Dans cet espace immense, au gigantisme dominant, omniscient, dans cet espace infini où la nuit et le silence sont probablement les deux seules données, les deux repères essentiels du plan, un plan parfois - parfois mais rarement - traversé par de la matière à la dérive, une matière qui ressemble à de la roche, une roche comme sortie de nulle part, un grand ensemble architectural aux nombreuses façades éclairées, une large structure aux panneaux de forme polygonale dont le tout constitue un cercle concentrique, un vaisseau spatial au diamètre d’autant plus étendu que des bras multiples en forme de cylindre s’écartent en de nombreux points à partir du centre ou du coeur est en train de progresser à vitesse constante - un rythme de croisière - vers une destination sans doute précise et que les pilotes de cette grande station mobile sont probablement les seuls à connaître. Le vaisseau progresse dans la nuit, son éclairage multilatéral - global pourrait-on dire - le transforme en une sorte de satellite lumineux à l’extrême, un peu à l’image d’un soleil incandescent, lui donne l’apparence d’un globe de cristal traversant l’obscurité comme un phare dans la nuit. Des trapèzes, des losanges, des cercles pleins à l’intérieur desquels des salles et des points névralgiques sont aménagés, et nous nous rapprochons un peu plus du coeur de l’appareil, un coeur qui devient parfaitement hermétique. Déjà, de loin, à une distance respectable qui en dit long sur la superficie du vaisseau, un vaisseau aux bras nombreux, symétriques et tentaculaires, il est possible de se conformer à la présence d’une mince, très mince pellicule constituée d’une matière dure, très dure qui protège le vaisseau. Ce champ magnétique, il est possible d’en apercevoir les contours de plus loin, la distance autorisant une observation plus juste, au bout du compte. De plus loin, donc, on distingue la forme parfaitement circulaire du champ magnétique translucide ou diaphane qui englobe la totalité du vaisseau...