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Les morts ont la vie dure
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 Article publié le 26 février 2017.

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J’aime pas avoir des visions. Et pourtant c’est ce que j’ai. J’en fais pas une maladie, mais ça me rend pas la vie facile. Par exemple, j’ai jamais eu de femme. Je veux dire : une femme à moi, comme en ont les autres. J’aurais même eu des enfants. Avec au moins une fille pour égayer mes vieux jours. Y a rien comme une fille pour vous aider à supporter les misères du corps quand on en peut plus. J’ai vu comment ça s’est passé pour mon père. Il avait pas de filles. Il avait que moi. Et j’ai pas su faire. Dire qu’y en a qui sont fait pour vivre heureux…

Vous l’avez compris, mon existence est un tissu de malheurs. Pas des gros, genre guerre qu’il faut faire parce que c’est obligatoire sinon on est fusillé. Un chapelet de petites merdes qui n’en finissent pas de me pourrir la vie. Plus une grosse, j’avoue. Je me suis retrouvé seul à la mort de mon père. Une fois qu’il a été sous terre, je me suis rendu compte que j’avais personne. Et pas un fifrelin pour m’en payer. J’ai dû voler. Et dès le premier sac, je me fais piquer la main dedans. Et une fois dans le trou, on me la met. J’en suis sorti avec une haine pour le genre humain. J’aurais pu haïr Dieu et ses saints. Et bien non. J’étais pas assez traumatisé pour m’en prendre à des superstitions.

Au bout d’une éternité, on m’a jugé apte à reprendre ma liberté, mais sous condition. Je me suis retrouvé dans une forêt avec une hache dans la main et de quoi boire de l’autre. Et j’étais logé chez l’habitant. Nourri par une femme qui n’était pas la mienne et attendri par des gosses qui étaient les siens. Comme elle était veuve, j’ai pas eu affaire à leur père. Il habitait dans une tombe avec des parents à lui. Pas une grande propriété, mais avec un enclos en fer forgé et une grosse pierre couverte d’inscriptions avec des lichens et des insectes agités. J’y accompagnais Lucie. C’était son nom. Je dis c’était parce qu’elle n’est plus là pour dire le contraire. Vous allez voir comment.

Avant de croupir en taule, j’avais l’esprit plutôt cartésien. Je doutais sans tomber dans le scepticisme. Du coup, j’étais comme on dit pragmatique, quitte à revenir sur mes décisions. Y avait pas plus modeste que moi quand je finissais, presque toujours, par avoir tort. C’est en prison que je me suis mis à avoir des certitudes. Et je les expliquais pas. C’était comme ça et puis c’est tout. J’aurais cru en Jésus ou en Allah si mon cerveau me l’avait conseillé. C’est comme ça qu’on devient parano. Et comme j’avais l’anus en sang et les seins douloureux, je me suis mis à me soulager avec les substances qu’on me donnait en échange. Je suis devenu un camé de la pire espèce. J’étais tellement pourri qu’un mollah s’était mis en tête de me convertir.

« Tu veux dire que si je me converti, doutai-je car j’étais pas encore tout à fait naze, je pourrais plus jamais me déconvertir ? C’est ça que tu dis, Mollah ?

— Je le dis pour ton bien, me répond-il. Mais si tu te convertis pas, tu iras en Enfer dès que tu seras mort.

— Et si l’Enfer n’existe pas… ?

— Il existe ! Dieu existe ! Tout le monde existe. C’est pour ça que l’Enfer existe. Sinon on serait tous au Paradis. Et où est-ce qu’on est, mec ?

— En taule… »

Je sais pas pourquoi je me souviens. Ça me fait pas du bien. Et dans le temps que je vous parle, que j’étais bucheron, y avait cette sacrée tombe et les gosses qui dansaient dessus pour faire crier leur mère. Je voyais ça à travers le brouillard. Et il m’en fallait beaucoup pour que je voye plus rien. Heureusement pour tous, j’habitais pas chez elle. On m’avait fait une place dans une annexe de la mairie. Un plumard, une armoire en fer, une chaise et une fenêtre. J’avais pas de miroir. Je me rase plus. J’ai l’air d’un terroriste. Et pourtant j’en suis pas un. Mais on en parle des fois. Et ça me fout en rogne. J’ai jamais aimé qu’on se foute de moi. Même que quand j’étais môme, j’ai failli tuer mon père. Je sais pas si vous en avez entendu parler… C’était y a bien cinquante ans. Ce gosse qui avait faussé une échelle… C’était moi.

