Oui je me souviens du printemps
Comment peux-tu penser que j’ai oublié
oublié mes petites naïvetés de terrien
oublié le monument de mes passages
oublié le sang versé pour que je m’enracine à mon tour
oublié les batailles sur le terrain de la Justice
Que peut-on oublier encore
si l’été n’a pas donné de fruits
et si l’automne n’est que le nom de l’hiver
Oui je me souviens de toi
et des délices de l’aventure
de l’inconnue rencontrée alors
et de tes crises empruntées à la Littérature
Le printemps m’a nourri
car je suis né de l’hiver
et j’y retourne
As-tu oublié que j’ai chanté
avant même que l’été t’emporte
au large de mon imagination
Nulle inconnue alors
même nue et donnée d’avance
n’a remplacé ce que tu m’as volé
Quand je verrai l’hiver
le jour sera venu de me taire
Il n’y a pas de raison
de chanter dans la saison
des premiers temps de l’existence