Chagrin de quoi
chagrin zéro ton cul en fleur des bourses de rien à jouir.
Chagrin conçu pour fortement frissonner
dans la nuit froide la pluie le vent vous vrillent la chevelure
les comptines absurdes ou obscures, percutées
des choses. Bien des choses à dire. Les sons évanouis du dernier roman oublié
Bris d’os dans l’harmonie des nuits.
Les idées de revanche en l’obscurité. Oubliées. Effacés songes de rien.
Songes de pacotilles qu’un éconduit dut remballer comme il put...
Ne plus voir ces gueules infectes de faux témoins.
Respirer en des retraites fort étranges. Ne plus rien en dire de bien neuf.
Simplement apercevoir encore ces rues blanchies...
de cette nuit d’où rien ne sortirait d’autre qu’une plus intense solitude, mais ça n’est pas une idée...
Le soir. Les réjouissances faciles asticots faisant mouvoir sa carcasse à la ville morne.
Elle ne sait pas qu’elle agonise la ville, et que ses fêtes puent la redite et la traîtrise
Les rires complices aux balcons illuminés.
Les mille agissements mauvais ou fidèles
les prouesses les triomphes les liesses
les revers les crachats l’horreur diffuse
les pierres de taille les quartiers de roche
les superbes édifices aux formes vénérables
les interstices où un trésor dérobé repose
fruit d’un vol, d’un pillage adroit peut-être
Les rires fringants lors des nuits sobres où chacun n’a plus même besoin de causer, tant il se sent raffermi
L’énergie, le rythme des phrases, cadencés, sculptées de souffle
A s’user les talons sur la glace, ou l’asphalte ou l’herbe ou
tout endroit pas trop crade où avoir charrié avec entrain sa carcasse
pour d’autres aventures
et puis, surtout,
oui surtout
ne plus jamais revenir,
c’est beau car c’est terminé, abdiqué, sans retour possible
car ce serait une drôle de faute de goût,
là, ici, de suite
que de remontrer sa trogne,
là où l’on fut tout jeune et bien content
de s’être fait avoir, et en beauté
à charge de revanche
mais piétinons toute rancune,
sur le pavé des anges