Donc je fréquentais d’assez près la vieille Lucie. Elle était pas si vieille que ça, mais elle les faisait, croyez-moi. J’étais pas non plus très beau à voir. Propre sur moi, sale en dedans à cause que le passé s’efface pas avec une éponge, et dans le genre bas de gamme dans la vitrine de l’amour. Rien pour plaire. Oh elle disait pas qu’elle m’aimait. Elle me détestait pas non plus. J’amusais les gosses. Je bossais. Je buvais modérément et si j’avais dépassé la dose, j’allais me faire voir ailleurs. Pas l’idéal, je reconnais, mais pas écœurant non plus. En plus, je gagnais assez de pognon pour pas mendier. Et surtout, j’avais plus aucune raison de tuer pour voler. La taule m’avait changé à ce point.

Quand on a connu le bonheur et qu’on l’a perdu, on le retrouve toujours avec joie. Et si on le retrouve pas, on le poursuit parce qu’on sait ce que ça coûte de l’avoir perdu. Moi, j’avais pas pris ce chemin semé de pétales de rose et de poudre de perlimpinpin. J’avais commencé dans la merde, j’en avais pris l’habitude et par conséquent j’avais appris à me le torcher pour que ça sente pas trop mauvais. Y a rien comme de puer du cul quand on fréquente. Et c’est pas avec du parfum qu’on redevient un homme, mais avec une savonnette. Je pouvais m’en payer sans rien voler. Et je me tenais propre. Pas de sang sur les murs.

Tout allait pour le mieux dans le pire des mondes. Que demander de plus à la république en danger ? On avait même dans l’idée de se marier. On en parlait pas trop parce que les enfants se taisaient quand on approchait le sujet. Les épines, il faut les arracher avec douceur, sinon ça saigne et des fois on provoque des hémorragies dans la tête des enfants. Or, on allait pas attendre qu’ils soient assez grands pour arrêter de nous emmerder. On avait envie de se donner à fond aux tâches conjugales avant d’être vieux et incapables de se souvenir comment on fait. On en était là…

…quand ce maudit Choulas s’est jeté comme un cheveu dans notre soupe. J’avais pas vu arriver. Forcément, quand je suce ma cuillère, je regarde dedans. Et pendant ce temps, Lucie se laissait compter fleurette. Vu comme elle est moche, Choulas, qui était plutôt bien fait de sa personne, y voyait pas autre chose. Faut pas charrier. Il cherchait une situation. Et il avait trouvé la mienne.

Il était arrivé en plein hiver. On avait de la neige jusqu’aux narines. Et qui c’est qui pelletait devant la maison ? Pas les enfants qui allaient à l’école et qui pouvaient pas sortir de la maison si je pelletais pas pour qu’ils reçoivent gratos les enseignements de la république. Je sais pas en quoi ils étaient bons, mais comme l’éducation est obligatoire en plus d’être à l’œil, ils allaient s’instruire. Donc, je me levais tôt le matin pour creuser dans la neige. Ça se terminait pour moi dans une congère que le chasse-neige municipal élevait chaque matin juste devant la maison. Alors j’arrivais par les toits de mon annexe et, après avoir sauté dans la neige, je pelletais comme un forçat. Et ce matin-là, je pelletais pas plus qu’un autre jour quand un grand type en doudoune orange est descendu du chasse-neige pour se poster derrière le portail. Visiblement, il attendait que je lui ouvre. La couleur de sa doudoune m’inspirait pas. Orange fluo. Et en plus il avait des après-skis qui clignotaient. Je me suis dépêché de pelleter. Il me parlait, mais je comprenais pas ce qu’il me disait. C’était peut-être un étranger. Ces gens là ont beau se faire entendre, on ne les comprend pas. Et qu’est-ce que je finis par comprendre ?...

…qu’il sortait de taule et qu’il venait prendre son petit-déjeuner !

« Tu serais pas Gagnon le Perdant ? » me dit-il en riant.

Lui-même… Juste à ce moment-là, Lucie allume le perron pour voir si j’ai fini de pelleter parce que les gosses s’impatientent. C’est pas qu’ils adorent l’école, mais ils trouvent toujours le moyen de s’y amuser plus qu’à la maison. Et dans la lumière qui se répand, je reconnais pas ce type. Jamais vu. J’en mettrais ma main au feu. Ce qui me ferait un bien fou parce que j’ai les doigts gelés.

« On se connaît pas, me dit-il, mais on m’a dit que t’étais là… je suis Barthélémy Choulas. T’as jamais entendu parler de moi parce que j’ai pas mérité d’aller en taule… »

Un plaisant. J’achève ma tranchée dans un dernier souffle. Je peux à peine respirer quand je consens à lui serrer la main. Il faut que je déchausse la mienne parce que la sienne l’est déjà. Il a tout prévu. Et il a besoin d’un café bien chaud. Avec une tartine bien beurrée si c’est possible. Lucie est dans mon dos en train de baver.

