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Article publié le 1er février 2015. oOo C’est d’abord le spectacle permanent du monde, sans intervention de la narration. L’écume avance sur les crêtes, la houle brasse des quantités d’eau incommensurables, les vagues se forment et se déforment, rugissements et feulements délimitent les géographies animales, cependant que le cosmos, lui, s’étire, invariablement. Sans bruit. Des éclipses se succèdent, des explosions solaires ont cours, à la fois visibles et invisibles. Dans l’expansion sans bruit de la matière, le silence se poursuit, étirant sa ductilité avec le temps. Le système oculaire et le système auditif sont entièrement mobilisés, face à ce qui est, là, statique ou mobile, intangible, dans tous les cas. Le sable est posé, matérialisant de larges, très larges surfaces, ou bien il coule ou circule entre les doigts, dans les sabliers, sur un sol sans cesse foulé. Chassé, il revient ou s’amoncelle, tout comme le silence ou l’absence de bruit, une absence dont l’étirement produit l’effet inverse : une présence épaisse, compacte, capable d’absorber les brèches créées par les sons, capable de se muer en une couche étendue, en une couche panoramique recouvrant alors toutes les surfaces matérielles, tous les pans d’ombre ou de lumière, recouvrant tous les mouvements intentionnels ... jusqu’aux regards lisses qui sont pénétrés. |
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