J’en connais qui croient s’y connaître
En tout, disons, en presque tout.
Pour l’instant, ils n’ont fait que naître,
Et c’est là leur plus bel atout.
J’en connais qui croient s’y entendre
En tout, disons, en presque tout,
Qui ne perdent rien pour attendre
Ici, là-bas ou n’importe où.
J’en vois, j’en vois qui me regardent,
Qui ont tout vu ou presque tout.
Certains se tiennent sur leur garde,
D’autres se jouent de mon va-tout.
J’en invite un d’inévitable
Qui goûte à tout, à presque tout,
Qui met les coudes sur la table.
Et nous sommes deux Jean-prend-tout.
J’en supporte un dans ma fabrique,
Qui touche à tout, à presque tout.
Casseur de vitres et de briques,
Je ne peux pas être partout.
J’arrive, à pas lourds, en automne,
J’écris sur tout, sur presque tout
-Encre au muid, papier à la tonne.
J’écris, je crie, un point c’est tout !
J’ai des idées dans ma caboche,
Dans ma besace fourre-tout,
De la musique dans la poche.
Des secours en tout et pour tout.
Mon égérie fait sa quelqu’une,
Sa bonne à tout, à presque tout.
Elle se rit de mes lacunes
De gros, de gras, de vieux matou.
Robert VITTON, 2014