« Je t’en ai pas parlé parce que ça te regarde pas, glousse-t-elle, mais ce monsieur va habiter chez nous. »

Je dois faire une drôle de tête parce qu’elle explique aussitôt :

« Il a pas fait grand-chose à côté de toi, alors ils ont décidé qu’il pouvait habiter avec nous. Tu comprends ? »

Elle a l’habitude que je comprenne pas, c’est pour ça qu’elle m’explique. Et Choulas attend courtoisement qu’elle ait fini de me faire la leçon de la gravité de mes faits comparée au peu de chose que représente le motif d’incarcération de cet intrus. Je fais signe que j’ai compris. Et j’élargis la tranchée à toute vitesse, parce que ce mec est bâti comme un Hercule. Lucie est tellement chaude qu’on revient sur le gravier de l’allée. Ça crisse sous nos pieds.

Je suis pas entré. J’avais déjà déjeuné. Je suis retourné dans mon annexe pour aller chercher ma hache. J’en avais pas besoin mais elle pouvait servir. C’était comme si le monde venait de me dire que je pouvais sortir pour aller faire ce que je voulais, sauf épouser Lucie. Y a des jours comme ça où la lucidité l’emporte sur la réalité.

La neige avait cessé de nous tomber dessus et particulièrement sur mes épaules que j’avais plutôt basses depuis ce matin. J’ai frappé à la porte de Lucie. Ça sentait le ragoût de cochon aux carottes avec de l’oignon et du thym. Les gosses n’aiment pas ça parce qu’ils ont l’esprit pourri par la publicité et les discours politiques. Choulas était à table. Pas à ma place. Il aurait pas osé. Lucie arrivait avec la gamelle fumante. J’ai bandé aussitôt qu’elle a mis la louche dedans. Chaque chose en son temps.

« Je vais passer l’hiver ici, dit Choulas en mâchant une patate. Et si je m’y plais, je m’installe dès le printemps ! »

Les gosses ont hurlé de joie. Ce type savait y faire. Je caressais la cheville de Lucie avec mes orteils. Je me déchaussais toujours sous la table. J’avais pris des habitudes dans la perspective du bonheur à venir. Je me rendais compte maintenant à quel point les visions peuvent nous rendre malade. Choulas me regardait boire. Il comptait là-dessus pour que je m’endorme et que je lui laisse ainsi le champ libre pour me briser le cœur et ce que j’avais dedans. Je devais commencer à le voir comme il n’était déjà plus. Ça se passe toujours comme ça. L’ennemi se métamorphose. Il va ressembler à la vision. Et je vous assure qu’il était pas beau. Et que je voyais avec précision tout ce que je pouvais en faire si Dieu me prêtait vie. Voilà où j’en étais de ma vision quand Lucie, qui n’aime pas que je visionne, m’a envoyé son coude dans l’os du bras. La douleur m’a réveillé. Il avait raison, Choulas. J’avais fini par m’endormir. Et elle me réveillait pour que j’entende ce qu’elle avait à dire :

« Tu ferais bien de te tenir devant ce monsieur…

— Oh… monsieur… N’exagérons rien… minaudait Choulas en se grattant le bide.

— Mais si ! Mais si ! Je sais ce que je dis. Et en plus c’est le moment ! »

Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? J’étais complètement réveillé. La langue pâteuse, mais les yeux ouverts. Et je m’étais remis à bander. Et pas grâce à la cheville de Lucie qui m’en privait maintenant pour que je me tienne bien. Ah j’aurais éjaculé dans mon assiette si y avait pas eu un témoin pour m’enfoncer à mon prochain procès. Je me suis contenté de finir la bouteille sans partager. Lucie était en train de gueuler après les enfants. Je les avais mis en retard avec mes impolitesses. Madame recevait.

Les enfants partis, on avait tout l’après-midi devant nous. À quoi y servait Choulas ? Il l’avait pas encore dit. Je me doutais qu’il avait des diplômes. Et pas glané en taule comme mon brevet de saucisses. Non seulement il était beau comme un Dieu, ce qui n’avait pas échappé à l’esprit d’analyse de Lucie, mais il parlait bien. Et de choses qu’on savait même pas que ça existait. Lucie ouvrait de grands yeux parce qu’elle avait envie d’apprendre en attendant d’ouvrir autre chose. Du classique jusque-là. Et même du déjà vu. Ça me fatiguait d’avance.

