Nous ne vieillissons pas aussi bien que nos maisons
Il faut dire qu’elles n’ont pas d’âge
Leur bois accepte nos peintures
et la pierre semble renaître dans le mortier
Même les fleurs se plaisent dans ces corbeilles
Le carreau brille des feux de la rue
Les ors d’une poignée de porte rutilent
à la surface revisitée de ses planches disjointes
Le temps a rajeuni ces paysages d’une autre époque
et nous y traînons nos douleurs articulaires
montant ou descendant quand le soleil
joue avec l’eau de nos bains sulfureux
Il faudra un enfant à ces belles vieilleries
pour qu’elles vieillissent sans perdre leur beauté
mais de quoi aurons-nous l’air
si nous l’avons perdue nous-mêmes
Difficile de trouver l’enfant de cette poésie
et je ne parle pas de le concevoir
Nos maisons nous parlent d’un autre temps
et non pas de ce qu’elles vivront encore sans nous