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Goruriennes (Patrick Cintas)
Aux charlatans du Droit et des Textes Sacrés

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 Article publié le 27 mars 2016.

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Extrait de [GorUr, le gorille urinant...]


Qu’est-ce que je savais de ces citoyens qui n’avaient pas d’papiers ? On les descendait des plateformes de la Grande Production pour les utiliser dans les Incinérateurs où disparaissaient nos ordures et nos cadavres. On savait rien, nous. On s’levait l’matin et on allait au boulot ou à l’hôpital. On avait toujours rendez-vous et on les voyait, enchaînés dans le Passage des Tristes. Ils attendaient l’express de Shanghai. On enviait le voyage, mais pas la destination. Un ascenseur magnétique les montait jusqu’aux plateformes. On n’en savait pas plus. « Ils » donnaient une statuette d’Hermès à la famille du défunt, avec en prime un sac à fermeture Zip pour le prochain. On en avait plein, des statuettes d’Hermès, à la maison. Le sac Zip était suspendu dans la garde-robe, à l’abri de la poussière et de ce qu’un gosse dans mon genre pouvait imaginer en faire rien que pour s’amuser. La poubelle, on la sortait tous les jours et elle nous revenait comme elle était partie : vide, mais propre. C’était ça, l’enfance : on jetait l’argent, les ordures et les morts. On n’avait pas vraiment le temps d’aimer. Alors forcément, on culpabilisait et les cohéritiers finissaient toujours par en profiter. Moi-même, j’ai balancé quelqu’un par la fenêtre qui était ouverte chez le notaire, mais j’me souviens pas bien qui c’était : première incarcération, tellement violente qu’il a fallu me sortir de là au chalumeau. Tandis que BOB, il avait pas eu d’enfance, ce que je comprenais vu qu’il était en partie androïde. Pour être plus exact, il était reconstruit sur de bonnes bases. Ce qui ne lui avait pas évité des ennuis avec la justice. Là, les bases sont mauvaises. De l’arbitraire pur construit sur des considérations morales appliquées sans distinction de personne à tout le genre humain, y compris aux produits de l’industrie cybernétique. Les animaux ne sont pas jugés. On juge leurs propriétaires ou à défaut ceux que les faits assimilent à des propriétaires. Le problème, c’est que nous, société scientifique, on continue de se laisser juger par des crétins qui ne valent pas mieux que les religieux de tous poils. D’un côté, on honore le genre humain en construisant du solide et même de l’inébranlable et de l’autre, on se livre aux charlatans du Droit et des Textes Sacrés, ouvrant la porte à la médisance et à l’erreur. On est mal parti pour faire du neuf avec du vieux. Ah ! Je les hais, tiens !

 

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