Pendant que ça devenait de plus en plus difficile à comprendre de quoi il s’agissait, j’ai eu encore une vision. Le cadavre de Choulas contre le cul de Lucie. J’avais pas le choix. Et un grand diable à la queue rouge me conseillait de bien vérifier que je laissais pas de traces. Depuis que la science s’est mise au service de la justice, on se complique tellement les visions qu’on en vient à se réveiller en sueur. L’œil à demi ouvert, je les voyais rire sans se moquer de mon ignorance. Et je savais que si je faisais rien pour m’instruire, je finirais par tuer. Et cette fois sans intention de voler. Je les tuerais tous les deux. Et après ?

Il ne me restait plus qu’à retourner à l’école, sachant que le temps qu’il me faudrait pour en savoir autant que Choulas ferait de Lucie, en plus de la mocheté qu’elle était, une vieille sans ambitions érotiques. Et je deviendrais pas professeur. J’ai déjà du mal à comprendre comment une hache peut couper sans changer de forme. J’exagère mon ignorance, mais c’est juste pour que vous compreniez. Je sais bien que l’acier est tranchant. Et que le bois est fait pour être tranché. Ah ce que j’avais envie d’en parler ! Et c’était le premier jour de mon déclin définitif.

Finalement, on est allé se coucher. Je me doutais que Lucie n’allait pas laisser passer l’occasion de se la faire mettre par un Apollon. Et en plus il était presque innocent. Alors que j’avais la chance de profiter de la liberté après avoir commis un crime atroce. J’avais pas parlé de mes visons au procès. J’en avais même pas informé mon avocat. C’était mon secret. Et puis je savais pas si c’était aggravant ou pire. Des fois, on croit aller en prison pour bénéficier d’une bonne conduite et on se retrouve en HP sans possibilité de simuler la guérison. J’en ai connu. Je l’avais échappé belle, Lucie avait raison. Mais je lui avais peut-être trop parlé de moi et de mes petits défauts intérieurs. J’aurais pas aimé que Choulas en sache autant qu’elle. Ni même rien du tout. Ça me rendait fou, cette idée. J’avais peur de plus pouvoir tromper personne.

Et ben le lendemain matin, quand je suis arrivé à la maison de Lucie pour pelleter la neige, il neigeait plus et la route était nette comme s’il avait jamais neigé. Comme j’ai des visions, je me suis dit qu’on était au printemps et que j’avais passé l’hiver à me raconter des histoires. Pas du tout ! C’était bien le lendemain de l’arrivée de Barthélémy Choulas. C’était l’hiver. La température avait monté d’un coup à cause d’une explosion atomique. Et Lucie était morte et en sang dans son lit.

Choulas avait pris la poudre d’escampette. Le gendarme qui me mettait au courant me disait que Choulas s’était échappé de l’hôpital où il purgeait sa peine après avoir assassiné ses parents dans un incendie. J’en tremblais. Le corps de Lucie passa devant nous. J’ai pas eu le temps de voir si elle grimaçait ou pas. Des fois, et même souvent, la mort est douloureuse, même si ça saigne pas. Ils l’ont enfournée dans une ambulance et la route s’est vidée en moins d’une minute. Le gendarme avait soif. Son collègue aussi. On est entré dans la maison pour se soutenir le moral. Les enfants étaient déjà à l’école.

Barthélémy Choulas, j’en ai plus entendu parler. On parle pas longtemps des fous. Forcément, on leur fait pas de procès. On parlerait pas de moi si j’avais évoqué mes visions. Et maintenant que Lucie était morte, seul Choulas, dans l’hypothèse où elle l’en avait informé, pouvait témoigner contre moi et provoquer mon enfermement dans une cellule voisine de la sienne. J’aurais pas aimé ça. Mais comment savoir si Choulas savait ?

« Vous pensez le choper ? demandai-je aux gendarmes qui sifflaient dans leurs verres.

— On s’en fout… On le descendra avant. Vous pouvez en être sûr.

— Il est armé ?

— On s’en fout… On en a marre de payer des impôts pour nourrir des psychiatres.

— Il parlera pas alors… ?

— On lui en laissera pas le temps. Gandis que vous voyez là… »

Le gendarme qui avait pris la parole désigna son collègue en élevant son verre. Celui-ci avait l’air effondré. Il était prêt à craquer. Il buvait pas.

« Gendis avait prévu d’épouser Lucie, continua le gendarme qui expliquait le fin mot de l’histoire. Alors vous pensez s’il va épargner Choulas si jamais on lui met la main dessus !

— Pour sûr ! » fit vivement Gandis.

 

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