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Le chien et soi
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 Article publié le 24 juillet 2016.

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 Le maître, maintenant, s’est lui aussi familiarisé avec la compagnie de son animal domestique. L’attachement est donc devenu mutuel. Le regard de l’homme, du responsable, bienveillant depuis le début s’est considérablement accru pour devenir observateur.
 Ce sont toutes les facettes ou presque du canidé qui passe au tamis de ce regard : sa manière d’attendre ou quémander de la nourriture, sa manière de la broyer et de l’ingérer, ses remerciements silencieux marqués par le balayage latéral de sa queue ou la brillance de ses yeux ... toutes ses manifestations inhérentes au comportement et à la gratitude sont les traits singuliers du canidé, des traits mémorisés par son maître. Puis, l’initiative animale soudainement surgit, avec la folle envie de jouer. Des grognements avant-coureurs, des allées et venues sans raison apparente, des aboiements inattendus ... le moment ludique, le moment du jeu est exprimé par l’animal dont les crocs molestent avec un plaisir exhibitionniste un vieux coussin, devant les yeux surpris du maître. La complicité recherchée ne tarde pas à se concrétiser à travers une promenade en forêt où le chien se dépense sans compter, sollicitant son maître pour ce défoulement sans limite. Le bâton en bois sera l’intermédiaire entre les différences physiologiques de l’homme et de l’animal, ce dernier étant beaucoup plus rapide. Les quatre pattes foulent alors le sol à la vitesse maximale, sur un sentier ou chemin feuillu afin d’exprimer sa joie, son envie de jouer, et plus subtilement sa fidélité. Le maître ne peut qu’adhérer à cet élan, l’enthousiasme étant par nature contagieux.
 Au retour, c’est le calme qui prévaut, avec la sensation d’une saine fatigue, une fatigue ressentie des deux côtés. Le chien est désormais allongé de tout son long sur les flancs, dans une quiétude apaisée. Le maître, lui, fait de même, assis dans son fauteuil. Plus que de la connivence, c’est un effet de miroir.
 Le jour suivant, le chien affiche un comportement beaucoup moins vigoureux que d’habitude. Une observation rapide suffit à persuader le maître, instinctivement, de confier l’animal à un professionnel. La présence de l’accompagnateur est d’autant plus appréciée qu’elle facilite le déroulement des soins, l’animal étant tout à fait docile. Quelques minutes plus tard, le chien va mieux, son regard a retrouvé, déjà, une partie de sa tonicité.
 Un certain mimétisme se crée entre l’homme et l’animal. En somme, le chien, c’est moi.

 

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