus de ce pilier, une voûte de pierres ou d’ardoises, en rosace. Et de lui, de moi, du tiers central jaillit une fontaine de lumière, d’amour, de compassion, que je dirige vers J. et R. Le tiers supérieur est relié au Tout : des symboles et leurs messages personnels... Je perçois tout ce qui se passe pour les autres, souffrances, démons, agitations, chimères, soupirs, changement de température, peurs, et le combat des chamanes pour réguler tout cela ; des messages pour l’un des participants.
L’ordre cosmique m’est apparu, atomes, vision de tout le vivant de l’univers. L’existence où chaque chose est à sa place. L’incommensurable intelligence de la Vie, son sens juste, au-delà des apparences, son enseignement patient, son immense amour. Je suis restée ainsi toute la session, au coeur de la Source, mystique au sein du mystère, immobile dans ma posture durant six heures, décorporée, seulement dans ma nature divine. Extase mystique dont Rosa m’a rappelée pour le rituel de guérison.
Jacques a dû venir me prendre la main pour me conduire jusqu’à elle ; j’étais étonnée car je n’avais besoin de rien, totalement harmonisée. J’ai marché avec le sentiment de léviter. Je suis revenue doucement à mon corps lavé de toute tension, relaxé malgré sa parfaite et longue immobilité.

23 juillet

Il m’a fallu des heures pour me réapproprier mon enveloppe charnelle ; je me suis douchée en douceur, j’ai observé les hirondelles. Je sens mon âme revitalisée, pacifiée, éclairée. L’ivresse est toujours là.
J’ai passé un nouveau pacte avec la Vie.
J’ai touché mon âme mystique, ma vérité profonde, j’ai mis le chemin sous mes pieds.
Nous sommes allés au bord de l’océan, j’ai ramassé des graines d’algues.
L’après midi une dernière réunion du groupe pour partager les ressentis ; je n’ai rien d’autre à dire que cette découverte de mon être mystique, de l’essence de l’amour en moi.
Je dis au revoir et je me rend à la gare. Ma nuit dans le train a été une continuité du séminaire. J’ai rêvé une session d’Ayahuasca et des Ikaros.

24 juillet

A nouveau, de retour chez moi, je rêve d’une session. Je suis en post diète pour que continuent les effets bénéfiques du séminaire, tout en reprenant le cours de mon existence, transformée... Avec le projet de partir en Amazonie pour continuer d’explorer cette pratique et moi-même au travers d’elle.

Dans cet amour païen du Vivant je me savais chez moi. Avec cette médecine, la vision élargie et sans jugement qu’elle me permettait, je sentais que je pouvais défaire des connexions et en créer de nouvelles, meilleures.
Je pense que le chamanisme est un état d’être, qu’il me laisse responsable de mes blessures, de mes questionnements, libre de mon cheminement et de mes guérisons, un voyage au coeur de Soi où tout se révèle dans le langage qui m’est propre, un langage universel, symbolique et sacré.
Après ce séminaire mon mode de vie a été totalement transformé et je ne pouvais imaginer les merveilleuses conséquences que cela allait entraîner dans les années à venir, au fur et à mesure de l’initiation que j’allais recevoir au Pérou, au plus profond de mon être et de mon chemin.

Véronique BUSSIÉ

 

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