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La calbombe céladone de Patrick CINTAS
La barbarie des uns justifie celle des autres

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 Article publié le 29 novembre 2015.

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La barbarie des uns justifie celle des autres. L’État français a décidé de l’appliquer à ses ennemis lointains et à ceux qui les servent au sein même de la société française. Du coup, la France consent à violer les droits de l’homme « si elle le juge nécessaire ». Cette acceptation, de la part des plus hauts responsables, est une ignominie.

D’un côté, l’ajout de la force de frappe française est quantité négligeable. Les interventions de l’aviation militaire française sont symboliques. Elles ne peuvent en aucun cas faire pencher la balance du « bon côté ». De plus, le projet d’alliance avec l’ennemi d’hier est incompatible avec les objectifs des véritables maîtres d’œuvre de l’offensive. Mais cette attitude barbare répond à la fois au désir de vengeance et à l’intention de rejeter au second plan, voire dans l’ombre, les difficultés de la France à s’intégrer dans le monde moderne, car c’est effectivement un « vieux pays ».

Ici, le coup d’état du parti socialiste, rendu possible par une constitution « coup d’état permanent » — qu’ils envisagent d’ailleurs de compléter dans ce sens, contraint ses opposants de droite et de gauche à plier le genou pour ne pas être considérés comme des « indésirables ».

La barbarie confine au racisme et à la xénophobie. Le colonialisme est hélas d’inspiration socialiste. François Hollande s’est placé sous le signe de Jules Ferry et Manuel Valls sous celui de Georges Clémenceau. Cet appel au passé impérialiste et colonial n’est pas de bon augure. Nous le savions. Mais que vaut le pétainisme zombie d’un Sarkozy ou le fascisme sous-jacent d’une Le Pen ?

Alors sur qui compter, au quotidien ? Sachant que l’ensemble des employés de l’État et des territoires est soumis à un devoir de réserve augmenté par l’ « urgence », ce n’est pas de ce côté qu’il faudra chercher des solutions aux poisons secrétés par la politique. Il ne nous restera plus qu’à philosopher. Avec prudence toutefois, car le musèlement aura deux faces : celle des « barbares », qui assassinent les gens sans défense, et celle des chiens de garde qui se chargent de réduire l’opposition pacifiste au silence. Certes, elle ne sera pas condamnée au meurtre ni au confinement, mais tous les moyens de communication lui seront confisqués en cas d’analyse trop critique, trop vraie.

Philosopher, ce n’est pas apprendre à mourir. Il s’agit alors d’échapper aux statuts de salaud et de pédant. Rappelons que le salaud construit sa « pensée » dans le but de justifier ses actes. Le pédant, au contraire, agit en fonction d’une pensée qui, le plus souvent, ne lui appartient pas. Ces deux plans de la bêtise humaine sont réciproquement illustrés par les politiciens et les religieux. Certes, pas tous les politiciens ni tous les religieux, mais le danger vient de là. De nulle autre part.

L’avantage de ne pas croire à la barbarie, sentiment qui vous jette dans un camp ou dans l’autre pour en servir les projets, c’est qu’il nous est alors loisible de mesurer la bêtise des uns et des autres. Le spectacle des islamistes détruisant des objets historiques ne vaut pas mieux que celui qui consiste à tenter de réunir les esprits sous un drapeau qui non seulement n’a aucun sens, mais est surtout marqué par l’injustice des guerres civiles et coloniales.

Ceci expliquant cela, et pour répondre à des tentatives de stigmatisation nationaliste, je n’ai pas pavoisé le site de la RALM. Je l’ai, plus humainement, endeuillé. Et il le restera encore sans doute longtemps. On n’a pas fini de crever au nom de la barbarie.

Dans ce pays où les trois partis politiques principaux partagent jalousement les principes de populisme, de nationalisme et de conservatisme (pas trop loin de l’autoritarisme), l’activité intellectuelle et artistique est condamnée à la prudence. Je choisis donc d’exprimer la douleur et la douleur seule. Pour le reste, espérons que l’activité électorale ne trouvera pas ses limites. Mais ce n’est là qu’un espoir, car nous sommes condamnés à finalement établir ces bornes à ne pas dépasser sous peine de disparition.

Salaud, pédant ou rien. Voilà la seule trilogie proposée. Rien à voir avec l’infantile « liberté, égalité, fraternité ». Nous sommes « interpelés » sur la politique, la religion et le plaisir. Il n’est question de rien d’autre. Le fascisme est mort et bien mort, mais il est remplacé par une nouvelle adaptation de l’esprit de puissance. La cruauté, beau théâtre, aiguise ses couteaux. Et leur acier contemple la douleur en spécialiste de plus en plus… pointu.

Patrick Cintas.

 

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