Graines de beauté, toutes douces
Jamais
Au grand jamais dans le creux d’une seule main
Volent de creux en creux
Comble de jouissance
Jamais achevée
Jardinet
Dans la paume de tes mains
Jardin pour s’égarer
Corolles pulpeuses
Au plus fort de l’hiver, ne m’oublie pas,
Tendre foison
Beauté inachevée posée sur l’autel de nos vices à venir
Si peu
Une luxuriance s’impose
Doit tout à l’au-delà des hommes
Qui s’échinent
L’en-deçà des graines, pareil au vent d’Ouest,
Si sensible dans le grain de ta voix saline
Perceptible aussi dans le geste sûr qui court sur le grain de tes toiles marines
Celles-là, je les savoure deux fois
J’en connais la profondeur et la surface mimétique,
Et l’au-delà d’elles deux qui par elles, en elles, au-delà d’elles,
Même,
Bondit dans l’entre-là de leur mise réciproque
Démission des lignes, savants entrelacs
Forte présence de taches indistinctes
Soleils noirs
J’aime ta fièvre, orfèvre des arbres
Les pommes d’or tombent dans le puits
Personne ne songe à les en extraire
Dans le jardin des Hespérides,
Pas un seul cri
L’or fait mouche dans les yeux avides
Mais au métal nous préférons l’or du miel
D’autres butins attendent ceux qui animent la banque du miel
Une vie élargie qui essaime