|
Navigation | ||
[E-mail]
Article publié le 15 octobre 2015. oOo Il aime le brouillard de penser aux museaux humides des rongeurs facétieux de la langue. Ces frôlements d’iguanes rugueux et câlins comme une épingle rose. Il aime le brouillard de son fait en pensée comme on se prend en main penché sur sa machine-crabe cuite ou crue. Un jour ce sont des chaises mais non pas des chaises qu’il sent sous la main car un parfum de cuisses chaudes vient s’assoir sur ses genoux pensés juste à l’instant où le mot chaise se hasarde. Il pense alors au parc où il venait s’assoir enfant avec sa mère qui louait sa chaise auprès d’une chaisière qui avait des seins. Elle a des seins maman dit-il un jour dit-il encore sous ses doigts. Il aime les toucher les seins au bout d’la langue et son parfum de chaise monte comme un lac où l’épine dorsale des signes se montre. Et il demande à son brouillard-pensée : des signes je veux des signes des signes. Il émiette le pain rassis de son brouillard qu’il jette aux becs topaze des cygnes venus à sa Pensée-Léda.
Une/ Volition./ s’emparer dans l’eau de ses figures/ Le dispositif disparait en lui-même.
Robert Duncan |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |